Un labo nantais a mis au point un vaccin longue durée contre la covid

samedi 27 février 2021.
 

Ose Immunotherapeutics, un laboratoire nantais, s’est lancé en mars 2020 dans la course au vaccin contre la covid. Le produit qu’il met au point devrait protéger, pendant au moins dix ans, les personnes vaccinées. Autre point fort de ce vaccin, il resterait insensible aux mutations.

Nantes est assurément devenue la capitale française de la lutte contre la covid-19. Car trois laboratoires phosphorent actuellement pour venir à bout de ce fléau qui s’est abattu sur la planète : Xenothera qui devrait proposer prochainement un médicament, Valneva un vaccin acheté en masse par les Britanniques, mais aussi OSE Immunotherapeutics, une biotech de 50 salariés implantée dans l’est du centre-ville de Nantes et en région parisienne.

Covid. Un second labo nantais dans la course pour le vaccin

Nantes est assurément devenue la capitale française de la lutte contre la covid-19. Car trois laboratoires phosphorent actuellement pour venir à bout de ce fléau qui s’est abattu sur la planète : Xenothera qui devrait proposer prochainement un médicament, Valneva un vaccin acheté en masse par les Britanniques, mais aussi OSE Immunotherapeutics, une biotech de 50 salariés implantée dans l’est du centre-ville de Nantes et en région parisienne. À lire sur le sujetValneva et Xenothera, symboles du déclassement français

« Nous avons commencé à travailler sur ce vaccin en mars, lors du confinement », explique Nicolas Poirier, le directeur scientifique du laboratoire. Biotech connue dans le milieu médical pour avoir mis au point un vaccin de traitement du cancer du poumon. « À ce jour, 200 personnes ont été traitées. Et les résultats sont là, les gens vivent plus longtemps et mieux. Cette expérience nous a appris à cibler les tumeurs mais aussi les cellules ».

Alors que les quelque 150 laboratoires engagés dans la recherche du virus se focalisaient sur la « Spike », la protéine de la covid en forme de pic, qui fait office de clé d’entrée du virus, le laboratoire nantais décidait de concentrer ses efforts sur 11 cibles protéines qui marchent bien, dont certaines sont au cœur du virus.

Une réponse immunitaire sur une longue durée

Contrairement aux autres vaccins qui favorisent la production d’anticorps, celui mis au point par la biotech nantaise, qui se conserve entre 2 et 8 degrés, appelé CoVepiT, renforce les défenses immunitaires, les lymphocytes T « mémoires », contre un antigène déjà rencontré. Comme le BCG, le vaccin permet aux cellules de garder très longtemps en mémoire une réponse immunitaire (au moins dix ans).

Le CoVepiT a été testé sur les souris et les résultats sont très satisfaisants. Il devrait l’être bientôt sur l’homme sur quatre sites, au CHU de Nantes, au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard de Lyon, au CHR de Mulhouse et au Centre Cochin-Pasteur, à Paris, « Dès que nous aurons le feu vert, les premiers tests seront réalisés sur des personnes jeunes et en bonne santé. Ensuite, nous passerons aux patients présentant des pathologies évolutives comme les cancers, le diabète ou l’obésité. Nous pensons pouvoir finir les essais cliniques en fin d’année et produire le vaccin à grande échelle, début 2022 ».

OSE Immunotherapeutics a obtenu un financement public de 5,2 millions d’euros via BPI France (Banque publique d’investissment). « C’est très difficile en France d’obtenir de l’argent pour un programme de recherche, déplore Nicolas Poirier. Aux USA, les investisseurs ont le goût du risque. Pas chez nous ». La biotech nantaise, qui a scellé un accord de partenariat avec le groupe international Boehringer Ingelheim, espère trouver prochainement un partenaire qui lui permettra de produire de grandes quantités de vaccins. « On n’arrivera pas trop tard sur le marché, conclut Nicolas Poirier. Les premiers labos à s’être lancés commencent à envisager des rappels tous les ans. Pas nous ».


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