Marion Maréchal avec le chef facho terroriste Logan Nisin

mardi 23 mai 2023.
 

Du 21 septembre au 5 octobre se tient le procès de Logan Nisin, chef d’un groupe néo-nazi nommé OAS qui projetait des attaques contre des personnalités politiques, particulièrement Jean-Luc Mélenchon.

Cliquer sur la vignette en début d’article pour voir la photo tout sourire de Marion maréchal et Logan Nisin.

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1) Un passé neo-nazi déjà bien chargé

Il rejoint très jeune le groupe royaliste d’Action Française sur Marseille. Cela s’explique par le caractère radical de cette organisation dans les années 2013 2015 avec sa grande manifestation parisienne (17000 participants) violente pour exiger la démission du président de la république François Hollande. Cependant, cette section AF marseillaise apparaît surtout comme néo-nazie avec salut fasciste, valorisation de la Collaboration pétainiste et de l’OAS des années 1960, activité essentiellement tournée vers l’attaque de militants d’extrême gauche, accointance quotidienne avec les Italiens marseillais de CasaPound.

A 19 ans, il s’intègre dans le groupe d’extrême droite France village qui a pour but de créer des "éco-villages nationalistes blancs" suivant les exemples du village afrikaner d’Orania mais surtout les « aryan nations » américaines (des communautés réservées aux nationalistes blancs). Il de vient même trésorier de cette "association".

2) La nouvelle OAS de Logan Nisin

En novembre 2016, un an après les attentats, avec huit camarades, Logan Nisin lance l’OAS. Dans ce noyau de neuf jeunes hommes, quatre ont des pères membres de forces de l’ordre et un souhaitait être recruté par l’armée. Mais si le clin d’œil à l’OAS est d’emblée assumé, le sigle signifie d’abord « Organisation d’armées sociales » car les membres veulent copier en France le mouvement CasaPound et son pseudo-activisme social. L’action sociale est conçue comme devant permettre de couvrir l’action violente qui serait exécutée en Provence par un « Groupe Cigale » –cet animal est typique de la région, mais il s’agit aussi d’une plaisanterie ancienne dans l’extrême droite française, la prononciation de ce terme pouvant être faite de façon à évoquer le « Sieg Heil » nazi.

N’empêche : durant sa garde-à-vue, à un policier qui lui demande pourquoi il a choisi le nom « OAS », Logan Nisin répond : « Si on doit intimider une population arabe et africaine, il faut un symbole fort. » Il justifie ses projets d’homicides contre des personnes issues de l’immigration –en ciblant kebabs, mosquées, dealers– par les attentats islamistes endurés et le pragmatisme méthodologique : il s’agit d’« enclencher une remigration basée sur la terreur », retournant même la formule destinée aux Français à la fin de la guerre d’Algérie, « la valise ou le cercueil ».

La dynamique mémorielle correspond à la représentation du présent. Ainsi, le jeune homme et un de ses camarades se mettent à participer aux commémorations de l’OAS organisées par l’Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD), non sans quelque espoir de bénéficier de dons financiers des anciens rapatriés pour leur entreprise. (citation de l’article de Slate http://www.slate.fr/story/216027/lo...

3) L’extrême droite marseillaise et la soif d’une revanche de la guerre d’Algérie

« Rebeux, blacks, racailles, migrants, dealers, djihadistes. Toi aussi tu rêves de tous les tuer ? Nous en avons fait le vœu. Rejoins l’OAS ! » ( message de recrutement sur les réseaux sociaux de la nouvelle OAS)

Il n’est pas fortuit que la néo-OAS naisse à Marseille. Déjà, en 1961, s’y était déroulé un quart des 374 attentats à l’explosif effectués en régions par les partisans de l’Algérie française. En 1973, après qu’un Algérien ait égorgé un chauffeur de bus phocéen et blessé six clients, une vague de violences racistes déferle : des Maghrébins sont tués à la hache, par balles, noyés (seize morts et autant de blessés). Le consulat d’Algérie est l’objet d’un plasticage qui fait quatre morts et vingt-trois blessés. Les auteurs sont des extrémistes de droite, pour l’essentiel des anciens de l’OAS. La revendication de l’attaque du consulat se fait en affirmant qu’il s’agit de répondre à la colonisation algérienne de la France avec les moyens qu’utilisèrent les Algériens pour se défaire de la colonisation française…

Non seulement Marseille fait partie des zones historiques d’implantation de la radicalité de droite, mais la ville et ses environs font partie des théâtres classiques des violences d’extrême droite durant les dernières décennies. D’ailleurs, le groupe néonazi Blood and Honour Hexagone dissous par l’État en juillet 2019 avait également ses douze adhérents, quatre impétrants et sept sympathisants concentrés sur la région marseillaise. La région PACA, enfin, est propice à mobiliser la mémoire de la guerre d’Algérie : en 2014, la communauté des rapatriés y représente 15% du corps électoral.

Pour permettre l’entraînement légal des membres de l’OAS, les statuts d’une association de tirs et sports en plein air sont déposés à la préfecture de Perpignan fin 2016.

4) Procès de la nouvelle OAS comme force terroriste anti-immigrés et anti-gauche

Source : https://www.sudouest.fr/justice/six...

Ils voulaient « enclencher la « remigration » basée sur la terreur ».

Leurs cibles envisagées : des personnes musulmanes, arabes, noires… ou encore Christophe Castaner, alors porte-parole du gouvernement macroniste, et Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise. Selon l’accusation, ce groupuscule, fondé en novembre 2016 et démantelé en octobre 2017, entendait « préparer physiquement, psychologiquement et matériellement des combattants […] dans les perspectives d’une guerre raciale imminente ».

Avec en devise, une haine revendiquée. « Rebeux, blacks, racailles, migrants, dealers, djihadistes, toi aussi tu rêves de tous les tuer ? Nous en avons fait le vœu REJOINS-NOUS » (sic), était-il écrit sur des tracts numérisés trouvés pendant l’enquête.

Logan Nisin est interpellé en juin 2017, les autorités s’inquiétant de son activité sur Facebook où il anime un groupe de « supporters » d’Anders Behring Breivik, auteur néonazi de la tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011.

Lors de perquisitions, les enquêteurs découvrent des documents révélant l’existence de l’OAS et plusieurs armes. « Le but n’est pas de tuer pour tuer, l’objectif concret de l’organisation est d’enclencher une remigration basée sur la terreur. Leur faire peur pour qu’un maximum s’en aille pacifiquement puis les 10 % restant c’est bon, c’est acceptable », justifiera le jeune homme.

Depuis 2017, six enquêtes liées à des projets d’attentats d’ultradroite, dont celle sur l’OAS, ont été ouvertes par le parquet antiterroriste. Ce dossier OAS est le premier à être jugé. Lors de ce procès de deux semaines, Jean-Luc Mélenchon sera entendu. En garde à vue, Logan Nisin avait indiqué que le groupe avait envisagé de s’attaquer au chef de file des Insoumis pendant la présidentielle, avant d’abandonner l’idée.

La découverte de l’existence de l’OAS et de ses projets ont constitué « un basculement » dans la vie politique de Jean-Luc Mélenchon, ont assuré ses avocats, Mes Mathieu Davy et Jade Dousselin, précisant que leur client demanderait, une nouvelle fois, à se constituer partie civile.


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