Anne Hidalgo Le changement, c’est pas maintenant

lundi 20 septembre 2021.
 

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À en croire Le Monde (14 septembre), le cercle rapproché d’Anne Hidalgo « ne s’attend pas à ce que » l’annonce rouennaise de sa candidature suivie de son passage au 20 heures de France 2, puis la sortie de son livre, Une femme française (L’Observatoire), le 15 septembre, « déclenchent un tsunami dans les heures qui suivent ». Saluons cette lucidité, qualité trop rare en politique. Car tout était faux dans cette déclaration de candidature, lue sur un prompteur d’un ton assez monocorde et ponctuée de gestes machinaux. Même l’image de la candidate en contre-jour sur un ciel trop blanc d’où se détachaient uniquement deux grues portuaires trahissait l’amateurisme.

Quant au fond, la maire de Paris aura surtout égrené de belles mais vagues promesses. Comme celle-ci : « Les entreprises seront encouragées à distribuer une plus grande part de leurs richesses produites aux salariés. » Fort bien, mais « encourager », c’est déjà ce que fait Bruno Le Maire. Comment s’y prendra-t-elle pour obtenir un résultat ? Leur concèdera-t-elle en contrepartie des aides nouvelles ? Des dégrèvements fiscaux ?

La candidate, qui rappelle qu’elle a été inspectrice du travail, « ne pense pas, dit-elle dans Le Point (9 septembre), que les protections qui sont légitimes et qui permettent aux gens d’avoir un salaire digne, des conditions de travail respectueuses et une protection de licenciement, soient des obstacles ». Ce dont on ne peut que se féliciter. Mais elle ajoute que « les lois travail de ce quinquennat [sic] ne sont pas adaptées à ce que nous vivons ». C’est donc que la très contestée loi travail de Myriam El Khomri, adoptée (faut-il le rappeler ?) à coups de 49.3, était adaptée, elle. D’ailleurs, quand elle affirme dans le même journal que « les classes moyennes ont décroché et n’ont plus les moyens, par le fruit de leur travail, d’offrir un avenir à leurs enfants », elle précise que ce décrochage (qui affecte plus encore les couches populaires, pourquoi ne pas le dire ?) s’est fait « durant les cinq dernières années ». Le bilan du quinquennat Hollande est sauf. Et pour cause…

Mathieu Klein, maire de Nancy, désigné pilote en chef du futur projet présidentiel, était engagé auprès de Manuel Valls dans la primaire socialiste de 2017. Tout comme sa directrice de campagne, Johanna Rolland, maire de Nantes et farouche partisane de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ou encore Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, choisie pour piloter le mouvement de la candidate « Idées en commun » et conduire le dialogue avec le PCF et EELV, bien qu’elle ait refusé de fusionner avec la liste du Pôle écologiste aux régionales. Avec de tels signes, difficile de croire que le PS a changé.

Michel Soudais


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