Les groupuscules d’extrême droite menacent la République : que fait le gouvernement ?

vendredi 29 janvier 2021.
 

Fusil d’assaut, pistolets-mitrailleurs, revolvers, des centaines d’armes pour reconstituer une section d’assaut (SA), sur le modèle des SA d’Hermann Goering lieutenant d’Adolf Hitler, ont été retrouvé chez des militants d’extrême droite. Vous ne rêvez pas. Ça se passe bien en France. Les 15 et 16 janvier, le parquet de Paris a mis 10 militants néo-nazis en examen pour « acquisition et détention non autorisée de matériel de guerre » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit ». Les enquêteurs ont notamment retrouvé une dague ornée de croix gammées à l’effigie du IIIe Reich et des disques vinyles des discours d’Adolf Hitler datant de 1939 et 1940.

Fusils d’assaut, pistolets-mitrailleurs, revolvers, armes d’épaules : des centaines d’armes et de kilos de munitions retrouvés chez trois hommes

SA. « Section d’assaut ». Fondé en 1920 par Ernst Röhm, ami d’Adolf Hitler, les SA avaient pour rôle de terroriser la population allemande. Notamment lors des combats de rue contre les communistes. Ce sont les SA qui participèrent au putsch raté d’Hitler en novembre 1923. Pourquoi parler des SA en 2021 ? Des militants d’extrême droite veulent les ressusciter en France.

Oui, ça se passe bien en France en 2021. Selon le Point, ce serait grâce à un tuyau obtenu par la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire (PJ) parisienne, que le parquet de Paris a ouvert l’enquête. Dix personnes ont été mis en examen les 15 et 16 janvier. Deux chefs d’inculpations : « acquisition et détention non autorisée de matériel de guerre – armes et munitions » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit »

Toujours selon le Point, l’enquête a démarré en juin 2020 autour de trois hommes habitant à Sète, en Moselle et en Meuse. Ce sont des centaines d’armes, de fusils d’assaut, de pistolets-mitrailleurs, de revolvers, d’armes d’épaules, et des centaines de kilos de munitions qui ont été retrouvées par les policiers chez ces trois hommes et leurs voisins. Ces derniers passaient par un militaire, tout juste muté au Ministère de la Défense, pour revendre certaines de ces armes à des trafiquants de drogue de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise.

« Nous sommes plutôt extrémistes de droite » : croix gammées et vinyles de discours d’Hitler retrouvés chez l’un des accusés

Les liens entre militaires et grand banditisme dans le trafic d’armes qui gangrènent nos quartiers semblent établis. Un des militaire mis en examen dans cet affaire, un caporal-chef de l’armée française, est par exemple accusé d’avoir participé à un trafic d’armes en Seine-Saint-Denis après la découverte d’un stock d’armes à Bondy dans une autre enquête ouverte en 2019 par le tribunal judiciaire de Bobigny. Après investigations, les enquêteurs se sont rendus comptes qu’ils avaient affaire à un réseau peu banal.

Les enquêteurs prêtent aux membres les plus impliqués de ce réseau la volonté de constituer une milice armée dénommée : « SA ». En référence aux SA nazis. Les enquêteurs ont en effet réalisé chez l’un des accusés, habitant de la Meuse, une intéressante découverte : une dague ornée de croix gammées à l’effigie du IIIe Reich et des disques vinyles des discours d’Adolf Hitler datant de 1939 et 1940.

Les groupuscules d’extrême droite menacent la République : que fait le gouvernement ?

Ce mardi 19 janvier, les militants d’extrême droite de Génération Identitaire ont effectué une « patrouille » contre ceux qu’ils appellent les « afro-maghrébins » à la frontière franco-espagnole. Nouvelle provocation pour le groupuscule d’extrême droite après avoir été relaxé le 16 décembre 2020 pour sa patrouille anti-migrants dans les Alpes du 21 avril 2018. Un militant arborant un tee-shirt « Defend Europe », en référence à cette action de Génération Identitaire, a été abattu par la police le 29 octobre dernier à Avignon après avoir menacé un commerçant d’origine maghrébine avec une arme à feu. Le même jour, des militants d’Action Française déployaient une banderole : « Décapitons la République ». Sur la Place de la Concorde, en plein Paris.

Un autre groupuscule d’extrême droite, Vengeance Patriote, entraîne ses 400 membres répartis dans l’ensemble du pays au combat et au maniement d’armes. Et ainsi de suite. Ces groupuscules d’extrêmes droites menacent notre République. La France insoumise réclame depuis des mois leurs dissolutions. Qu’attend le gouvernement ? Un attentat ? Comme le prouvent ces nouvelles révélations, l’extrême droite est (lourdement) armée. Mais le gouvernement détourne le regard, préférant s’en prendre aux « islamo-gauchistes ». La macronie protège l’extrême droite. C’est même sa stratégie électorale pour 2022. La stratégie de la République en marche est à peine dissimulée : protéger Marine le Pen, mettre à l’agenda politique ses thématiques de prédilection, pour se faire élire ensuite face à elle.

La recette n’est pas nouvelle : faire monter l’extrême droite pour ensuite se poser en rempart au second tour. Les sondages de la présidentielle de 2017 valident cette stratégie du Président de la République : Emmanuel Macron était largement en tête au second tour contre Marine le Pen. Le seul candidat contre lequel les sondages prévoyaient un résultat extrêmement serré s’appelle Jean-Luc Mélenchon. C’est le seul en position de sortir du duo Macron – Le Pen, le système et son assurance vie. La clémence avec l’extrême droite, la meute contre Jean-Luc Mélenchon. Le système joue un jeu terriblement dangereux. Faire grimper l’extrême droite n’a jamais été une bonne idée. Les pages les plus sombres de notre histoire en témoigne. Ces nouvelles révélations doivent activer la sonnette d’alarme : l’extrême droite s’arme dans notre pays pour reconstituer des milices d’Hitler. Ne nous trompons pas de cible, c’est bien l’extrême droite qui menace la République.

Par Pierre Joigneaux


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