Traitement des déchets : Projet Solena à Viviez... ça suffit !

samedi 14 novembre 2020.
 

Certaines affirmations parues ces derniers jours dans la presse en Aveyron concernant le projet « Solena » de privatisation du traitement des « déchets aveyronnais » me conduisent à réagir pour rectifier de mauvaises informations. J’ai participé aux travaux d’élaboration du Plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRGD) dont la responsabilité incombe depuis la loi du 7 août 2015 aux conseils régionaux.

Tout d’abord, contrairement à ce qui a été énoncé, les prévisions de volumes de déchets ménagers « aveyronnais » à traiter n’est pas de « 59 000 tonnes par an ». Selon les projections fixées par la loi, l’Aveyron doit atteindre 40745 tonnes de déchets mis en décharge en 2025. Cette baisse est de même proportion à l’échelle régionale, ce qui implique que la Région Occitanie se trouve à l’horizon 2025 en capacité de traiter ses déchets. Le projet Solena prévoit un tonnage à traiter fortement surestimé par rapport aux besoins du département. La volonté des porteurs du projet est donc de traiter et stocker à Viviez des déchets provenant d’une zone géographique dépassant les frontières administratives de l’Aveyron et de la Région.

Raison supplémentaire pour laquelle les opposants s’inquiètent à juste titre de l’augmentation du trafic de camions et des nuisances prévisibles dans « le bassin », avec un site de traitement au cœur d’habitations et d’activités industrielles sensibles. Mon avis est d’ailleurs partagé par les commissaires enquêteurs qui, à propos du Plan régional de prévention et de gestion des déchets, ont indiqué : « le schéma général qui semble s’envisager sur le département de l’Aveyron, avec une modernisation du centre de tri de Millau et un site de traitement à Viviez, tous deux très excentrés et diamétralement opposés au barycentre des populations aveyronnaises et des pôles d’activités, incontestablement situés près de l’agglomération ruthénoise. Il est donc demandé que la Région Occitanie et l’ensemble des acteurs de la collecte, du traitement et de stockage des déchets étudient un maillage des installations qui répondent à la fois au besoin des territoires, à l’efficacité économique des installations, à la préservation du foncier et à la réduction des impacts environnementaux ainsi que des effets de serre dans une zone de chalandise adaptée ».

Par ailleurs, les porteurs du projets affirment que refuser de traiter les déchets aveyronnais à Viviez reviendrait à payer un surcoût du fait des trajets induits. C’est faux. C’est même l’inverse. En effet, le coût de traitement de la tonne de déchets par Solena est 10 euros plus chère que le traitement de la même tonne de déchets par la structure publique Trifyl, selon l’étude commandée par le Sydom lui-même en 20016. Le choix de privatiser le traitement des déchets implique un surcoût d’au moins 600 000 euros par an à la charge des foyers aveyronnais !

Des élus ont le droit de défendre ce projet mais les aveyronnais méritent un débat éclairé et non des arguments d’autorité pour justifier a posteriori un mauvais choix. Il n’est pas trop tard pour faire marche arrière et choisir une solution d’intérêt général, moins coûteuse, plus écologique et respectueuse des habitants du bassin de Decazeville.

Guilhem Serieys, Conseiller régional d’Occitanie La France Insoumise


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