Pour 2022, Emmanuel Macron veut se débarrasser de l’étiquette LREM

lundi 15 mars 2021.
 

Le Président de la République ne voudrait pas se représenter sous l’étiquette de la République en Marche (LREM) selon le journal Libération. Plusieurs représentants LREM, de Gabriel Attal à Stanislas Guerini, se montrent affirmatif sur le sujet. Non Emmanuel Macron ne peut pas se représenter avec l’étiquette En Marche. Et on comprend pourquoi.

« Si Macron se représente, est-ce qu’il sera le candidat LREM ? Bien sûr que non »

« Emmanuel Macron ne sera pas le candidat LREM à la présidentielle ». Cette affirmation est signée Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. On peut difficilement faite plus clair. « Je n’envisage évidemment pas Macron comme le candidat d’un parti politique, ce sera le candidat du dépassement », confirme Stanislas Guerini, patron des marcheurs. Une dernière pour la route ? « Si Macron se représente, est-ce qu’il sera le candidat LREM ? Bien sûr que non ». Nouvelle affirmation, cette fois-ci du député Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale et responsable des porte-parole du mouvement.

La décision semble donc tranchée : non Emmanuel Macron ne se représentera pas sous l’étiquette LREM. Est-ce vraiment surprenant pour le parti majoritaire à l’Assemblée nationale ? La majorité de la République en Marche s’est en effet considérablement effritée depuis le coup de force de 2017. Tel un tonneau percé, le groupe LREM s’est progressivement vidé, passant de 351 à 269 députés. Et on comprend pourquoi.

Le bilan catastrophique de LREM

La République en Marche a été secouée de violentes divisions internes. On ne compte plus le nombre de déchirements du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Ils ont émaillé le quinquennat. La liste ne peut être exhaustive, tant l’exécutif a fait passer de lois liberticides et a piétiné le Parlement au cours des quatre années qui viennent de s’écouler. La loi Asile immigration, remettant gravement en cause le droit d’asile dans notre pays, avait annoncé la couleur dès le début du quinquennat. 115 députés LREM n’ont finalement pas voté cette loi, laissant une première cicatrice.

Le scandale du refus de l’allongement du nombre de jours de deuil pour un parent lors de la mort d’un enfant, a laissé également des plaies profondes chez beaucoup de députés marcheurs, et le sentiment d’être méprisé par son propre gouvernement. Emmanuel Macron avait alors souligné le manque d’« humanité » et de « professionnalisme » des députés de sa propre majorité. Rebelote sur l’affaire de la « réécriture » de l’article 24 de la liberticide loi Sécurité Globale. L’exécutif a atteint un niveau de mépris et de contournement du travail législatif, qui a conduit Richard Ferrand, le Président de l’Assemblée nationale, macroniste de la première heure, à sortir sa plume pour rappeler la séparation des pouvoirs à Emmanuel Macron.

L’exploit d’avoir fait naître, au sein d’un même quiquennat, les deux plus longs mouvements sociaux depuis des décennies en France, a aussi laissé de profondes traces. On se rappelle de ces députés marcheurs exhibant un gilet jaune, dissimulant leur appartenance à LREM, de honte face à l’ampleur et la puissance du mouvement populaire pour la justice sociale dans le pays. On se rappelle également des voix dissidentes s’élevant au sein de la majorité face au mouvement historique contre la réforme des retraites. Comme lors du mouvement contre les violences policières. Et des manifestations contre la loi Sécurité Globale, « une dérive autoritaire » de l’aveu même d’une députée marcheuse. Et ainsi de suite. La liste est bien trop longue. On comprend qu’Emmanuel Macron veuille se débarrasser de cette étiquette embarrassante.

Par Pierre Joigneaux.


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