SFR : Les Salariés Forcément Remplacés ne comptent pas courber l’échine après quatre-vingts jours de lutte acharnée

mardi 7 août 2007.
 

Dès 6 h 30, en ce premier jour de salariés d’Infomobile, une grève générale est décrétée et les entrées des sites de Toulouse et Lyon sont bloquées ; les Poitevins, désormais employés de la société Arvato, organisent un cortège funèbre pour enterrer le service clients SFR auquel ils n’appartiennent désormais plus.

À Toulouse le rapport de forces entre la nouvelle direction et les salariés s’installe, à 9 h 30 les organisations syndicales sont reçues pour une présentation de ceux à qui l’on a confié le destin des 730 personnes du site.

Le repreneur se veut rassurant, précisant que personne ne serait obligé de rester ni obligé de partir. Personne n’est dupe, pour gagner de l’argent les repreneurs doivent se débarrasser des ex-SFR, qu’ils s’en aillent volontairement ou non.

Quand la question leur est posée, les patrons répondent qu’ils comptent sur les départs naturels qui ponctuent la vie normale d’une entreprise. Personne n’est rassuré par leurs belles paroles. Rien non plus de concret quant au maintien des salaires ou au maintien des sites dans le bassin d’emploi, quelle est la profondeur de ce bassin ?

Les représentants du personnel invitent les dirigeants à s’adresser aux employés massés devant le site, la réponse est qu’ils ne souhaitent pas faire de session plénière. Ils ne souhaiteront pas plus s’adresser aux médias qui veulent leur accorder un droit de réponse.

Après ces propos apaisants c’est une escouade de vigiles accompagnés d’huissiers de justice qui viennent forcer le passage en menaçant les grévistes des pires sanctions.

Nous venons à peine de quitter SFR et nous retrouvons les mêmes méthodes de chantage, je cite le directeur des ressources humaines : « Si vous continuez à bloquer le site, le plan de départ volontaire prévu ne pourra pas avoir lieu », ce fameux plan qui doit permettre à ceux qui le souhaitent de s’en aller avec une obole, après dix ans de bons et loyaux services.

Sous la pression, et surtout pour éviter à leurs collègues des risques de poursuites judiciaires, les barrages sont levés à 13 heures, seule une vingtaine de personnes se mettent en production, les autres préférant s’en aller.

Cette forte mobilisation a surpris Infomobile, gageons que nos actions permettent de négocier les meilleurs accords pour les salariés, rien n’est moins sûr... si vous voulez mon avis.

Voilà donc le nouveau paysage de l’emploi en France, nous, ex-SFR, avons refusé de sombrer en silence, SFR, pour mener à terme son projet, s’est montré sous son côté le plus sombre, mais n’est-ce plutôt pas son vrai visage ?

Ironique, non, pour une société qui se dit « citoyenne » ?

Merci de ne pas nous oublier car se serait une nouvelle mort pour nous.

Philippe Tréhout

Élu CGT au comité de groupe de Vivendi et au CCE de SFR avec l’intersyndicale toulousaine de SFR SC.


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