Immunité d’un député mis en cause pour harcèlement : Clémentine Autain réclame un nouveau vote

mardi 15 décembre 2020.
 

La députée LFI a demandé, dans une lettre adressée au président de l’Assemblée Richard Ferrand (LREM) « de reconvoquer dans les plus brefs délais le bureau » pour procéder « à un débat éclairé de la situation du député » Benoit Simian.

La députée LFI Clémentine Autain a réclamé jeudi 10 décembre l’organisation d’un nouveau vote du Bureau de l’Assemblée nationale qui, la veille, a décidé de maintenir l’immunité parlementaire d’un député mis en cause pour harcèlement.

Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée, Richard Ferrand (LREM), et transmise à la presse, elle demande « de reconvoquer dans les plus brefs délais le bureau » pour procéder « à un débat éclairé de la situation du député » Benoit Simian.

La députée LFI Clémentine Autain a réclamé jeudi 10 décembre l’organisation d’un nouveau vote du Bureau de l’Assemblée nationale qui, la veille, a décidé de maintenir l’immunité parlementaire d’un député mis en cause pour harcèlement.

Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée, Richard Ferrand (LREM), et transmise à la presse, elle demande « de reconvoquer dans les plus brefs délais le bureau » pour procéder « à un débat éclairé de la situation du député » Benoit Simian.

Mais « cette affaire a été traitée régulièrement. La procédure est achevée et le vote est acquis. Les procédures ne permettent pas un réexamen de cette demande déjà traitée », a expliqué une source parlementaire.

Mis en cause pour harcèlement dans une enquête préliminaire, sur fond de « séparation houleuse » avec son épouse, le député Libertés et territoires et ex-LREM Benoit Simian a fait l’objet par la justice bordelaise d’une demande de levée de son immunité parlementaire, avec à la clef un possible placement en garde à vue.

« Une volonté politique »

Réuni mercredi 9 décembre, le Bureau de l’Assemblée nationale a rejeté cette demande, sans se prononcer sur le fond de l’affaire, ce qui est la règle. Ses membres ont fait valoir que l’élu ne s’était jamais dérobé aux convocations et demandes de la justice.

Membre du Bureau, Clémentine Autain, connue pour ses engagements féministes, affirme avoir pris connaissance des « faits de violences conjugales » reprochés au député Simian à l’issue de la réunion.

« L’ordre du jour annoncé ne laissait rien paraître d’une décision de cette importance », a commenté la députée dans un communiqué. Elle s’est abstenue lors du vote. « Manifestement il y avait la volonté politique de ne pas avoir de débat », a-t-elle ajouté.

« Plaintes croisées »

Le sujet a animé les débats sur la boucle interne Telegram de la direction du groupe LREM, a-t-on appris auprès d’un élu. Richard Ferrand a recadré les participants qui s’interrogeaient sur la légitimité du maintien de cette immunité.

La demande de la justice bordelaise s’inscrit dans le cadre d’une enquête en cours, confiée à la gendarmerie, « depuis plusieurs semaines pour harcèlement moral par conjoint », à la suite d’agissements dénoncés par Madame Simian visant son époux, a précisé le parquet.

Ce dossier est lui-même lié à une procédure de divorce « hautement contentieuse » depuis plusieurs mois, avec « plaintes croisées » des deux ex-conjoints pour violences volontaires, a-t-on ajouté de source proche du dossier.


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