200000 manifestants à Lisbonne pour une Europe sociale, contre la "flexisécurité"

lundi 22 octobre 2007.
 

Plus de 150.000 personnes (estimation de la police) ont manifesté jeudi à Lisbonne, en marge d’un sommet européen, pour une Europe sociale et contre le modèle de "flexisécurité", visant à concilier flexibilité et sécurité de l’emploi au sein des entreprises, que souhaite favoriser Bruxelles.

Selon le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs (CGTP, pro-communiste), Manuel Carvalho, il s’est agi de la plus grande manifestation des vingt dernières années dans le pays, avec 200.000 participants.

Sous les banderoles proclamant "Pour une Europe sociale, pour les emplois et les droits des salariés", les manifestants, venus de tout le pays, ont défilé à proximité du lieu où les dirigeants de l’Union européenne étaient réunis pour tenter d’arriver à un accord sur le traité réformateur de l’UE.

Les participants à la manifestation ont notamment protesté contre les conséquences négatives qu’aurait l’application du modèle danois de la "flexisécurité" sur le marché de l’emploi.

Selon un document de la CGTP, rendu public pendant la manifestation, la flexisécurité augmenterait la précarité, faciliterait les licenciements, aboutirait à une réduction des salaires et à la limitation du rôle des syndicats.

"Nous n’acceptons pas ce modèle. Le Portugal est très différent du Danemark. Il faudrait déjà qu’il y ait une sécurité de l’emploi pour qu’on puisse parler de flexibilité", a affirmé à l’AFP un des manifestants, Antonio Augusto, employé municipal de la mairie d’Aveiro (centre).

Nous sommes "Contre la flexisécurité, contre le flexi-travail et contre les flexi-licenciements ! Apprenons à bien prononcer ce gros mot pour mieux nous défendre", a lancé un des organisateurs à la foule qui marchait vers le pavillon Atlantique, à Lisbonne, où étaient réunis les chefs d’Etat et de gouvernement européens.

Dans son document, la CGTP estime que le traité réformateur de l’UE "prône la suprématie des valeurs du marché sur toutes les autres valeurs et dévalorise politiquement la Charte des droits sociaux fondamentaux".

Le modèle social européen est un acquis des travailleurs européens qui ne peut souffrir ni remises en cause, ni limitations qui porteraient atteinte à son essence, estime encore la centrale syndicale.


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