LFI : Outils programmatiques pour les élections départementales et régionales

lundi 14 juin 2021.
 

Il est recensé ici des thèmes programmatiques pour les élections départementales et régionales du 20 et 27 juin 2021 à l’usage des adhérents et militants de La France Insoumise.

Voici la boîte à outils programmatique pour les élections départementales et régionales 2021. Ce document constitue un outil à destination de tou·tes les insoumis·es et des signataires des appels initiés par les insoumises et insoumis pour proposer et argumenter pour des campagnes communes régionales et départementales.

Cette boîte à outils a été élaborée grâce aux contributions des groupes thématiques de la France insoumise, à celles du réseau des élu·es de la France insoumise, aux propositions d’ordre programmatique formulées par certaines contributions au texte stratégique « Départementales, régionales : La France insoumise appelle à des programmes communs » ainsi qu’aux remontées des assemblées cantonales.

Cette boîte à outils a vocation à être déclinée par région et par département : il vous revient sur cette base, mais aussi avec les contributions de vos assemblées cantonales (qui ont été transmises aux équipes régionales) d’élaborer, de construire, les programmes, pour vos régions et vos départements !

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I. Mise en place d’un bouclier social et sanitaire

- Préserver l’emploi
- Pour une politique exemplaire en direction des agents des collectivités locales
- Vers la gratuité de services indispensables
- Créer les bases d’une sécurité sociale de l’alimentation
- Développer des services publics de proximité

II. Engager la bifurcation écologique pour sauver notre écosystème et créer de nouveaux emplois

- Faire des régions et des départements des leviers des politiques de planification écologique
- Faire des forêts un bien commun
- Pour une agriculture et une alimentation bio, paysannes, locales et leur adaptation au changement climatique
- Lutter contre l’artificialisation des sols et notamment des terres agricoles
- Planifier et faciliter les mobilités

III. Pour des collectivités territoriales citoyennes et démocratiques, outil de l’émancipation populaire

- Renforcer les plans de formations régionaux pour permettre la formation tout au long de la vie
- Donner les moyens aux jeunes de leur émancipation intellectuelle et citoyenne
- Lutter contre la régionalisation de l’enseignement supérieur et la recherche et favoriser sa démocratisation
- Pour une gestion démocratique et planifiée de l’eau, bien commun
- Engager un plan de démocratisation culturelle et de soutien à la pratique sportive populaire de proximité
- Agir pour l’égalité femmes / hommes
- Agir pour les personnes LGBTI
- Faire entrer les citoyen·nes dans les espaces de concertation et de décision
- La laïcité, rien que la laïcité
- Des élu·es au service du peuple

I. Mise en place d’un bouclier social et sanitaire

A. Préserver l’emploi

Conditionner les aides économiques régionales à la préservation et à la création d’emplois et à la mise en œuvre de critères environnementaux et sociaux :

- Refuser d’accorder ces aides à toute entreprise ayant recours au travail détaché

- Choisir des entreprises n’embauchant pas plus de 5% (grande entreprise) ou 10% (PME) de contrats précaires

- Exclusion des aides les entreprises condamnées pour violation du code du travail dans les 12 derniers mois

- Choisir des entreprises respectant l’égalité femmes-hommes, notamment en matière salariale

- Privilégier les entreprises mettant en œuvre la transition écologique et relevant de secteurs prioritaires de la bifurcation écologique

- Attribuer les aides économiques en priorité aux TPE, PME et ETI, mais aussi en direction de la recherche et développement (R&D) et en particulier dans les secteurs innovants environnementaux, industriels, ou permettant une relocalisation de l’activité sur les territoires

Engager un plan d’accompagnement massif des publics en insertion :

- Augmenter les moyens destinés à l’insertion des allocataires du RSA, en se fixant l’objectif que 20% des budgets dédiés au paiement de l’allocation soient destinés à des actions d’insertion de l’accompagnement à l’emploi, au logement, au social et à la santé

- Faciliter le maintien et l’accès à un logement en revoyant en profondeur les règlements départementaux du Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) : élargir les critères d’attribution notamment en terme de ressources du foyer permettant aux travailleurs et travailleuses pauvres de bénéficier de ces dispositifs

- Mobiliser les dispositifs d’aides aux impayés d’énergie, d’eau ou de téléphonie s’ils ne sont pas mis en oeuvre, et élargir leurs critères d’attribution le cas échéant

- Soutenir les actions en direction de la lutte contre les violences faites aux femmes, soutenir les communes et structures mettant à disposition des logements pour mise à l’abri, voire en financer directement dans les territoires où ce dispositif n’existe pas

Planifier le soutien de la Région à des secteurs de l’économie en privilégiant la relocalisation d’activité, l’économie circulaire des secteurs créateurs d’emploi et liés à la bifurcation écologique au travers du Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) :

- Faire du SRDEII un outil de planification et prescripteur, en liant les aides économiques aux orientations du schéma

- Orienter le SRDEII vers un soutien massif à l’Économie Sociale et Solidaire1, notamment l’accompagnement au développement des projets de Sociétés Coopératives et Participatives (SCOP), ainsi que l’Insertion par l’activité économique, outil de la remobilisation vers l’emploi des publics précaires

Engager un programme de création d’emplois-jeunes, adossé à un plan de formation-qualification, emplois financés par les collectivités dans les domaines non-marchands prioritaires : éducation, santé, culture et sport

B. Pour une politique exemplaire en direction des agents des collectivités locales

Plan de titularisation des agent·es territoriaux

Mettre en place des équipes de titulaires remplaçants, aussi bien dans les établissements scolaires (ex-TOS) que dans les services

Engager un processus de réduction du temps de travail et de passage à la semaine de 4 jours

Accorder le droit au télétravail sur tous les postes compatibles, ainsi que le droit de revenir en présentiel

Mettre en place un congé de naissance-adoption d’un mois pour le 2e parent

Mettre en place une cellule d’écoute contre les discriminations, le harcèlement sexiste et sexuel et les violences

S’engager pour devenir lauréat du Label Diversité et du Label Égalité professionnelle

Appliquer une politique volontariste de non-discrimination et de promotion de la diversité pour le personnel, du recrutement à l’évolution des carrières

C. Vers la gratuité de services indispensables Instaurer des tarifications sociales ou par catégories de publics (jeunes, bénéficiaires de minima sociaux, sans emploi, salarié·es, etc.) pour les transports régionaux, afin d’aller vers la gratuité totale tout en renforçant la qualité du service et des réseaux

Soutenir les communalités et intercommunalités tant en terme d’ingénierie qu’en terme de financement qui s’engagerait dans un droit à la mobilité universel et la gratuité des transports urbains et/ou inter- urbains

Mettre en œuvre la gratuité pour la restauration scolaire tout en améliorant la qualité des repas (circuits courts, agriculture bio, alimentation diversifiée…)

Permettre la gratuité des équipements pédagogiques : des manuels scolaires, par l’achat auprès des librairies indépendantes par les établissements, au matériel pédagogique pour les filières techniques et technologiques

Garantir un accès gratuit à la formation pour toute personne sans emploi

Rendre gratuits les masques pour tout·e usager·e et personnel des services publics départementaux et régionaux

Développer des campagnes de vaccinations gratuites notamment en direction des publics précaires, notamment pour des vaccins non remboursés

D. Créer les bases d’une sécurité sociale de l’alimentation

Soutenir l’élaboration d’un droit à l’alimentation durable Proposer une nouvelle organisation alimentaire à l’échelle des territoires, en s’appuyant sur les PAT et les expérimentations existantes, pour inclure l’ensemble des acteurs du système alimentaire Organiser le maillage du territoire de Marchés d’Intérêt régionaux ainsi que la restauration collective pour favoriser le raccourcissement des filières longues

Mettre en place des filières en circuit court pour la fourniture de denrées alimentaires

Soutenir le développement et le maillage des mutuelles et coopératives de consommation (ou de droit alimentaire) pour assurer le droit à une alimentation de qualité, y compris pour les familles pauvres

Renforcer, structurer, développer l’aide alimentaire d’urgence sur les territoires :

- Orienter les financements des régions et des départements en faveur des structures de l’aide alimentaire pour assurer un maillage territorial et éviter des zones blanches ou sous-équipées

- Améliorer le financement des têtes de réseau (Banques Alimentaires, Restos du cœur, Secours populaire et Croix-Rouge) et leur structuration pour pérenniser l’activité, en mobilisant notamment les fonds dédiés à l’économie sociale et solidaire

- Travailler à la mise en œuvre de circuits courts avec le secteur de l’agriculture bio, notamment via des marchés d’intérêt régionaux, et permettre aux publics en précarité de bénéficier de produits frais et de qualité

E. Développer des services publics de proximité

Créer un service public de l’aide à domicile lié à un plan d’action départemental au service de la dignité des personnes âgées et en situation de handicap

Planifier la politique enfance et famille via le schéma départemental en associant une large représentation de la pluralité des métiers et en garantissant :

- L’augmentation du taux directeur des structures d’accueil afin de donner les moyens aux travailleur·ses sociaux d’exercer leur travail dans des conditions correctes

- Le développement de l’accompagnement des enfants dans leur famille

- Le développement de structures de placement alternatif

Soutenir le développement des structures de proximité d’accueil de la petite enfance (crèches, assistantes maternelles, etc.)

Développer des centres de santé pluridisciplinaires avec des personnels salariés par les collectivités

Développer un réseau de consultations de Protection Maternelle Infantile (PMI) sur tous les territoires, objectif : que personne ne vive à plus de 30 minutes d’une permanence PMI

Planifier la création des lieux d’accueil physiques permettant l’accès aux services publics et l’accès aux droits dans les territoires ruraux et péri-urbains, gérés et animés par des agents publics. Utiliser à cette fin le schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services

Déployer l’égalité d’accès à internet avec accès à la 4G et la fibre en réduisant la fracture numérique mais refuser le déploiement de la 5G

II. Engager la bifurcation écologique pour sauver notre écosystème et créer de nouveaux emplois

A. Faire des régions et des départements des leviers des politiques de planification écologique

Développer un plan de réduction de la consommation d’énergie, de passage aux énergies renouvelables et d’aide aux relocalisations, en faisant de la réhabilitation énergétique des logements une priorité budgétaire

Planifier la bifurcation écologique au travers du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement durable et d’Égalité des Territoires (SRADETT) en passant d’une logique prospective du schéma à une logique prescriptive par une orientation des aides financières des collectivités

Développer l’économie circulaire : les déchets des uns peuvent être les matières premières des autres. Mettre en lien les entreprises en les accompagnant dans des stratégies d’écologie industrielle dont la complémentarité des entreprises à l’échelle d’un territoire

Soutenir les collectivités en contractualisant avec les collectivités qui se fixeront un objectif de “zéro déchet” et agiront sur le recyclage, le compostage, l’économie circulaire, la consignation

Travailler au développement et à l’implantation d’énergies alternatives : zones potentielles pour éolien, cours d’eaux avec débit suffisant pour micro-centrales, zones pour énergie photovoltaïque (parking, immeubles à toits plats, etc.) et soutenir les projets d’énergie renouvelable dans le cadre de plan concerté de production d’énergie à production locale

Mettre en place un système d’aide au changement de systèmes de chauffage collectif pour aller vers les normes haute qualité environnementale

Mise en place de guichets uniques pour l’aide à la transition énergétique (rénovation, changement de dispositif énergétique, etc.) en partenariat régions/départements et intercommunalités

Appliquer le scénario Négawatt pour la planification énergétique régionale

Investir dans les parcs naturels régionaux (PNR) pour en faire de véritables laboratoires de développement rural et de la bifurcation écologique

Réaliser un bilan carbone régionalisé par secteur d’activité, qui sera intégré au SRADDET et qui doit être actualisé fréquemment en lien avec les associations et les acteurs du territoire

Cartographier les ressources de la Région en matériaux de construction (terre, paille, pierre, bois etc.) et établir des directives pour l’utilisation des matériaux en construction/rénovation adaptées aux territoires, ainsi que fournir un service de recensement et de mise en lien des artisans et des collectivités de la Région par rapport aux matériaux et techniques locaux

B. Faire des forêts un bien commun

Aider les pratiques forestières respectueuses des écosystèmes forestiers et la sylviculture douce, notamment en excluant du bénéfice des subventions régionales les entreprises et propriétaires qui pratiquent les coupes rases (sauf impératif sanitaire), utilisent des engrais et des pesticides, réalisent des plantations en monocultures et utilisent des engins forestiers destructeurs des sols…

Promouvoir des plans simples de gestion volontaires respectueux des écosystèmes, en collaboration avec les Centres régionaux de la propriété forestière

Réviser les schémas régionaux de gestion sylvicole (SRGS) pour renforcer les exigences écologiques

Développer la filière bois grâce à des chantiers de broyage réalisés chez les agriculteurs pour alimenter des chaudières locales permettant de chauffer des bâtiments publics par exemple

C. Pour une agriculture et une alimentation bio, paysannes, locales et leur adaptation au changement climatique

Encourager les agriculteurs et agricultrices à la reconversion vers une agriculture bio et paysanne :

Critériser les aides :

- vers l’agriculture biologique, l’agriculture paysanne et l’agroécologie et non vers l’agro-industrie ou l’agriculture destinée à l’export - vers les exploitations qui améliorent les conditions d’élevage : accès au plein air, faible densité, arrêt des pratiques mutilantes inutiles… - Vers les producteurs et productrices de protéines végétales ou d’algues

Refuser l’implantation de nouvelles exploitations hors-sol sur le territoire

Développer et soutenir les circuits-courts alimentaires

Développer les projets alimentaires territoriaux avec des aides conditionnées à des critères environnementaux et sociaux pour dynamiser l’économie de proximité

Développer et maximiser la distribution en circuit court de produits agro-écologiques

Renforcer l’accompagnement des nouveaux agriculteurs dans l’émergence de leur projet (espaces tests agricoles, etc.), leur installation et faciliter la transmission des fermes et la création d’emplois agricoles

Utiliser les cantines scolaires pour créer des emplois dans l’agriculture biologique et paysanne en favorisant les circuits courts

Promouvoir la connaissance de l’aide compensatoire à l’amélioration du bien-être animal auprès des agriculteurs

Favoriser le déploiement de dispositifs innovants (abattoirs mobiles…) favorables à la bien-traitance des animaux de ferme

D. Lutter contre l’artificialisation des sols et notamment des terres agricoles

Refuser les grands projets inutiles et imposés pour permettre la relocalisation des productions agricoles et le développement des circuits courts

Faire la réutilisation des friches avant tout projet générant artificialisation de nouvelles terres un principe dans le SRADDET

Contractualiser avec les intercommunalités qui mettront en place un moratoire sur les centres commerciaux de plus de 2500 m² en dehors des centres villes

Soutenir les communes et intercommunalités mettant en oeuvre une politique de végétalisation des rues et des places

Aménager des corridors biologiques pour permettre aux espèces de se reproduire

Conserver la qualité des sols et des habitats des espèces sauvages en ayant recours à l’agroécologie qui favorise le maintien de la biodiversité

Donner la capacité aux communes d’acquérir du foncier, agricole ou non, via l’établissement public foncier régional (EPFR), pour les proposer à l’exploitation en location ou en régie

Agir pour un tourisme en adéquation avec l’urgence climatique :
- Mettre en place une éco-conditionnalité des aides
- Développer l’éco-tourisme
- Rendre le tourisme accessible aux plus précaires

Acquérir des espaces forestiers, notamment ceux délaissés par leurs propriétaires, soit via l’établissement public foncier régional, soit au niveau départemental en créant des espaces naturels sensibles (ENS) puis restaurer des itinéraires pédestres, équestres et cyclistes dans ces espaces en les liant aux circuits existants

E. Planifier et faciliter les mobilités

Refuser l’ouverture à la concurrence des TER et développer les lignes d’intérêt local

Rouvrir les gares fermées et organiser un moratoire sur les projets de fermetures de guichets, gares et des lignes de train

Créer dans chaque région un pôle public départemental et régional d’investissement dans les mobilités pour aller vers l’intermodalité, afin que les différents types de mobilités soient accessibles aux usager·es

Permettre à chaque citoyen·ne de disposer d’une offre de mobilité alternative à la voiture personnelle à moins de dix minutes à pied de son domicile

Investir dans la mise en œuvre d’un schéma régional cyclable, avec aménagement de voies vertes et de véloroutes, intégrées au SRADDET (Schéma Régional de Développement Durable et d’Égalité des Territoires), qui doit permettre de renforcer le réseau cyclable entre les agglomérations d’une même région

Redynamiser les réseaux de transports de marchandise, via le réseau ferroviaire et le réseau fluvial pour diminuer le fret routier et mettre en place une éco-redevance sur les poids lourds

Développement des vélostations, espaces de parking protégé pour vélos, dans les gares de TER

Soutenir le développement des réseaux de pistes cyclables ainsi que les stationnements plus sécurisés de vélo, en privilégiant les doubles sens cyclables, et les réseaux de voies cyclables à grande vitesse complètement séparées de la circulation automobile, dit véloroutes, pour faciliter les déplacements domicile-travail à vélo

III. Pour des collectivités territoriales citoyennes et démocratiques, outil de l’émancipation populaire

A. Renforcer les plans de formations régionaux pour permettre la formation tout au long de la vie

Élaborer des objectifs de formation professionnelle en fonction de la transition écologique, de la souveraineté industrielle et des besoins des salariés et non des entreprises à court terme. Définir ces objectifs en s’appuyant sur les instances représentatives : Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail et Conseil national de l’emploi, de la formation et l’orientation professionnelles.

Prioriser les formations diplômantes, ouvrir les formations certifiantes à des initiations aux parcours diplômants

Orienter prioritairement les financements du plan d’investissement des compétences (PIC) régional vers des organismes publics

Conditionner les aides aux organismes privés par des engagements fermes en matière de traçabilité des fonds, de transparence des sommes et d’accès à l’emploi des publics formés

Engager un plan pour les formations sanitaires et sociales : gratuité totale des formations, aides aux stages (notamment pour les déplacements), accès des stagiaires aux mêmes droits que les étudiant·es, restauration, centres de soin, logement étudiant, etc.

Développer et prioriser les formations dans les secteurs indispensables à la bifurcation écologique : agriculture, bâtiment (matériaux écologiques), énergie et rénovation énergétique

Planifier la formation professionnelle en fonction de l’impératif écologique ainsi que d’un recensement clair des besoins régionaux en termes de construction/rénovation, et ouvrir des filières professionnelles spécifiquement dédiées à la construction écologique

B. Donner les moyens aux jeunes de leur émancipation intellectuelle et citoyenne

Aller vers la gratuité de la restauration scolaire pour proposer à chaque jeune un repas équilibré, sain, avec des produits bio en circuits courts, en proposant chaque jour un menu alternatif végétarien

Engager un programme de mise au norme numérique des établissements scolaires

Lancer un plan de rénovation, réhabilitation et construction de collèges et lycées dans le cadre de la planification écologique en respectant les normes haute qualité environnementale, en en faisant des bâtiments à énergie positive et en priorisant l’utilisation de matériaux géo-biosourcés et locaux (bois, pierre, terre, paille…)

Construire et mettre en réseau des internats pour permettre à chaque jeune de faire les études de son choix, quel que soit son lieu de résidence

Renforcer les moyens humains et matériels des cellules mineurs non accompagnés dans les départements pour permettre une prise en charge et un accompagnement adaptés de ces jeunes :
- En soutenant la création de structures de prise en charge
- En mobilisant par conventions les foyers de jeunes travailleurs dotés d’éducateurs pour les héberger et les accompagner
- En renforçant les dispositifs de contrat jeune majeur

Aider à la création de lieux d’écoute et de prévention jeunesse pour la sexualité, les drogues, le mal-être et la violence ouvert à toutes et tous

C. Lutter contre la régionalisation de l’enseignement supérieur et la recherche et favoriser sa démocratisation

S’opposer à l’adaptation de l’offre de formation universitaire et de recherche aux besoins du marché du travail local, pour ne pas privilégier les filières courtes et centraliser les centres de recherche sur quelques universités

Orienter vers l’intérêt général social et environnemental le Schéma Régional de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur ces principes :
- Favoriser une logique de coopération-collaboration et non de spécialisation et de concurrence entre les régions
- Refuser la mise en concurrence des filières et territoires, notamment par l’intermédiaire des labellisations et autres classements
- Faciliter l’accès à des études supérieures diversifiées, notamment pour des jeunes originaires de bassins de vie éloignés des universités
- Sortir des pôles de compétitivité et refuser les logiques de fusion d’universités en défendant le principe “pas d’université à moins de 50 kilomètres d’un·e étudiant·e”

Recréer et développer un véritable service public d’information et d’orientation (revenir sur la fermeture des centres d’information et d’orientation), dont des actions d’information sur l’ensemble des filières existantes notamment dans les établissements d’Éducation Prioritaire

Soutenir les universités populaires et travailler à en faire des structures de formation gratuite ouvertes à tou·tes les citoyen·nes et adossées aux universités existantes

Soutenir les Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle dans leurs missions de démocratisation de la science

Veiller à une répartition équitable entre les différentes filières scientifiques des allocations doctorales et post-doctorales (dits « contrats Région »), à proportion de leur place dans l’Enseignement supérieur et la recherche, et non de leur impact ou intérêt local présumé. Tenir compte des financements accordés par l’État et par le secteur privé, dans une perspective de rééquilibrage, de sorte qu’aucun secteur de recherche ne soit pénalisé et que chacun puisse se développer efficacement

D. Pour une gestion démocratique et planifiée de l’eau, bien commun

Faire de l’aménagement, de l’entretien et de l’exploitation des cours d’eau une priorité pour mettre en place des plans de développement de la biodiversité :

- Apporter un soutien technique et financier aux communes dans l’aménagement et l’entretien pour notamment préserver les débits des cours d’eau, mais ne pas soutenir des projets de stockage comme des retenues collinaires pour des canons à neige
- Obtenir le transfert de propriété du domaine public fluvial quand cela est possible pour mener les aménagements et entretiens nécessaires Protéger et restaurer les zones humides et partager l’usage de la ressource en eau

Préserver cette ressource rare et précieuse en refusant de financer les projets qui détruisent les ressources en eau

Contribuer à démocratiser la gestion de l’eau en mettant un terme aux délégations de service public et en passant à une gestion publique, citoyenne et écologique de l’eau :

- Financer les études et de la mise en œuvre d’équipements ou de travaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par les communes ou leurs groupements, à leur demande
- Participer au financement des projets d’alimentation en eau potable et d’assainissement
- Créer des outils d’ingénierie dans les départements et régions visant à soutenir et accompagner les collectivités s’engageant pour un retour en gestion publique de l’eau via notamment des régies publiques

Devenir chef de file ou autorité principale en matière de politique de l’eau sur le territoire régional et exercer la compétence d’animation, de coordination et de concertation (compétence GEMAPI : GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations)

E. Engager un plan de démocratisation culturelle et de soutien à la pratique sportive populaire de proximité

Augmenter les budgets de la culture avec un objectif de 5% du budget global

Favoriser l’émergence d’un service public de la culture à l’échelle des régions et des départements, en refusant toute porosité avec le secteur marchand comme le mécénat

Soutenir et développer les agences culturelles territoriales, voire en créer

Financer et soutenir la présence :
- De l’éducation artistique et culturelle en milieu scolaire
- De lieux d’enseignements artistiques, bibliothèques et médiathèques
- De dispositifs de médiation culturelle
- D’espaces pour l’expression et la pratiques amateurs dans tous leurs états
- De lieux et dispositifs de recherche, de création et de diffusion artistiques, de dispositifs d’insertion professionnelles pour les jeunes travailleur·ses de l’art et la jeune création

Développer la diffusion et la création culturelles dans des lieux non dédiés à la culture (lycées, entreprises, exploitations agricoles, lieux de patrimoine, etc.)

Faciliter et encourager la création de résidences d’artistes

Créer des emplois d’intérêt régional pour le secteur culturel

Veiller à la préservation du patrimoine matériel, immatériel et naturel

Inciter à la commande publique et notamment veiller à l’application du 1% artistique pour tous les lieux publics construits et leurs extensions

Assurer des financements à la création artistiques équitables entre les femmes artistes et les hommes artistes

Engager un plan de construction et rénovation d’équipements sportifs dans les établissements scolaires

Soutenir les projets de construction et rénovation des équipements sportifs de proximité (stades, piscines et gymnases) portés par les communes et intercommunalités

Soutenir les clubs sportifs de proximité :
- Cibler en particulier les sports moins médiatisés”
- Favoriser l’accès des enfants des familles modestes à la pratique sportive
- Soutenir le développement du sport féminin

F. Agir pour l’égalité femmes / hommes

Augmenter les subventions aux planning familiaux

Soutenir la création de résidences pour femmes âgées, du type de la Maison des Babayagas, ainsi que celles pour conjoints violents et pour victimes de ceux-ci

Établir un·e référent·e “discriminations, harcèlement et violences sexistes et sexuelles” dans les établissements scolaires et d’un circuit d’alerte

Mettre en place des distributeurs de protections hygiéniques gratuits et respectueux du corps des femmes et de l’environnement dans les établissements scolaires

Mettre en place des parcours de réorientation ou d’insertion pour les femmes vers des formations dites masculines

G. Agir pour les personnes LGBTI

Adapter tous les documents et formulaires d’accès aux aides et aux services publics pour qu’ils prévoient d’être complétés par un couple ou des parents du même sexe

Développer les actions de lutte contre les discriminations et soutenir les associations intervenant dans ce domaine en mettant en oeuvre des financements pluriannuels avec convention d’objectifs et assurer une implantation et une couverture territoriales de ces associations

Aider à la création de lieux de médiation et de discussion pour que les jeunes LGBTI en rupture familiale puisse reprendre contact avec leurs familles

Contribuer à la formation et former tous les personnels en charge de missions de services publics à la prise en charge, l’accompagnement et l’accueil des personnes LGBTI

Conditionner les subventions aux associations sportives à l’intégration de la lutte contre toutes les formes de discriminations dans leur statuts et au respect de la charte contre l’homophobie dans le sport

Mettre à disposition des ouvrages LGBTI dans les CDI des établissements scolaires

H. Faire entrer les citoyen·nes dans les espaces de concertation et de décision

Intégrer plus de citoyen·nes et usager·es aux instances de concertation régionales et départementales, notamment dans la préparation des différents schémas régionaux et départementaux

Mettre en place du tirage au sort au CESER avec la mise en oeuvre d’un collège usager·es ou citoyen

Organiser une consultation citoyenne sur tout nouveau projet de grande infrastructure et grand projet régional/départemental via un référendum local d’initiative citoyenne

Mettre en place des comités d’usager·es pour les services publics comme par exemple les comités de ligne pour les TER avec les usager·es, les syndicats et les élu·es des collectivités

Obliger les élu·es à répondre aux saisies par pétitions des citoyen·nes : quand un nombre de signataires d’une pétition est conséquent (selon la population de la collectivité), la collectivité a pour obligation de se saisir du dossier en lien avec le collectif et de présenter le dossier sous forme de voeu ou de délibération en assemblée plénière

I. La laïcité, rien que la laïcité

S’engager à ne prendre part à aucune cérémonie religieuse en tant qu’élu·e

N’accorder aucune subvention à une association cultuelle ou communautaire

N’accorder aucun financement complémentaire ou supplémentaire aux établissements d’enseignement autres que ceux prévus explicitement par la loi, qu’ils soient en contrat ou non

J. Des élu·es au service du peuple

Enregistrer et diffuser les assemblées plénières, les commissions permanentes et les commissions thématiques : les votes doivent être publics et consultables

S’engager à faire vivre le principe de révocation pour les élu·es de la majorité

Informer sur la présence des élu·es dans les instances (assemblées, commissions, représentations organismes, établissements scolaires, etc.), et réduire les indemnités en cas d’absences injustifiées

Déduire de l’indemnité régionale ou départementale toute autre indemnité, allocation et pension

Déclarer tout conflit d’intérêt dès le début du mandat

Démocratiser la vie associative en stoppant la logique de soumission des associations aux critères du marché

Mettre en place une politique d’achat et de commande publique locale et durable pour les régions et les départements en tenant compte des normes environnementales

Créer un Défenseur des Droits Sociaux et environnementaux à l’échelle de chaque collectivité avec information transparente en ligne

NOTE

1. Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les propositions détaillées du groupe thématique Économie Sociale et Solidaire


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