Bolloré : une pierre dans les chaussures de La République En Marche.

lundi 17 janvier 2022.
 

Deux parties de la grande bourgeoisie industrielle et financière ont chacune leur étalon dans la course à la présidentielle : Éric Zemmour et Emmanuel Macron. Le premier est soutenu par Vincent Bolloré et le second par Bernard Arnault (entre autres). Sur quel cheval vont parier par leur vote les Français concernés ?

Tout va dépendre de la puissance de feu de la propagande des médias détenus par chacune des parties.. Le dossier suivant nous fait pénétrer dans chacune des écuries.

La grande bourgeoisie a toujours plusieurs fers au feu pour s’adapter aux variations d’opinion qu’elle contribue à construire. La première partie garde en réserve Marine et la seconde garde en réserve Valérie..

Mais dans cette course, il ne faut pas oublier qu’il existe un étalon particulièrement rapide : Le Zèbre Mélenchon propulsé par l’Union Populaire.

Mais attention : tant que les parrainages ne sont pas acquis rien ne peut être raisonnablement envisagé.

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Article 1 : Vincent Bolloré côté cour

Source : Le Monde diplomatique. Janvier 2022

par Marie Bénilde

https://www.monde-diplomatique.fr/2...

Fin 2021, alors qu’un chroniqueur d’extrême droite de la chaîne CNews devenait le candidat du groupe Bolloré à l’élection présidentielle, l’establishment a paru s’étonner qu’un pilier du capitalisme français soutienne ouvertement des thèses aussi réactionnaires. C’est peu dire que le couple formé par MM. Éric Zemmour et Vincent Bolloré embarrasse les élites économiques : à l’opposé d’une extrême droite arriérée contre laquelle il est confortable de se mobiliser, ce tandem personnifie une bourgeoisie conservatrice, raffinée et brutale. Mais assurément moins tapageuse que ses deux porte-flamberge, dont les inclinations politiques proclamées sans détour indisposent l’univers des possédants. Pour la classe dirigeante, l’année 2022 débute par une équation insoluble : comment critiquer Zemmour-Bolloré sans s’éclabousser soi-même ?

Célébré par la presse et par ses pairs sous les atours successifs du « petit prince du cash-flow » dans les années 1980 et 1990, de l’industriel « audacieux » et « visionnaire » dans la décennie 2000, du repreneur d’entreprises en vue puis du conquérant d’Afrique, le milliardaire gravite de longue date, tout comme son chroniqueur, à l’intersection des galaxies économique, politique et médiatique. Tous deux se disent marginaux en squattant les positions de pouvoir. D’un côté, le magnat des médias, qui étend son influence à travers les rachats de Havas, Editis, Canal Plus, Prisma et désormais Lagardère-Hachette, incarne un patronat soucieux de s’adapter à la mondialisation en liquidant le service public et en quadrillant l’édition. De l’autre, le journaliste du Figaro Magazine, diplômé de Sciences Po, qui porte depuis deux décennies la voix d’une droite autoritaire et misogyne, dépeignait déjà l’exilé en « envahisseur » le samedi soir sur France 2, sur le plateau de la chaîne i-Télé de l’ère pré-Bolloré ou sur RTL avant sa reprise par M6.

Certes, l’immigration zéro n’est pas propice aux affaires, mais la thèse du « grand remplacement » taraude une élite soucieuse de se survivre à elle-même et qui, plus qu’aucun autre groupe social, cultive l’entre-soi, la tradition et l’exclusive. M. Bolloré ne symbolise-t-il pas un capitalisme familial qui prospère en enjambant les siècles ? Pour la caution morale, l’employeur de M. Zemmour peut compter sur Bernard-Henri Lévy, édité chez Grasset (Hachette) : preuve que le milliardaire cacherait des trésors de tolérance, la maison qu’il contrôle, Editis, « publie jusqu’aujourd’hui quelques-uns des spécimens de ce que l’extrême gauche produit de plus radical », plaide BHL. Aux yeux de l’essayiste, l’homme d’affaires est « un conservateur chrétien, certes oui, avec ce que l’alliage de ces deux termes induit de réprobation chez les spécialistes du procès d’intention. Mais un extrémiste, non (1) ».

Mais qui est vraiment M. Bolloré ? Sa famille relève davantage de la grande bourgeoisie catholique de l’Ouest parisien que du granit breton. Chez lui, on fréquente Georges Pompidou, ancien de la banque Rothschild avant d’être président, Édouard de Ribes, le patron de la banque Rivaud, ou encore les Dassault. Dès ses débuts, il se fait remarquer par ses montages complexes de reprises industrielles avec le concours d’Edmond de Rothschild puis d’Antoine Bernheim, ami de sa famille. C’est à cet associé gérant de la banque Lazard qu’il doit la recette de son ascension : « comment lancer une offre publique sans débourser d’argent, dépecer une entreprise en en gardant l’actif principal pour en tirer le plus d’argent possible, et enfin contrôler son groupe sans avoir de capital », résument les auteurs d’une biographie (2). Bolloré ne s’est-il pas rendu maître de Vivendi avec seulement 27 % des parts ?

Très tôt, il a alimenté la légende d’un Bernard Tapie sans casseroles, d’un patron « catho social », comme le qualifie l’animateur Thierry Ardisson, en 1987. Sur les écrans, le financier illusionne son auditoire en prétendant qu’il « rame du même côté » que les syndicats dont il a obtenu une baisse des salaires dans l’entreprise familiale. En 1993, son groupe ne doit toutefois qu’aux interventions de MM. Bernard Esambert (Rothschild), Georges Pébereau (Marceau) et Claude Bébéar (Axa) de ne pas s’écrouler. Pour parfaire son image, M. Bolloré recourt aux services d’un ex-militant du groupuscule d’extrême droite Occident, M. Michel Calzaroni, ancien directeur de la communication du Conseil national du patronat français (CNPF). Avec sa société DGM Conseil, M. Calzaroni cultive pour son client le mythe d’un orfèvre du raid boursier multipliant les plus-values sur Pathé, Bouygues, Lazard, Aegis ou Vallourec. La légende doit susciter sa part de crainte pour faire monter les cours…

Si sa tentative de déstabilisation de M. Martin Bouygues, en 1998, lui vaudra l’hostilité tenace du propriétaire de TF1, le financier peut s’appuyer sur M. Alain Minc, qui perçoit 1 % sur ses plus-values. Devenu son conseiller en 1997, l’essayiste le persuade de mener l’opération contre M. Bouygues puis reste associé à tous ses coups financiers. Alors président du conseil de surveillance du Monde, M. Minc inspire à M. Bolloré son intérêt pour les médias, lesquels offrent à leur propriétaire une position d’influence sur le monde des affaires et de la politique. Après une mission pour la création de la chaîne Direct 8 (future C8), le conseiller favorise l’alliance entre Bolloré et Le Monde dans le quotidien gratuit Matin Plus, lancé en 2007 et dont le milliardaire prendra rapidement le contrôle complet.

On crédite parfois M. Bolloré d’avoir sauvé le cinéma français en conservant la politique de financement des films mise en place dans les années 1980 par Canal Plus. Ce geste tempère l’hostilité des artistes à son encontre et lui laisse les coudées franches pour intervenir dans les choix éditoriaux, par exemple lorsqu’il entreprend de redresser sa chaîne d’info i-Télé en conquérant un public très à droite. Cela lui vaut une longue grève, en 2016, en raison du recrutement sur i-Télé de l’animateur Jean-Marc Morandini, lequel met aujourd’hui en scène sur CNews des « Face à la rue » de M. Zemmour ou de M. Jordan Bardella (Rassemblement national, RN). Ses partisans, tel l’animateur Cyril Hanouna, qui a consacré en décembre dernier à M. Zemmour sa première émission politique avec des appointés du groupe en guise de contradicteurs (« Face à Baba »), sont gratifiés de contrats en or. Ses contempteurs, eux, doivent démissionner — comme la centaine de journalistes d’i-Télé — ou subir les procédures bâillons d’un patron qui attaque systématiquement les enquêtes trop critiques.

L’industriel, dont les activités s’étendent de la fabrication de batteries électriques à la logistique en Afrique, a toujours fait mine de se tenir loin du pouvoir politique. On le savait proche de M. Madelin, versant son obole au Cercle de l’industrie de M. Dominique Strauss-Kahn, prêtant son yacht à M. Nicolas Sarkozy fraîchement élu. Mais, à l’examen, les liens avec cet univers apparaissent bien plus touffus. Il y a d’abord M. Michel Roussin, ancien ministre de la coopération de M. Édouard Balladur, nommé vice-président du groupe Bolloré en 2000 et animateur de l’émission « Paroles d’Afrique » sur la chaîne Direct 8 — où M. Minc devisait sur l’économie « bien gérée » des subprime.

Autre recrue, l’ancien ministre socialiste Jean Glavany, nommé en 2003 au comité stratégique du groupe. MM. Bernard Kouchner, Michel Barnier ou Jean-Louis Borloo ont été invités au mariage du fils Yannick, président-directeur général de Havas. Mme Valérie Pécresse, candidate Les Républicains, connaît elle aussi bien l’entreprise : son père Dominique Roux présida la filiale Bolloré Telecom. Quant à M. François Hollande, son conseiller Bernard Poignant, ancien maire socialiste de Quimper et ami de trente ans de M. Bolloré, lui servait de trait d’union avec l’homme d’affaires, auquel M. Poignant a remis la médaille « grand or » du travail, en 2013.

Dans cette nébuleuse où se côtoient les diverses composantes du pouvoir, Havas occupe la place du grand mélangeur des genres. L’agence se trouve en conflit d’intérêts permanent lorsqu’elle place l’argent confié par ses clients annonceurs dans Canal Plus, C8 ou CNews. Son vice-président, M. Stéphane Fouks, fut le conseiller en communication des anciens ministres socialistes Strauss-Kahn et Jérôme Cahuzac, et reste lié à l’ancien premier ministre socialiste Manuel Valls, qui appelle depuis peu à « arrêter l’immigration » sur CNews. Bien représenté sous les ors de la République, Havas a placé à l’Élysée puis à Matignon ses conseillers en communication Ismaël Emelien (jusqu’à l’affaire Benalla) et Mayada Boulos, ainsi qu’une quinzaine d’inféodés dans plusieurs cabinets ministériels. M. Gilles Finchelstein, directeur des études de Havas Worldwide, se charge quant à lui d’actualiser le programme de la gauche en tant que directeur général de la Fondation Jean-Jaurès.

C’est toutefois la mairie de Paris qui a suscité l’engagement le plus « socialiste » de M. Bolloré. Après avoir rendu hommage à M. Bertrand Delanoë pour son choix des voitures électriques Bluecar (groupe Bolloré) du service Autolib’, le milliardaire a déclaré en 2013 : « Je voterai sûrement pour Anne Hidalgo (3). » La division familiale du travail politique déboussole : M. Yannick Bolloré aurait assuré la maire de Paris, en mai 2021, que « le jeu est ouvert, [qu’]il faut un candidat de gauche contre Macron (4) » ; presque au même moment, son père encourageait M. Zemmour.

M. Emmanuel Macron, lui, s’accommode fort bien du bolloro-zemmourisme, jouant tantôt de la confrontation par ministres interposés (Mmes Marlène Schiappa et Élisabeth Moreno ferraillant chez Hanouna), tantôt la fausse connivence en laissant un conseiller de l’Élysée intervenir en direct par SMS dans l’émission de Pascal Praud, l’animateur qui se définit « à 100 % Bolloré ».

Le décor médiatique est planté : lors de la prochaine élection présidentielle, l’électeur-téléspectateur pourra choisir entre le président sortant et un attelage composé d’un capitaliste réactionnaire et d’un journaliste xénophobe, tous calibrés pour l’ère du libéralisme autoritaire.

** Marie Bénilde

Journaliste. Auteure d’On achète bien les cerveaux. La publicité et les médias, Raisons d’agir, Paris, 2007.

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Notes

(1) Le Point, Paris, 23 septembre 2021.

(2) Nicolas Cori et Muriel Gremillet, Vincent Bolloré. Ange ou démon ?, Hugo Doc, Paris, 2008.

(3) Le Figaro, Paris, 14-15 septembre 2013.

(4) Paris Match, Paris, 16 décembre 2021.

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Article 2 : Comment Vincent Bolloré étend son empire et son emprise sur les médias.

https://www.sudouest.fr/culture/pro...

Télévision, cinéma, presse, édition, musique, jeux vidéo, et désormais la radio avec Europe 1… Vincent Bolloré ne cesse d’étendre son empire, via son groupe Vivendi, sans hésiter à modeler selon ses vues leurs lignes éditoriales

L’homme d’affaires breton, qui a diversifié au fil des décennies son groupe familial, spécialisé à l’origine dans la papeterie, réussit un coup de maître en 2014 en accédant à la présidence du conseil de surveillance du groupe Vivendi et du même coup de sa filiale Canal+, deux ans après être devenu son premier actionnaire en lui cédant ses chaînes de la TNT D8 et D17 (devenues C8 et CStar).

Une prise de contrôle suivie d’une mise au pas brutale des antennes avec une valse des cadres dirigeants, la fin du « Zapping » et des « Guignols », et la transformation, à l’issue d’une grève historique, de la chaîne d’info iTELE en CNews, qui prend un virage à droite et ouvre un boulevard à l’essayiste Éric Zemmour en 2019.

Des « ponts éditoriaux

À l’issue d’une lutte d’influence épique avec le magnat du luxe Bernard Arnault, Vincent Bolloré a réussi ces derniers mois à faire de Vivendi l’actionnaire principal du groupe Lagardère, propriétaire des radios Europe 1, RFM et Virgin Radio.

Dès la fin juin, des projets de « ponts éditoriaux » sont lancés entre Europe 1 et CNews, au grand dam de nombreux salariés de la station, qui ont récemment fait grève pour alerter contre la « bollorisation » de leur antenne.

De nombreuses voix d’Europe 1 sont débarquées ou annoncent leur départ (dont Matthieu Belliard, Pascale Clark, Anne Roumanoff, Patrick Cohen, Bertrand Chameroy…), tandis que des figures de CNews s’apprêtent à rejoindre l’antenne. Et Louis de Raguenel, transfuge de « Valeurs Actuelles » dont le recrutement à Europe 1 avait suscité un tollé à la rentrée 2020, est nommé à la tête du service politique.

Le groupe de Vincent Bolloré a bouclé en mai l’acquisition du premier éditeur de magazines en France, Prisma Media, auprès du groupe allemand Bertelsmann. Le milliardaire fait ainsi tomber dans son escarcelle de nombreux magazines comme Télé-Loisirs, Voici, Femme Actuelle, Capital ou Gala.

En début d’année, Vivendi a également pris une participation dans le groupe espagnol Prisa, qui contrôle le quotidien « El Pais » et est aussi actionnaire du « Monde ». Et Vivendi a aussi poussé ses pions dans la presse écrite via Lagardère, qui détient « Paris Match » et « Le Journal du dimanche ».

Poids lourd de l’édition, il détient, via Editis, Nathan, Robert Laffont ou Plon. En outre, Lagardère possède le numéro un français du secteur, Hachette Livre, dont l’ancien PDG Arnaud Nourry, qui craignait un démantèlement ou un rapprochement au profit d’Editis, a été remercié en mars.

Cinéma et jeu

Vincent Bolloré est également présent dans de nombreux autres domaines liés au divertissement et aux médias comme le cinéma via StudioCanal (groupe Canal+), internet avec le site Dailymotion, la publicité avec Havas, les jeux vidéos pour mobiles avec Gameloft, les spectacles (L’Olympia…).

Universal Music Group (UMG), qui a financé ces dernières années les acquisitions dans les médias de Vivendi, doit bientôt quitter le périmètre de l’entreprise (qui distribuera ses parts à ses actionnaires dont le groupe Bolloré) et faire son entrée à la Bourse d’Amsterdam.

Document 3 : vidéo. Comment Éric Zemmour est une créature médiatique de Vincent Bolloré

Source : extrait de la conférence de Juan Branco à l’université de Poitiers.

https://www.youtube.com/watch?v=99J...

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Document 4 : l’implantation de Vincent Bolloré dans le transport maritime.

Macron a-t-il eu la peau de Vincent Bolloré ?

Source : Le média .tv et Mediapart

https://www.youtube.com/watch?v=DMu...

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Document 5 : les industriels proches d’Alexis Kohler et d’Emmanuel Macron à l’assaut de l’Afrique.

Source : Monde Afrique

par Nicolas Beau -27 décembre 2021

https://mondafrique.com/les-industr...

L’annonce de fin des activités de transport et de logistique du groupe Bolloré en Afrique a créé une onde de choc sur le continent tant le nom de cette famille est associé aux turpitudes de la France en Afrique. Ce n’est pas pour autant le chant du cygne de la Françafrique. L’ombre des amis d’Emmanuel Macron et d’Alexis Kohler, secrétaire général à l’Élysée, plane sur l’influence française en Afrique…

Lors de son discours fondateur prononcé à Ouagadougou en novembre 2017, Emmanuel Macron avait déclaré : « Je ne suis pas venu ici vous dire quelle est la politique africaine de la France comme d’aucuns le prétendent. Parce qu’il n’y a plus de politique africaine de la France ! » Triste aveu, effectivement pendant tout le quinquennat, il n’y a pas eu de politique africaine, pas de ligne cohérente, pas de vision, juste des décisions erratiques prises ici et là en réaction aux événements.

Le président français a largement contribué à la montée en puissance sur le continent africain de son ami Thierry Déau, patron de Meridiam Meridian contre Bolloré Sur le plan économique, en apparence il n’y a pas eu non plus de politique africaine de la France. Contrairement à ses prédécesseurs, Emmanuel Macron n’a pas joué le VRP de Vincent Bolloré auprès des chefs d’Etat. Certains ont pu voir dans ce comportement la fin d’une époque, mais attention, un train peut tou aurait pu coincer la jours en cacher un autre…

S’il n’a pas privilégié les intérêts du groupe Bolloré, le président français a largement contribué à la montée en puissance sur le continent africain de son ami Thierry Déau, patron de Meridiam et accessoirement un des financiers de sa campagne de 2017…

C’est en 2014, alors qu’Emmanuel Macron est à Bercy, que Thierry Déault, qui jusque-là se concentrait sur l’Europe et l’Amérique du Nord lance le Meridiam Infrastructure Africa Fund. Un fonds de 300 millions d’euros entièrement abondé par la Caisse des dépôts et la Banque européenne d’investissement. En 2017, il obtient le grand chantier du port d’Owendo au Gabon, puis peu après l’élection d’Emmanuel Macron, il décroche, aux côtés de Bouygues et Colas, la rénovation de l’aéroport de Nosy Bè à Madagascar. A partir de 2019, le fonds, soutenu sur tous ces projets par la Caisse des Dépôts, prend son envol et signe des contrats tous azimuts, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Togo, au Burkina Faso, au Sénégal, au Nigéria et au Kenya, pays où il accompagnait d’ailleurs le chef de l’Etat lors de sa visite officielle en mars 2019. Plus récemment, le 15 décembre, Meridiam vient encore de signer un contrat de gestion pour l’aéroport de Tananarive. Comme le souligne un fin connaisseur du dossier, en plus de l’aide directe de l’Elysée et d’une table ouverte à la Caisse des dépôts, Thierry Déault bénéficie également du soutien du Quai d’Orsay.

Bolloré contre Kohler

Contrairement à Bolloré, Meridiam a su rester discret. Personne ne connaît ses activités sur le Continent, ni sa proximité avec Emmanuel Macron. Pendant plus de quatre ans Thierry Déault, qui gère 4 milliards, d’actifs, a donc marché tranquillement sur les plates bandes de Bolloré en piétinant son domaine jusque-là réservé, avec, par exemple, le nouveau terminal à conteneurs du port de Nouakchott attribué à Meridiam. Résultat, Vincent Bolloré, a encaissé les coups, les échecs, les procès au Togo et en Guinée, et vu son bilan sur le continent se dégrader année après année.

Et c’est à ce moment-là, qu’entre en scène Mediterranean Shipping Compagny (MSC) qui s’apprête à racheter les activités du groupe historique de la France en Afrique.

Pour rappel, MSC est une société italo-suisse, propriété de la famille Aponte, dont la femme du fondateur Gianlugi Aponte se trouve être la cousine germaine de la mère d’Alexis Kohler. Les liens familiaux entre Alexis Kohler, le plus proche collaborateur d’Emmanuel Macron et l’armateur italien, numéro 2 mondial du fret maritime, ont déjà fait couler beaucoup d’encre. Cela a même donné lieu à un feuilleton politico-judiciaire. L’ONG Anticor ayant déposé plainte a plusieurs reprises. Dans la dernière qui date de juin 2020, l’association pose des questions simples : « Les liens de famille unissant Alexis Kohler et la compagnie de croisières ont-ils pu influer sur le traitement par l’Etat des dossiers du croisiériste ? Et la commission de déontologie était-elle au courant de cette relation familiale du fonctionnaire ? » A toutes fins utiles, rappelons également, que lorsqu’Alexis Kohler a démissionné de Bercy pour assurer la campagne d’En Marche en 2017, il a été embauché par MSC, comme le rappelle l’excellente enquête de Jean Baptiste Rivoire sur son nouveau media indépendant…

Rendez nous Bolloré !

En difficulté en Afrique, Vincent Bolloré, animal à sang froid, a donc décidé de vendre ses niches africaines à la famille de celui qui lui a tordu le bras pendant tout le quinquennat. Il cède une partie de son empire à 5,7 milliards d’euros, ce qui est surévalué selon les connaisseurs. Il prend l’oseille et se tire ? Connaissant l’homme, difficile à prévoir, seul l’avenir le dira…

En tout état de cause, la françafrique n’est pas morte, puisque pendant tout le quinquennat, avec Meridiam, l’Elysée à essayé de récréer de toutes pièces un « empire Bolloré". Sauf que celui-ci ne tient que par la garantie de la Caisse des Dépôts. Il s’agit d’un fonds d’investissement qui ne possède ni un camion, ni un entrepôt, ni une grue.

Son empire qui a mis trente ans à se construire avait au moins le mérite d’être ambitieux et de se négocier avec les chefs d’état africains, fussent-ils des dictateurs. Or l’original a été remplacé par une pâle copie proposée par les amis de l’Élysée.

Qu’en restera-t-il demain ? Pratiquement rien, à l’image de l’influence déclinante de la France d’Emmanuel Macron en Afrique

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Document 6 : L’affaire Kohler, menace Macron.

Source : Blast + documentaire de 46 minutes

https://www.youtube.com/watch?v=jf6...

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Document 7

1) Trois plaintes déposées par l’association l’Anticor contre Alexis Kohler

Source : Anticor

https://www.anticor.org/2020/06/25/... *

2) Plaintes classées sans suite après envoi d’une lettre de Macron au parquet national financier. (Vidéo)

https://www.youtube.com/watch?v=a3t... (

3) des juges reprennent les investigations sur l’affaire Kohler https://www.ladepeche.fr/2020/06/24...

4) Dossier de Mediapart sur l’affaire Kohler

https://www.mediapart.fr/journal/ec... r

5) Macronie : affaire Kohler, symbole d’un pouvoir miné par les conflits d’intérêts.

https://www.humanite.fr/politique/m...


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