Attention ! École en danger !

dimanche 2 septembre 2007.
 

Le chiffre était très attendu : plus de 11.000 postes de personnels de l’Education nationale, en majorité des enseignants, seront supprimés au budget 2008, sur un total de 1.115.000 fonctionnaires de ce secteur, a-t-on appris de sources concordantes.

« Environ 11.000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés », déclare le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos à Paris Match dans une interview à paraître jeudi.

Une première source syndicale avait annoncé à l’AFP, peu avant, que ce chiffre se situerait « entre 11.000 et 11.500 », avant qu’une seconde source précise que « 11.200 postes seraient supprimés, soit 9.800 dans le public et 1.400 dans l’enseignement privé ».

Ces suppressions de postes interviennent dans le cadre de la volonté gouvernementale de ne pas remplacer, dans l’Education nationale, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.

Dans le détail, de source syndicale, ces suppressions concerneront pour l’essentiel les enseignants : sur les 9.800 emplois qui disparaîtront dans le public, seuls 400 fonctionnaires administratifs (sur 285.000 postes) ne seront pas remplacés.

Ce sont les collèges et lycées qui paieront le plus lourd tribut avec, de même source, 9.430 enseignants en moins à la rentrée 2008.

Dans le primaire en revanche, le ministre assure qu’ « environ 1.000 » postes seront créés chaque année pour compenser la hausse du nombre d’élèves.

Au total, « l’Education nationale, qui représente à peu près la moitié de la fonction publique participera pour moitié à l’allègement de 22.700 suppressions de postes dans l’Etat l’an prochain », selon le ministre.

Par ailleurs, l’entourage de Xavier Darcos a précisé mercredi que les 6.000 « créations d’emplois » annoncées par François Fillon le 31 juillet, pour répondre à des « nouveaux besoins » (dédoublement des classes de langues vivantes en terminale, accueil des enfants handicapés, ...) correspondaient en fait à des « redéploiements internes » et ne peuvent donc être déduits des 11.200 suppressions.

La question des non-remplacements de départs à la retraite a depuis deux mois donné lieu à diverses hypothèses. M. Darcos avait avancé le 28 juin le chiffre de 10.000. Une source à Bercy, citée par Les Echos le 4 juillet, avait parlé de 17.000. Les syndicats s’attendaient à un chiffre compris entre 10.000 et 15.000.

Interrogé par l’AFP, Daniel Robin, secrétaire général du Snes-FSU (majoritaire dans le secondaire), a mis en garde : « Il ne s’agit pas de crier cocorico. Quand on nous promet 50 coups de fouets et qu’on n’en prend que 30, on ne remercie pas le bourreau ! »

« Cela pourrait paraître un moindre mal par rapport à la fourchette haute (17.000) évoquée, mais 11.000, c’est quand même une régression jamais vue dans l’Education nationale, cela correspond, en une fois, au total des suppressions mises en oeuvre entre 2004 et 2007 », a commenté Luc Bérille (SE-Unsa).

Mi-juillet, cinq fédérations de l’Education - FSU, UNSA Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN - avaient déjà réagi, appelant « à réunir les conditions d’une mobilisation de grande ampleur dans le courant du premier trimestre de l’année scolaire 2007-2008 ».

Elles entendent associer à leur mouvement parents d’élèves, lycéens et étudiants, qu’elles rencontrent à la fin du mois. Une nouvelle intersyndicale devrait se réunir à la mi-septembre.

Et aujourd’hui, même le SNALC, pourtant peu soupçonnable de dérive gauchiste, se joint au concert de protestations. Pas au point d’appeler à l’insurrection, faut pas trop pousser non plus ! mais c’est suffisamment rare qu’ils soient en colère pour le souligner !


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