Tout le monde ne pourra pas se payer de masques

samedi 9 mai 2020.
 

Tout le monde ne pourra pas se payer de masques et personne ne sera sûr de leur efficacité

La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, vient de faire deux annonces à propos des masques « grand public » : le prix des masques chirurgicaux en papier sera plafonné à 0,95 € l’unité et le prix des masques textiles sera libre.

Le masque chirurgical à 0,95 € est en papier et à usage unique

Il ne sera efficace que durant 4 heures.

Il en faudra donc trois, au minimum, par personne et par jour, en prenant en compte les temps de transport et les gestes intempestifs qui rendront le masque inutilisable.

Pour une famille de 4 personnes et pour 30 jours, cela représente 360 masques et une somme de 342 € par mois. Une famille vivant avec le RSA n’aura pas les moyens de débourser une telle somme.

D’autres personnes auront des difficultés à débourser 85 € par mois pour acheter les masques qui leur seraient nécessaires.

Toutes ces personnes pourraient ne pas utiliser autant de masques qu’il le faudrait et mettraient en danger leur santé ainsi que celles de ceux et celles qu’elles rencontreraient.

Le comble est qu’en janvier, il était possible de payer une boîte de 50 masques chirurgicaux 3,95 €, soit 0,08 € le masque. Au prix de 0,95 € en mai, l’augmentation est de 1187 % et c’est le gouvernement qui donne le feu vert !

Les masques chirurgicaux en papier et à usage unique devraient donc être fournis gratuitement par l’État, dans la limite de 21 par semaine et par personne.

Le prix des masques en tissus ne sera pas plafonné

Pourquoi ? Parce que, selon la Secrétaire d’État, certains sont utilisables une seule fois alors que d’autres pourraient être utilisés 40 fois mais aussi parce que certains sont des produits très simples alors que d’autres seraient « quasiment de haute couture ».

Que ceux et celles qui veulent et peuvent se payer des masques « haute couture » les paient au prix fixé par le grand couturier !

Pour les autres, les prix devraient être plafonnés, de 0,1 € à 4 € en fonction du nombre d’utilisations possibles.

La mesure de leur efficacité ne peut être confiée aux seules recommandations de l’AFNOR et finalement à l’appréciation des fabricants. Cette efficacité doit être garantie et strictement contrôlés par l’État. Comment être sûr, autrement, que ces masques auront les propriétés de filtration nécessaires ?

Si les producteurs estiment ne pas pouvoir les produire à ces prix-là, l’État doit les réquisitionner (en indemnisant les petites entreprises) et organiser la production pour assurer la protection de toute la population.

Il ne peut y avoir de déconfinement sans que l’État prenne en charge la santé de la population.

Le gouvernement ne peut se contenter de renvoyer chacun à ses « responsabilités individuelles ».

Beaucoup n’auront pas les moyens de payer les masques nécessaires à leur protection et à celle des autres.

Personne ne saura si son masque est efficace sans contrôle précis de l’État et pourrait donc prendre des risques inconsidérés, pour lui et les autres, en croyant être protégé.

Jean-Jacques Chavigné


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