La crise sanitaire mondiale va se transformer en crise économique avec une récession supérieure à celle de 1929

dimanche 19 avril 2020.
 

Ce n’est donc pas en reprenant les recettes de ce modèle de société ultra-libérale qu’on peut construire un avenir humain et durable pour la nature.

Il y a deux stratégies économiques actuellement. Celle du Royaume-Uni et des Etats Unis qui utilisent leur banque centrale nationale qui prête directement à l’Etat ou garantit toutes les dettes à venir. Autrement dit les dettes sont congelées et vont disparaitre avec le temps en vue d’une domination géopolitique renforcée. Et, la malheureuse et imbécile stratégie européenne : alors que la maladie fait des ravages humains et économiques, les dirigeants palabrent la nuit entière pour constater des désaccords ou pour rédiger des communiqués mensongers.

En effet, on crie partout qu’il y aurait eu un accord européen pour débloquer 540 milliards d’euros. En fait il ne s’agit pas d’argent frais pour soutenir les économies. Il s’agit de garanties d’emprunts et de reports de paiement car les Pays-Bas et l’Allemagne, comme au moment de ce que l’on a appelé « la crise grecque », refusent toute solidarité européenne. Cette somme ne représente même pas le quart de l’argent frais qu’a créé la Banque centrale européenne ces deux dernières années.

Il faudrait aujourd’hui décider que la BCE reprenne la totalité des dettes des Etats et ceux-ci devraient créer un fond spécial pour les services publics notamment pour la santé dans toute l’Europe et pour des projets de relance sociaux et environnementaux. Ne pas le faire c’est décider que les peuples mais surtout les générations futures vont payer une dette sous forme d’austérité durant un demi-siècle. Ce serait une catastrophe aggravée. Mais se cache aussi une lutte intra-capitaliste de domination renforcée de l’Allemagne et de ses satellites contre la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Le gouvernement français doit maintenant rechercher des alliances avec les pays du sud et taper du poing sur la table. On ne peut accepter plus longtemps que l’Union Européenne soit l’exact opposé de la solidarité et de l’égalité.

Dans cette reconfiguration mondiale, on voit comment les Etats-Unis soutiennent leurs grands groupes numériques notamment. Car, leur projet est de repartir ainsi - en développant ce capitalisme numérique pour conquérir la suprématie mondiale. Regardons : c’est Netflix contre nos salles de cinéma et demain contre la diversité culturelle ; c’est Amazon contre les magasins de proximité ; ce sont des réseaux privés et peut-être la formation privée qui s’installent pour l’école, peut-être nous dira-t-on demain que cela peut faire économiser des classes et des enseignants ; on peut faire le même raisonnement pour la santé et autres… Ce serait la société ... « sans contact ». Inhumaine.

Bref, il y a beaucoup de travail d’analyse, de réflexions nouvelles à mener pour aider le mouvement populaire à « s’armer » idéologiquement et politiquement. L’Humanité et l’Humanité Dimanche aident à décrypter, ils donnent les paroles à des experts, des militants syndicaux, associatifs, à des penseurs. C’est utile. C’est important d’en faire connaitre les contenus. Notre vigilance politique et idéologique doit se renforcer en ces temps où tout n’est pas confiné. Le moment est venu de, je crois, prodiguer le communisme et la visée communiste.

Mener ce combat, mener ce débat, à ce niveau, peut être aujourd’hui productif, dès lors que l’on se débarrasse de certaines scories qui continuent à entacher le mot et le projet. Il ne s’agit pas de parler d’un idéal sans cesse repoussé pour conclure à l’impossible, mais d’un processus, d’un mouvement qui doit s’engager dès aujourd’hui pour une visée de transformation sociale, démocratique, et écologique. C’est dans un processus de luttes et de débats déjà pour partie engagé, que peut naitre cette société nouvelle, au sein même du capitalisme. Ce moment peut être propice pour faire émerger ces idées et actions nouvelles alors que le capitalisme est de plus en plus contesté.

La confiance envers le pouvoir aussi ne cesse de s’éroder. Comme je l’ai écrit ici ces dernières semaines une majorité de nos concitoyens est persuadée à raison que le pouvoir a menti dans la gestion de la crise sanitaire. En effet on n’en finit plus des contradictions des ministres : celle sur les masques a éclaté à la face de toutes et tous. Les annonces du Premier ministre sur « le déconfinement » il y a quinze jours ont plutôt poussé à la désorganisation. Dans ce cadre, le président de la République multiplie les sorties dont celle si confidentielle qu’elle a été super médiatisée. Si le but était de consulter les scientifiques, pourquoi pas. Mais ici c’est le projet d’union nationale qui est travaillé sans cesse avec l’aide d’une multitude d’éditorialistes.


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