Clémentine Autain : Il faut que le PCF se fonde dans un nouveau parti "de la gauche de gauche"

vendredi 14 septembre 2007.
Source : Le Point.fr
 

A la veille de la Fête de L’Humanité, Clémentine Autain (apparentée PCF), adjointe au maire de Paris, milite pour la création d’une nouvelle formation politique.

Pourquoi avoir fondé le club « Maintenant à gauche » ?

Clémentine Autain : Depuis l’échec de la gauche à la présidentielle, nous avons besoin d’espaces de réflexions et d’initiatives. « Maintenant à gauche » a été lancé sur la base de deux constats. D’abord, la division de la gauche de gauche est mortifère. Deuxièmement, le déficit en terme de projet est l’une des causes majeures de l’échec. La gauche a perdu sur le terrain idéologique. La campagne très au centre de Ségolène Royal n’a pas emporté l’adhésion. Il faut donc reconstruire une gauche qui sache à partir de ses valeurs fondamentales apporter des réponses neuves.

Le PCF a-t-il un avenir ou faut-il comme le propose Jean-Claude Gayssot créer une nouvelle formation politique ?

Je le dis depuis longtemps, il faut, en effet, constituer une nouvelle force politique. Les communistes sont au pied du mur et doivent trancher. Soit ils se referment sur eux-mêmes avec pour seul objectif de sauver la place du Colonel Fabien, au risque de se « PRGiser » c’est-à-dire de mourir à petit feu en devenant un satellite du PS. Soit ils se battent pour faire vivre la volonté de transformation sociale et ils mettent toutes leurs forces (et ils en ont !) au service de la création d’un nouveau mouvement politique.

Qui d’autres participerait à la création de ce parti ?

Il est important de mêler les traditions et les cultures. Des socialistes, des communistes, des écolos, des trotskystes, des alter-mondialistes... ont vocation à s’y retrouver. La tradition du mouvement ouvrier doit se frotter à l’écologie et au féminisme. L’ouverture doit être large, mais la ligne politique clairement définie : logique de rupture avec l’économie libérale dominante et audace en faveur de tous les combats émancipateurs. Cela exige un énorme travail de fond. Pour qu’il ait lieu, une dynamique doit être lancée. Nous manquons aujourd’hui d’émetteur.

Faut-il discuter avec le PS ?

Il faut dialoguer avec tous ceux et celles qui ne se reconnaissent pas dans la ligne d’accompagnement du libéralisme économique et dans la droitisation plus générale des élites socialistes.

Y a-t-il une droitisation de la société française ?

Non, je ne le crois pas. Les choses sont plus complexes, contrastées et mouvantes. La gauche a perdu du terrain dans le débat idéologique. De ce point de vue, le PS porte une très lourde responsabilité en courant de plus en plus après la droite."


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