L’apartheid social mondial 2 L’explosion de la pauvreté aux Etats Unis

samedi 27 mai 2006.
 

Si le tableau de la pauvreté mondiale calque globalement celui des pays les plus pauvres, les pays industrialisés ne sont plus épargnés.

Quel est le pire cancre des "objectifs de développement du millénaire" ? Les Etats Unis où le nombre de pauvres est passé de 31 millions en 2000 à 37 millions aujourdhui, ce qui donne au pays le plus riche du monde le taux de pauvreté le plus élevé des pays de l’OCDE. Les inégalités s’y sont renforcées depuis les années 1970 puisque les 20% les plus riches percevaient 50% des revenus du pays en 2003 contre 43% en 1973, tandis que les 20% les plus pauvres ne reçoivent plus que 3% des revenus contre 4% en 1973.

La précarisation à outrance et la réduction constante de la part du travail dans la répartition de la richesse produite conduit même aux Etats Unis à la résurgence à échelle de masse de phénomènes de grande pauvreté que l’on croyait réservés aux pays les plus pauvres. Les Etats Unis comptent ainsi 3,5 millions de sans-abri, parmi lesquels on compte 1,4 millions d’enfants. Et la msse de ménages se rapprochant du seuil de pauvreté ne cesse de s’accroître touchant un nombre croissant de salariés.

Des études récentes (en particulier du sociologue Mark Rank) estiment à 54% le nombre de trvailleurs se situant juste au-dessus du seuil de pauvreté et cumulant des difficultés pour se loger décemment et pour se nourrir (recours périodique aux orgnisations caritatives). Ajoutés à ceux qui sont déjà sous le seuil, ce sont ainsi près de 100 millions d’Américains (sur 290 millions) qui sont touchés ou directement menacés par la pauvreté.

Le décrochage vertigineux des salaires par rapport au coût de la vie explique cette situation de paupérisation de masse. : ainsi dans une ville comme Boston, une mère de famille élevant seule son enfant et étant payée au salaire minimum devrait travailler 97 heures par semaine pour pouvoir payer un simple logement décent. Cette situation est encore aggravée par l’absence de couverture sociale publique qui conduit 75 millions d’Américains à se retrouver sans couverture maladie.

Laurent Maffeis (A gauche)


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