Liberté pour les 7 Italiens

dimanche 2 mai 2021.
 

1) La France va livrer 10 ex-membres des "Brigades rouges" à l’Italie

7 personnes interpellées en France à la demande de l’Italie

Parmi ces sept personnes figure Giorgio Pietrostefani, cofondateur de Lotta Continua ("Lutte continue"). Les six autres personnes arrêtées sont toutes d’anciens membres des Brigades rouges, notamment Marina Petrella, Roberta Cappelli et Sergio Tornaghi, condamnés à la prison à perpétuité pour une série d’assassinats et d’enlèvements.

Selon l’Elysée, les demandes d’extraditions de ces brigadistes ont été validées par le chef de l’Etat en personne.

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L’avocate de cinq des sept anciens membres des Brigades rouges italiennes interpellés mercredi en France à la demande de Rome, a dénoncé mercredi cette opération comme une "trahison innommable de la France". "Je suis indignée et je n’ai pas les mots pour décrire cette opération qui s’apparente à une mini-rafle", a déclaré Me Irène Terrel, après l’annonce de l’arrestations de ces cinq hommes et deux femmes, condamnés en Italie pour des actes de terrorisme, notamment des assassinats, commis dans les années 1970-80.

Selon l’Elysée, la décision de transmettre à la justice française les demandes d’extraditions de ces sept anciens brigadistes et de trois autres qui n’ont pas été trouvés mercredi matin à leur domicile, "a été prise par le président" Emmanuel Macron "et s’inscrit strictement dans la ’doctrine Mitterrand’" d’accorder l’asile aux ex-brigadistes sauf pour les crimes de sang.

2) Une trahison indicible de la France

28 avril 2021 : 7 réfugiés politiques italiens arrêtés à Paris : Enzo Calvitti, Giovanni Alimonti, Roberta Cappelli, Marina Petrella, Sergio Tornaghi, Giorgio Pietrostefani, Narciso Manenti, trois recherchaient Luigi Bergamin, Maurizio Di Marzio et Raffaele Ventura. Tous accusés d’actes de terrorisme dans les années 70 et 80.

Macron heureux : "J’ai résolu ce problème comme l’Italie le demande depuis des années"

Draghi heureux : "Le gouvernement se déclare satisfait de la décision de la France d’engager des procédures judiciaires, demandée par la partie italienne"

L’avocate parisienne Irène Terrel de cinq des sept réfugiés a dénoncé l’opération comme "une trahison indicible de la France. Je suis indigné et je n’ai pas les mots pour décrire cette opération qui s’apparente à un raid ».

L’ancien président socialiste François Mitterrand s’est engagé verbalement en 1985 à ne pas extrader d’anciens militants d’extrême gauche italiens réfugiés en France.

Mais depuis les années 2000, le gouvernement français a engagé un dialogue avec les autorités italiennes sur cette question. Les demandes d’extradition présentées par l’Italie sont examinées au cas par cas par les tribunaux français.

L’avocate Irène Terrel est scandalisée par la décision de Paris, "c’est la France qui leur a donné l’asile, tant des autorités de droite que de gauche, et non de François Mitterrand". « Depuis les années 1980, ces personnes sont sous la protection de la France, elles ont reconstruit leur vie ici depuis 30 ans, elles se sont installées en pleine vue, avec leurs enfants, leurs petits-enfants ... et le matin, on vient chercher là, 40 ans après les faits ? », s’est indigné l’avocat.

"C’est indicible et irrecevable par la loi", a-t-il conclu, il a décidé de contester les procédures d’extradition.

3) REVIREMENT INQUIÉTANT DE LA FRANCE POUR LES RÉFUGIÉS ITALIENS

LDH

A l’inverse de ce que la présidence de la République soutient, la décision de François Mitterrand, exprimée lors du congrès de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) en 1985, de ne pas extrader les réfugiés italiens en France n’excluait aucun de ceux-ci.

Il est regrettable qu’en violation de toute éthique le président de la République ait décidé de revenir sur les engagements de la République.

S’en prendre à des femmes et des hommes qui vivent dans notre pays depuis plus de 40 ans pour des faits encore plus anciens, jugés en Italie dans des conditions dictées par les contingences de l’époque, ce n’est pas faire acte de justice, c’est raviver des plaies que le temps avait commencé de refermer.

La LDH dénonce cette décision du président de la République.

4) RÉDACTION DE « LOTTA CONTINUA » : LIBERTÉ POUR LES CAMARADES ARRÊTÉS

Communiqué de « Lotta Continua », Italie

Ce matin, accélérant incroyablement les temps, l’Etat français, à la demande de l’italien, a arrêté 7 personnes et 3 autres sont recherchés. Ce sont des gens qui vivent en France depuis des décennies et qui y travaillent.

Malgré les déclarations de Macron, cet acte représente un premier coup dur pour la « doctrine Mitterrand », un instrument qui visait à protéger ceux qui avaient lutté contre les vendettas posthumes de gouvernements assoiffés de culpabilité à tout prix.

Les appels lancés ces dernières semaines par des intellectuels, des enseignants et des universitaires de partout dans les Alpes qui ont souligné la futilité et l’inhumanité de ces mesures, le gouvernement Macron est reste sourd, il a choisi de se plier à cet demande haineuse.

Le choix réaffirmé par l’Italie, qui se perpétue depuis 30 ans maintenant, continue d’être celui de rejeter toute solution politique concernant ce cycle de luttes. La vengeance est choisie. Le débat est refusé pour éviter la condamnation de tout un système. Il est décidé de mettre en prison ceux qui ne se sont pas repentis après toutes ces années.

Il est nécessaire de la part de tous de prendre position en faveur des arrêtés, de demander leur libération immédiate.

Dans le même temps, la justesse des luttes qui ont impliqué des millions d’hommes et de femmes en Italie doit être fermement justifiée, en évitant les réinterprétations ultérieures délibérément incorrectes : ils voulaient faire la révolution, déconstruire le système capitaliste, ils ont pratiqué la lutte des classes.

Pour notre part, nous n’avons pas peur de revendiquer la cohérence révolutionnaire qui a traversé toute l’histoire de Lotta Continua, innervée par l’enthousiasme et la conviction de tous ses militants, par le rêve du changement.

Dans le même temps, il ne faut pas cesser de dénoncer vigoureusement la misère qui a marqué un procès (basé uniquement sur les mensonges d’un pénitent qui à chanté) qui avait le seul but certain, le moteur de la vengeance politique, qui a été révélée dès le début. du premier procès et a parcouru tous les niveaux de jugement.

Pour la énième fois, il est clair que les gouvernements du capital, qui provoquent l’augmentation de la pauvreté, ne se soucient pas de mettre en place des politiques sociales dignes de ce nom, mais n’agissent promptement que pour réprimer et épargner le capital quand il demande de l’argent.

Ce qui s’est passé aujourd’hui, ainsi que le coup porté dans le dos de ceux qui sont maintenant sans défense, a également été considéré comme un avertissement à quiconque, aujourd’hui, a l’intention de se battre et de s’opposer.

Il est nécessaire d’organiser des comités de défense au niveau national et international pour sortir les camarades des prisons, qu’ils soient français ou italiens.

RÉDACTION DE LA LUTTE CONTINUE


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