Meeting de lancement du Parti de gauche : Intervention de Christophe Ventura

samedi 29 novembre 2008.
 

La naissance du Parti de gauche (PG) est une bonne nouvelle dans le champ politique !

Ce parti peut permettre d’engager en France une dynamique politique unitaire de rupture avec le néolibéralisme qui, malgré sa banqueroute et sa remise en cause dans les discours, vient, dans une version amendée aux marges de son fonctionnement, d’être remis en selle par les dirigeants du G 20 à Washington et par le gouvernement de Monsieur Nicolas Sarkozy en France.

Dans ce contexte, le Parti de gauche peut constituer une "offre" crédible pour qui veut voir naître dans notre pays une gauche de gauche, mais aspirant à gouverner. C’est, au fond, cette perspective formulée et assumée qui confère à l’initiative son principal intérêt. Quel est le paysage de la gauche politique et sociale aujourd’hui ? Le Parti socialiste, largement converti au social-libéralisme et à l’eurolibéralisme, paraît bien incapable de renouer un contact sociologique et politique avec les classes populaires et de porter leurs aspirations. De son côté, « l’autre gauche », dispersée, est soit prisonnière de contraintes électorales soit cantonnée, jusqu’à preuve du contraire, dans une stratégie protestataire. Enfin, les mouvements sociaux et citoyens, notamment ceux issus de 10 années d’altermondialisme, commencent seulement à se poser la question des prolongements politiques de leurs mobilisations. Ce que certains d’entre nous avons désigné comme le post-altermondialisme. C’est parce que le projet du PG se fixe cet objectif de bâtir une gauche radicale de gouvernement, et qu’il en tire comme conséquence l’obligation de construire une union stratégique entre les différents acteurs de la gauche politique et sociale non social-libérale, qu’il se révèle pertinent. De ce point de vue, l’initiative est la seule à même de faire bouger les lignes actuelles. On peut aussi penser qu’elle permettra de renouveler les formes et les contenus des politiques publiques et de l’action politique, notamment sur la question environnementale qui ne doit plus être un supplément d’âme.

Enfin la création du Parti de gauche est une bonne nouvelle pour l’internationalisme. Le PG est attentif aux évolutions en cours et aux innovations politiques en Europe et dans le monde, comme en Allemagne avec la montée de Die Linke ou en Amérique latine avec les processus de transformation sociale et démocratique au Venezuela, en Bolivie, etc.

C’est là-bas que des gouvernements, issus ou appuyés par de forts mouvements populaires, mettent en place de réelles politiques de rupture avec le modèle néolibéral. Celles que nous voulons et pour lesquelles nous nous battons depuis plusieurs années. Le chemin de la gauche passe aujourd’hui par Caracas, La Paz ou Quito. C’est sur ce continent, notamment à travers des réalisations comme l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), qu’a commencé à s’écrire ce nouveau livre de notre histoire contemporaine dans lequel il s’agit, comme l’indique le leitmotiv du PG, de « tourner la page du capitalisme »


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