Service minimum : recours des députés socialistes devant le conseil constitutionnel

samedi 11 août 2007.
 

Les députés socialistes ont saisi le Conseil constitutionnel au sujet de la loi sur le service minimum dans les transports publics terrestres, estimant que le texte a "pour effet d’interdire de façon implicite l’exercice du droit de grève".

La loi, un des textes emblématiques promis pendant sa campagne électorale par le président Nicolas Sarkozy, a été adoptée définitivement le 2 août, au dernier jour de la session extraordinaire du Parlement.

Les députés du groupe SRC (socialiste, radical et citoyen) avaient annoncé dès avant cette adoption leur intention de saisir le Conseil constitutionnel. Les syndicats ont motivé leur opposition à ce texte en rappelant que le droit de grève était un droit garanti par la Constitution.

Les députés recensent plusieurs points qui, selon eux, aboutissent à des "remises en cause des conditions d’exercice du droit de grève", selon le texte du recours transmis à l’AFP.

Ils estiment ainsi que "la définition de jours ou de périodes durant lesquels la grève serait dommageable aux usagers obligerait les personnels à être présents, en contradiction avec le droit constitutionnel de grève".

Le texte a donc "pour effet d’interdire de façon implicite l’exercice du droit de grève aux métiers, fonctions et catégories d’agents et de salariés qui figureront dans l’accord de prévisibilité" des transports, estime le recours, qui compte une trentaine de pages divisées en six têtes de chapitres.

Les députés PS dénoncent la déclaration préalable (art. 5) demandée à tous les salariés 48 heures avant le début de toute grève sous peine de sanctions disciplinaires. Ils estiment qu’elle risque de conduire des employés "à se déclarer grévistes de façon préventive, sans que leur intention soit encore personnellement établie" et sera donc "contreproductive".

Elle empêcherait par ailleurs les salariés souhaitant rejoindre un mouvement déjà commencé de le faire, "faute de pouvoir respecter le délai de 48 heures", selon le recours.

En outre, le recours s’inquiète que "la loi reste silencieuse sur la durée de conservation de ces informations" ou leur destruction une fois le conflit achevé.

Il conteste également l’article 6, qui permet l’organisation, au-delà de 8 jours de grève, d’une consultation du personnel, à l’initiative notamment de l’employeur, estimant que la loi lui donne le caractère d’une "simple consultation indicative" au "caractère mal défini".

Les députés PS estiment enfin que le texte induit une "remise en cause du principe de libre administration des collectivités territoriales", celles-ci représentant "la quasi-totalité des autorités organisatrices de transport visées par la loi".

La loi oblige désormais toutes les autorités organisatrices de transport (AOT) à garantir aux usagers un service réduit mais prévisible les jours de grève, et les entreprises à se doter d’un accord-cadre de prévention des conflits et de développement du dialogue social avant le 1er janvier 2008.


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