Les parents de l’école libre applaudissent le forfait communal

jeudi 25 mai 2006.
 

TRÈS ÉPINEUX, le sujet du forfait communal provoque un émoi systématique parmi les parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel) réunis ce week-end à Nantes. Une loi votée en août 2004 oblige désormais les communes à participer au financement de la scolarité des enfants résidant sur leur territoire, mais scolarisés dans l’établissement privé d’une autre commune. Au total, 300 000 enfants du primaire scolarisés dans le privé sont concernés.

Dans l’entourage de Gilles de Robien, premier ministre à s’être déplacé à un congrès des Apel depuis plus de vingt ans, on estime que cette loi pourrait dégager des moyens importants pour l’enseignement catholique, de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros. Certains parents espèrent profiter de cette manne bienvenue. « Peut-être, les écoles privées baisseront-elles leurs frais d’inscription », explique une mère de famille nantaise tandis qu’une autre pense plutôt « au coup de pinceau » que mériterait l’école de son fils.

Plusieurs recours en annulation de la circulaire d’application ont été déposés devant le Conseil d’Etat par des associations de parents et d’enseignants. Certains maires sont très réticents, craignant de voir la fermeture de classes dans le public et des ouvertures correspondantes dans le privé. Ils ne veulent pas non plus mettre davantage à contribution leurs administrés alors que le forfait communal oscille entre 150 et 650 euros par enfant et par an en école élémentaire.

Des accords sur le montant du forfait ont toutefois déjà été signés à Paris, en Vendée, dans la Vienne, à Montpellier. A Nantes et à Rennes, ce serait plus compliqué. Paul Malartre, le secrétaire général de l’enseignement catholique a demandé à ses directeurs diocésains de travailler dans la concertation. « On ne peut comparer la situation d’une petite commune rurale et celle d’une ville moyenne. On ne négociera évidemment pas la même contribution. Il faut rester pragmatique en fonction des diversités locales pour une application progressive de cette circulaire », explique-t-il. « Certains nous renverraient presque au slogan « à école publique, fonds publics, à école privée, fonds privés ». Mais en inscrivant leur enfant dans une école catholique, les parents ne fuient pas le service public, d’autant que le privé est associé à l’Etat par contrat. »

L’avenir de tous les enfants

Gilles de Robien, qui se félicite d’avoir réussi à « maintenir le dialogue » sur la mise en oeuvre de cette loi, a également annoncé en clôture du congrès que les derniers décrets d’application de la loi Censi - destinée à revaloriser les retraites des maîtres du privé - allaient paraître le mois prochain. « J’ai la charge de veiller à l’avenir de tous les enfants de ce pays, qu’ils soient scolarisés dans le public ou dans le privé », a-t-il insisté.

Marie-Estelle Pech

Le Figaro du 22 mai


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