Avoir le courage de rompre avec un système qui mène la France à la ruine.

jeudi 30 décembre 2021.
 

L’émotion ne doit pas détruire ou supplanter la raison dans le choix politique l’émotion de la raison éthique les notions de tics.

Ce courage en implique un autre : celui de faire l’effort de s’arracher à l’emprise des médias et de réfléchir par soi-même.

**** (Temps de lecture : 10 minutes)

La crise sanitaire de 2019/2021 a permis aux Français de mesurer l’ampleur de l’échec et de l’impasse des politiques économiques menées par les gouvernements successifs (UMP – LR ; PS ; Centre ; LREM) depuis au moins 25 ans.

C’est dans le domaine de la santé publique que le bilan est le plus désastreux pour ne pas dire criminel.

69000 lits d’hôpitaux supprimés en 15 ans et 120000 en 25 ans. Plus de 110 hôpitaux et le tiers des maternités détruits sur la même période. Cela s’accompagne aussi de la suppression de plusieurs dizaines de milliers de postes d’infirmières dont les Conditions de travail sont de plus en plus insoutenables, et dont les salaires sont misérables (28eme rang sur 32 des pays de l’OCDE). Cette situation désastreuse a provoqué des démissions massives : plus de 180000 depuis 2017. En outre, ¼ des élèves infirmiers abandonnent leurs études en cours.

Malgré de multiples rapports de chefs de service, malgré plusieurs mois de grève, la même politique de destruction continue même pendant la crise sanitaire.

Par exemple 5768 lits d’hôpitaux ont été supprimés en 2020.

À cela s’ajoutent des services d’urgences encombrés provoquant une augmentation de 9 % à 30 % des décès (selon les pathologies).

Le nombre de médecins généralistes et de spécialistes de plus en plus insuffisant occasionne des attentes de plusieurs semaines ou mois pour avoir une consultation.

Aurons-nous assez de chirurgiens demain pour opérer les malades le nécessitant ?

*Comment expliquer un tel massacre ?

La pénurie de masques, de médicaments, de matériel sanitaire a été la manifestation visible de la destruction du secteur industriel français depuis 30 ans qui a perdu la moitié de ses capacités d’emploi et de production. La France dépend désormais de l’étranger pour les produits de première nécessité.

Comme pour les médicaments, la France n’est même plus capable de faire face à une pénurie alimentaire puisqu’elle dépend de plus en plus des importations pour les produits agro alimentaire : plus de 100000 fermes ont disparu en dix ans et de nombreux agriculteurs se suicident faute de pouvoir vivre du produit de leur travail !

*Pourquoi un tel scandale ?

Mais dans le même temps, les mêmes gouvernements ont été incapables de résorber le chômage, d’améliorer la qualité des emplois toujours plus précaires, incapables d’améliorer notablement le pouvoir d’achat et en particulier de permettre au plus grand nombre de pouvoir se loger dans des conditions satisfaisantes et qui ne soient pas ruineuses.

En France, 7e puissance économique mondiale, il y a 300000 personnes sans abris dont 30000 enfants (chiffre qui a doublé depuis 2012) et 12 millions de pauvres. Pourquoi ?

Avant la crise sanitaire 5,5 millions de Français bénéficiaient d’une aide alimentaire pour survivre ; ils sont maintenant 8 millions.

Dans le domaine de l’éducation, 13 % des jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme et ceux qui en possèdent un, même de niveau très élevé, sont souvent contraints de partir à l’étranger pour trouver un emploi correspondant à leur qualification. En même temps, les conditions de travail pour les enseignants et les élèves sont toujours aussi déplorables et les enseignants toujours aussi mal payés provoquant ainsi, comme dans le domaine hospitalier une crise de recrutement.

Pourquoi un tel mépris de l’éducation et du savoir ?

En réalité, depuis 25 ans au moins, la totalité des services publics se dégrade faute d’investissements publics suffisants et en raison d’une politique de privatisation qui bénéficie à des gros actionnaires mais qui assèche les caisses de l’État.

Par exemple la privatisation des autoroutes fait perdre à l’État entre 6 et 7 milliards d’euros par an. Mais ce n’est pas tout : un décret du 14 août 2020 a ouvert la porte à la privatisation de certaines routes nationales

Pendant ce temps, on assiste à une incroyable augmentation des inégalités de revenus et de patrimoine : Le patrimoine des 500 premières fortunes françaises est passé en 10 ans de 210 milliards à 730 milliards d’euros, soit une multiplication par 3,5, une augmentation de +247 %.. Sur la même période le salaire moyen augmente de 14 % c’est-à-dire 18 fois moins vite que ce patrimoine des très riches.

Le processus accélère encore ses 4 dernières années sous le règne de Macron : le patrimoine de ces 500 plus grosses fortunes passe de 570 milliards à 1000 milliards d’euros en 2021. Pendant le même temps, le SMIC augmente de 5 %.

Ce patrimoine des super riche représentait 11 % du PIB en 2010 et en 2020 il pèse près du tiers du PIB c’est-à-dire de la richesse produite par 28 millions d’actifs.

En 2020, les 42 milliardaires français (record d’Europe) ont vu leur capital augmenté de 68 %. Depuis de nombreuses années, le capitalisme français est le premier distributeur de dividendes d’Europe et est classé dans les trois premiers au niveau mondial.

Mais cela ne semble pas suffisant, car les grosses sociétés et les grandes fortunes organisent une fraude et une évasion fiscale de 60 à 80 milliards d’euros par an. Les politiques au pouvoir ont permis et permettent cette perte colossale pour l’État.

Les incantations et dénonciations contre la haute finance ,la délinquance en tout genre des gouvernements successifs ne sont que des effets d’annonce puisque les moyens donnés à la Justice pour fonctionner en France sont misérables. Le nombre de magistrats stagne alors que la population et le nombre de dossiers à traiter augmentent considérablement. La France compte 11 juges pour 100000 habitants alors que la moyenne européenne est de 21 juges pour 100 000 habitants En 2020.

*Pourquoi un tel mépris de la justice ?

Mais cette fraude n’est pas encore suffisante car ces mêmes politiques font voter des exonérations fiscales et sociales et des aides publiques aux entreprises privées pour un montant de l’ordre de 200 milliards par an. La seule fraude à la TVA s’élève à 15 milliards.

*Pourquoi une telle gabegie ?

Tout ce qui précède s’explique par un partage inéquitable de la valeur des richesses produites par la population active entre salaires et profits. Ce partage se détériore au détriment des salariés d’année en année. Les profits réalisés sont de moins en moins investis dans la production et de plus en plus dans la spéculation financière génératrice de crises.

*Pourquoi en est-il ainsi ?

Voici les réponses aux questions précédentes.

Parce qu’il existe globalement deux classes sociales : Une classe dominante et une classe dominée.

La puissance de la classe dominante repose sur 5 piliers.

1) Le pilier économique par la propriété des moyens de production et d’échange (dont le capital) et par l’exploitation de la force de travail des dominés, principalement des salariés. Cette propriété peut résulter d’un accaparement violent (butin acquis par différentes formes de banditisme, guerres de conquête, colonisation, mise en esclavage) ou par une appropriation légale (profit commercial, spéculation financière,privatisation, très gros héritages). L’appropriation des richesses naturelles et du sol conforte cette puissance. ;

2) Un pilier idéologique par la propriété et le contrôle des médias permettant de légitimer sa domination par la diffusion massive de l’idéologie dite néolibérale. Par exemple le temps de parole sur les médias permettant de diffuser des idées favorables à LFI ou au PCF ne représente que 5 % pour l’ensemble des matinales radios télévision. L’appareil idéologique médiatique permet ainsi de fabriquer le consentement et de faire voter ou s’abstenir les gens dans le sens voulu. À défaut de pouvoir utiliser des armes à feu, tous les moyens sont mis en œuvre pour neutraliser, invisibiliser, discréditer toute opposition politique mettant en cause les privilèges de la classe dominante donc le partage inéquitable des richesses.

3) le pilier administratif législatif et judiciaire permettant d’assurer la cohésion de la société et des réglementations favorables aux intérêts de la classe dominante ;

4) le pilier de la force la police pour l’intérieur et l’armée pour l’extérieur ;

5) un pilier politique constitué de partis défendant prioritairement les intérêts de la classe dominante (parti de droite et du centre ; parti d’extrême droite en cas de crise ; une partie du PS et de EELV .

À cela s’ajoutent des institutions politiques dont le fonctionnement favorise les intérêts de la classe dominante. Par exemple, pour les élections législatives, le mode de scrutin et le découpage électoral favorisent les partis précédents et pénalisent les partis LFI et PCF. Les 5 piliers précédents sont organisés et coordonnés par l’État sous le contrôle de la classe dominante. La technostructure assure le fonctionnement technique de l’État mais reste sous la domination du pouvoir économique.

Tout cela explique quoi pendant plus de 30 ans les conditions de vie des Français ne se sont pas améliorées mais plutôt dégradées au profit des plus riches.

La classe dominée est constituée des salariés du public, du privé et de travailleurs indépendants.

Beaucoup d’entre eux constatent une dégradation de leurs conditions de vie mais n’en analysent pas forcément les vraies causes. Ils se réfugient alors dans le vote blanc, l’abstention, ou le vote RN.

Le RN en utilisant les thèmes de la sécurité, de l’identité, de l’immigration largement repris par les grands médias au service de la classe dominante sert les intérêts de cette dernière en proposant de fausses explications aux politiques calamiteuses des gouvernements successifs : il s’agit en fait ici d’une vaste diversion reprise d’ailleurs par LR et LREM agent politique de la classe dominante.

La bonne méthode consiste à examiner chacun des programmes et d’identifier celui qui propose une remise en cause du partage des richesses qui soient favorables aux salariés (ainsi qu’aux retraités).

Cela implique une augmentation des salaires et du SMIC, une limitation des hauts revenus et une politique fiscale juste. Il faut aussi que ce programme prévoie un référendum révocatoire qui permet de virer les politiciens qui ne respectent pas leurs engagements.

Sans cette remise en cause du partage des richesses inégales, il est impossible de financer l’amélioration des services publics et la transition écologique.

Le programme de LFI, l’Avenir en commun est le seul programme cohérent et réaliste qui réunit ces conditions.

Mais encore faut-il le connaître et ne pas se laisser embarquer par la manipulation diverse des médias concernant la personnalisation de la politique.

L’Avenir en commun est contre le tout Etat et le tout marché : il propose une économie mixte ou plurielle. Un secteur public national et local puissant ; un secteur privé avec une économie de marché régulé et un droit du travail renforcé ; un secteur de l’économie sociale et solidaire (des coopératives, des associations). Cette économie s’accompagne de la création de nouvelles institutions avec la fondation d’une 6e république résultant d’une assemblée constituante.

Ce programme a été élaboré à partir de 5 sources sur plusieurs années : 1) les contributions de milliers de citoyens ; 2) les propositions de nombreuses associations ; 3) les propositions de divers syndicats ; 4) l’audition de nombreux experts et universitaires spécialistes de différentes disciplines ; 5) prise en compte de l’expérience politique notamment dans l’élaboration de projets de lois.

Ce programme ne sera réalisable que par une remise en cause des traités européens et si, la négociation échoue, il sera proposé une sortie de l’union européenne par référendum.

Si la majorité des électeurs continue à voter ou à s’abstenir comme par le passé, elle doit savoir que la France deviendra un champ de ruines et que leurs enfants devront vivre dans un enfer de surpauvreté augmentée et un régime politique totalitaire, de surveillance et de contrôle généralisé.

Le programme de 694 mesures, résultat de 10 ans d’élaboration collective présentée par Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2022 constitue une véritable alternative à 40 ans de politiques calamiteuses.

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Rappelons que l’Avenir en commun 2022 est disponible en librairie ou sur Internet au prix de 3 €.

Attention : la version en ligne LAEC et la version de l’Avenir en commun de 2017 et est donc maintenant dépassé.

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Annexe

Site de La France Insoumise https://lafranceinsoumise.fr/

Site de l’Insoumission https://linsoumission.fr/

Site de Mélenchon 2022. 2000 L’Avenir en commun pour l’Union populaire. https://melenchon2022.fr/

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Hervé Debonrivage


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