UIMM MEDEF Parisot ment !

samedi 15 juillet 2017.
 

2008 Le plus grand scandale de ce début de siècle : 600 millions d’euros capitalisés en caisse noire.

1)Parisot ment : elle était maître des comptes et cotisations...

Parisot ment : elle était maître des comptes et cotisations de ses organisations territoriales et professionnelles dont l’UIMM, selon les statuts du MEDEF.

Parisot prétend sur France inter mardi 11 mars, qu’elle n’était pas maître des finances et comptes de l’UIMM, qu’elle est tombée des nues quand elle a appris qu’ils n’avaient pas de comptabilité et qu’ils la détruisaient chaque année.

C’est faux forcément : cela fait trois ans que Parisot dirige le MEDEF, lorsqu’elle l’a emporté sur MM Sarkozy (Guillaume) et Yvon Jacob. Selon ses statuts, ceux de Parisot, ceux du Medef, son vice-président trésorier devait avoir les comptes chaque année avant le 30 juin !

Le comité financier du MEDEF pouvait se faire assister par un conseil indépendant pour préciser en tant que besoin les éléments de calcul de l’assiette de cotisation, et estimer celle-ci avec l’organisation professionnelle concernée... Pareillement pour les organisations territoriales affiliées au MEDEF. C’est même sur proposition du Président (art 16, alinéa C) que “les bases de calcul des cotisations et des membres associés et des personnes morales admises à participer à certaines commissions (et à avoir certains mandats ndr), sont fixées chaque année par le Conseil exécutif, après avis du Conseil financier. “

Cela permet d’avoir le nombre des cotisants, le taux des cotisations, les comptes afférents !

Il est même prévu (art 17 alinéa a) que “Dans le cas où une organisation ne respecterait pas les règles fixées par les statuts et le règlement intérieur en matière de cotisations, le Comité financier procède à un examen de la situation de l’organisation concernée.” Soit Parisot n’a pas fait parce qu’elle savait beaucoup inconsciemment et n’a pas voulu s’en mêler, pour laisser faire, soit elle ne savait pas comme elle prétend alors que ses statuts l’obligeaient à savoir, alors c’est au minimum une faute professionnelle, au bout de trois ans de mandat, d’avoir laissé cette situation perdurer.

Il est prévu des contrôles, des audits et “Les membres du Conseil Exécutif élus parmi les délégués à l’Assemblée Générale des organisations membres actifs du MEDEF ne peuvent être élus au Comité financier et en rester membres que si leur organisation applique les règles fixées par les statuts et le règlement intérieur en matière de cotisation, ou met en oeuvre un plan de régularisation accepté par le Comité financier.”(art 17 alinéa b)

Mais qui peut croire dans ce petit monde que Parisot ne savait pas ce qu’elle a appelé un “secret de famille honteux” ? Qui peut être depuis longtemps dans la direction du patronat et ne pas savoir qu’il faisait rentrer des doubles cotisations, avait une caisse noire, payait des syndicats “jaunes” anti grèves comme la CSL, faussait la concurrence “libre” face aux grèves, aidaient les patrons à résister aux conflits pour que les salaires n’augmentent pas ?

Tous (Ceyrac, Gattaz, Dewavrin) expliquent que c’était un secret de polichinelle, que cela existait depuis 123 ans, ou selon, depuis 1901 ou 1947 ou 1968, qu’il y a eu jusqu’à un milliard d’euros, dans la caisse ?

Qui peut croire que Parisot élue, n’a pas fermé les yeux ? Et alors elle était complice ; elle l’a avoué d’ailleurs clairement : “beaucoup savaient inconsciemment” ! Qui peut croire que l’actuelle avidité de “blanchiment”, la politique spectacle sur tous les médias de Parisot n’a pas été déclenchée par le fait que que le Tracfin a finalement révélé les délits le 26 septembre 2007 ? Parisot est une comédienne qui cherche à se blanchir sur le dos de ses proches amis du MEDEF. Elle ne fait cela que depuis qu’elle est contrainte de le faire pour masquer sa complicité et/ou passivité.

Qui peur croire que le TRACFIN ait révélé au ministre de l’intérieur en 2004, Nicolas Sarkozy, le scandale des mallettes de 26 à 32 kg d’argent liquide, de 2 millions d’euros par an, et que cela ne soit pas revenu, dans ce si petit monde, aux oreilles de Parisot ?

Si le scandale n’avait pas finalement éclaté le 26 septembre 2007, Parisot aurait continué à couvrir, à ne pas respecter ses propres statuts, à ne pas jouer son rôle de présidente, en toute discrétion...

Et d’ailleurs l’accord entre “parrains” des amis de Parisot, de Virville avec Denis Gautier-Sauvagnac, (1,5 million d’euros + couverture de tous les redressements fiscaux, des frais de justice...) a été signé en début décembre 2007 et il a fallu encore attendre deux mois, que cela soit public, pour que Parisot se rue sur les médias, pour essayer de se “laver”, elle, (elle avait avoué “se sentir salie”) en enfonçant ses meilleurs amis. En gros, elle dit au rste du patronat : je vous sauve en me blanchissant. En me blanchissant je vous blanchis. Même s’il y a des dégâts collatéraux, je sauve l’essentiel.

Ils ont la même idéologie (en finira avec le code du travail, contenir les salaires, hausser les profits), ils sont sans scrupule (corrompre par l’argent pour y arriver), ils défendent pareillement stocks-options, initiés, parachutes dorés, retraites chapeaux, augmentations de salaires faramineuses, et ils font même du chantage (si on ne donne pas ça aux patrons, ils s’en vont... ce qui “excuse” d’avance les turpitudes) et qui peut croire qu’ils ne sont pas de mèche, que ce n’est pas une bande organisée, qui paie actuellement des dizaines de milliers d’euros des avocats, des juristes, des communicants, afin de masquer la vérité qui saute aux yeux de la Franc entière.

On s’interroge toujours, pourquoi ne sont-ils pas en préventive jusqu’à ce qu’on sache d’ou vient l’argent et ou va l’argent ?

N’importe quelle autre bande organisée, pour moins que cela, serait en préventive et cela aiderait, pour ce coup là, à la clarté, aux enquêtes, aux aveux, et ne leur laisserait pas les moyens d’essayer de manipuler chaque jour les médias.

CHAPITRE VII

COTISATIONS - COMITE FINANCIER

ARTICLE 16 -ASSIETTE, CALCUL, REGLEMENT DES COTISATIONS

a) Les cotisations des organisations professionnelles ont pour assiette la valeur ajoutée de la profession réalisée sur le territoire français, corrigée, le cas échéant, en application de règles proposées par le Comité financier à l’approbation du Conseil Exécutif, et pondérée par le taux de représentativité de l’organisation professionnelle. La cotisation d’une année est assise sur la valeur ajoutée de l’année précédente. Chaque organisation professionnelle fournit au Vice-Président Trésorier les données chiffrées relatives à une année donnée avant le 30 juin de l’année suivante. Le Comité financier peut se faire assister par un conseil indépendant pour préciser en tant que de besoin les éléments de calcul de l’assiette de cotisation et estimer celle-ci, en liaison avec l’organisation professionnelle concernée. Le montant minimal de la cotisation des organisations professionnelles est fixé chaque année par le Conseil Exécutif, en même temps que le taux de cotisation.

b) Les cotisations des organisations territoriales ont pour assiette le nombre de salariés Assedic de leur territoire. La cotisation d’une année est assise sur le nombre de salariés au 31 décembre de l’année précédente. Chaque organisation territoriale communique ce nombre au Vice-Président Trésorier avant le 30 juin de l’année suivante. Le montant minimal de la cotisation des organisations territoriales est fixé chaque année par le Conseil Exécutif, en même temps que le taux de cotisation.

c) Les bases de calcul des cotisations des membres associés et des personnes morales admises à participer à certaines commissions sont fixées chaque année par le Conseil Exécutif, sur proposition du Président, après avis du Comité financier.

d) Les cotisations sont réglées en quatre versements effectués avant la fin de chaque trimestre. Les trois premiers versements sont égaux au quart de la cotisation de l’année précédente, le dernier versement au solde restant dû sur la cotisation de l’année en cours.

ARTICLE 17 - COMITE FINANCIER

a) Dans le cas où une organisation ne respecterait pas les règles fixées par les statuts et le règlement intérieur en matière de cotisations, le Comité financier procède à un examen de la situation de l’organisation concernée. Le Président de cette organisation en est informé et est entendu, s’il le souhaite, par le Comité financier. Celui-ci a la capacité d’accepter un plan de régularisation préparé par le Vice-Président Trésorier, comportant des échéances et la mise en oeuvre de moyens adéquats. Le Conseil Exécutif en est informé, et il est tenu au courant de la réalisation du plan.

Dans le cas où il n’a pas été possible d’établir un plan de régularisation acceptable par le Comité financier, ou lorsqu’un plan de régularisation accepté n’est pas respecté, une procédure de radiation est engagée, en application de l’article 5 des statuts.

b) Les membres du Conseil Exécutif élus parmi les délégués à l’Assemblée Générale des organisations membres actifs du MEDEF ne peuvent être élus au Comité financier et en rester membres que si leur organisation applique les règles fixées par les statuts et le règlement intérieur en matière de cotisation, ou met en oeuvre un plan de régularisation accepté par le Comité financier.

ARTICLE 18 - AUDIT DES COMPTES

En l’absence d’un commissaire aux comptes, les comptes du MEDEF sont audités par un auditeur indépendant nommé par le Président sur proposition du Vice-Président Trésorier faite après consultation du Comité financier. Le rapport de l’auditeur est présenté au Conseil Exécutif après examen par le Comité financier.

2)MEDEF-UIMM : Ils savent tous et sont tous complices !

Dans ce “secret de famille honteux”, DGS est de la famille

La somme de 1, 5 millions d’euro donnée à Denis Gautier Sauvagnac pour prix de son silence sur la corruption massive depuis des années, qu’il a mis en oeuvre au nom de tout le MEDEF va “être ré examinée” (sic) nous dit-on par la bouche d’un grand patron qui vient pour la troisième fois en trois semaines faire la “une” du journal télévisé.

C’est tout ce qui sort de cette vaste pantomime médiatique : ils n’avouent rien, ne changent rien, ils vont “ré examiner” ?

C’est comme lorsque Mme Parisot proposait d’interroger la “commission d’éthique du Medef”...à propos de la hausse de 40 % des salaires des patrons...

Le recul de l’UIMM est un "aveu de culpabilité", selon François Chérèque. Mais pas du tout, en rien... Ils ont le culot de couvrir leurs turpitudes collectives par une mascarade imprécise, en espérant tromper le bon peuple, c’est tout.

"Quand un salarié dans une entreprise fait une faute grave, il est licencié sans solde (...) Là, on a un patron qui avait sorti 19 millions d’euros en liquide, qui avait distribué une partie de cet argent à ses propres collaborateurs en toute illégalité et pour le punir de sa faute, on lui donne 1,5 million d’euros pour qu’il se taise en quelque sorte", a critiqué le patron (sic) de la CFDT.

Comment François Chérèque peut-il présenter les choses ainsi ?

Car c’est totalement faux : “DGS” (à 240 000 euros, qui distribuait 2 millions d’euros) n’est pas un salarié qui a fait une “faute grave” par rapport à son entreprise : au contraire, il a exécuté ses missions en cadre supérieur en parfait accord avec son employeur, ses confrères, ses égaux : DGS agissait pour le compte de tout le patronat !

Mme Parisot l’a déjà avoué : “beaucoup savaient inconsciemment” ce “secret de famille honteux” qui l’a “salie” : DGS est de la famille. La famille couvrait et couvre toujours DGS. Avec l’omerta. C’est honteux, mais tous le savaient. Ce n’est pas une faute individuelle mais une faute collective d’une même bande organisée... Ils continuent de négocier ensemble sur le prix du “parrain”.

3) Fillon protège Parisot...

Le Premier ministre François Fillon a jugé mardi qu’"il faut tirer toutes les conséquences" de la crise au sein de l’UIMM et des indemnités de départ de son ancien président Denis Gautier-Sauvagnac, confirmant que le fisc enquêtera sur l’affaire.

"Il ne suffit pas simplement de sanctionner les fautes qui ont été commises, mais aussi de mettre en place de nouveaux systèmes qui permettent d’éviter qu’on se fourvoie dans de tels écarts", a plaidé François Fillon sur Europe-1.

Le Premier ministre a assuré qu’"il n’y a aucune impuissance" face à ces pratiques, estimant qu’"il n’y a de secret pour personne, on est dans un état de droit. On n’achète pas le silence de qui que ce soit". "Ces pratiques apparaissent en pleine lumière c’est bien pour la démocratie", mais "il faut en tirer toutes les conséquences", a souligné le chef du gouvernement, qui a salué "la bonne réaction" de la présidente du MEDEF Laurence Parisot.

Confirmant les propos de son ministre du Budget Eric Woerth annonçant une enquête fiscale, Fillon a déclaré que "le fisc ne va pas laisser de côté cette question".

"Tout le monde a été choqué à la fois par le montant des indemnités de départ de Gautier-Sauvagnac, mais surtout par la méthode", a-t-il reconnu. Et de rappeler qu’"il y a une instruction judiciaire en cours, et le role du Premier ministre, des membres du gouvernement, ce n’est pas de se substituer à la justice".

C’est "l’instruction judiciaire qui doit faire la lumière sur ce qui s’est passé à l’UIMM et où allaient les financement de l’UIMM", a martelé François Fillon. "Dans ce cadre-là, les crimes incrimés vont être soumis au juge, le juge dira si ces contrats sont légaux ou pas légaux". AP

”Il n’y a de secret pour personne, on est dans un état de droit. On n’achète pas le silence de qui que ce soit". F. Fillon (qui parle de “crimes” ?...)

Mais c’est faux ! Ce silence de DGS existe toujours et est toujours acheté ! De quel droit le Premier ministre tranche t il à la place du juge ? Denis Gautier-Sauvagnac n’a rien dit, rien avoué des 19 millions d’euros qu’il distribuait sur sa caisse noire de 600 millions !

La seule chose “nouvelle” du lundi 3 mars, c’est qu’il a été dit que le prix du silence serait “ré examiné”

On se moque de qui ?

Pas supprimé, mais “ré examiné” !

DGS doit sûrement penser que 1.5 million d’euros ce n’est pas assez, et il doit vouloir encore tirer de la tire-lire commune de l’UIMM de quoi se prémunir contre les éventuelles foudres de la justice et du fisc... Qui l’en empêche ? Il n’est même pas en préventive ! Ni lui ni ses complices...

Or ce qui est en cause ce n’est pas seulement son prix, c’est le silence lui-même, l’omerta...

Où sont allés les 19 millions d’euros d’argent sale incriminés ? D’où venait l’argent ? Sur quelles lignes comptables des entreprises ? Que deviennent les 600 millions d’euros de la caisse noire anti grève ? Et ces salaires en liquide sans cotisations sociales versés par le Président de l’Unedic, combien, depuis quand, à qui ? Et cet auto-prêt à taux zéro (ou à 3 % ?) sur papier libre à rembourser en 2013 ?

Qui peut croire que DGS ait fait cela seul, sans complice, sans accord, sans rendre des comptes au moins oraux sur ces “secrets de famille” que “beaucoup savaient inconsciemment” - dont Parisot ?

Evidemment qu’il y a un “secret” intolérable pour “l’état de droit”, en le niant Fillon ne le couvre t il pas ?

4) Parisot est complice ! Pourquoi n’est-elle pas en prison préventive avec DGS, De Calan, De Virville ?

Parisot croit que la télé et les médias sont à ses ordres, elle intervient en plein journal de France 2, il y a 15 jours pour justifier la hausse de 40 % des salaires des patrons, et annoncer la saisine de la « commission d’éthique du Medef » (sic). Il y a une éthique au Medef ? Laurence Parisot recommence samedi soir et dans le JDD pour tenter de se blanchir de ses complicités vis-à-vis de l’UIMM et de DGS, du « contrat » qui a été passé pour aider le « parrain » DGS à respecter « l’omerta ».

Pourquoi laisse-t-on ces chefs de bande qui trafiquent des millions d’euros d’argent, sale, illicite, parader ainsi dans les médias ? Pour moins que cela, pour les empêcher de se concerter, de faire disparaître les preuves, ils sont mis d’ordinaire en préventive, pourquoi n’est-ce pas le cas ? (le petit “trader” Kerviel est lui, en prison pour moins que cela)

Il y a deux justices, deux traitements selon qu’on est faible ou puissant ? D’autant qu’il vient d’être révélé qu’en plus des abus de confiance, de la destruction de preuves, l’UIMM et le MEDEF s’organisent à l’avance en secret, depuis début décembre, pour se prémunir des décisions éventuelles de justice.

La mise en scène de ses indignations par Parisot ne vaut rien : elle a avoué, déjà, il y a cinq mois, que « beaucoup savaient inconsciemment » ce « secret de famille honteux » dont elle a reconnu qu’il l’avait « salie ». Elle savait. Elle a promis prétendument la « transparence » déjà, il y a cinq mois !

Elle mentait déjà, car les statuts du MEDEF (qui n’est pas un syndicat) et des fédérations territoriales, professionnelles et de ses unions prévoient depuis longtemps cette « transparence ». La page 20 des statuts du MEDEF prévoit des rapports financiers, des audits réguliers, et Parisot est à la tête de cette organisation depuis trois ans.

Les 600 millions d’euros de la caisse noire UIMM-MEDEF sont collectés à partir d’une double cotisation des entreprises ! Des salariés MEDEF-UIMM reçoivent des salaires en liquide de M Gautier-Sauvagnac, président de l’UNEDIC au vu et au su de tout le monde. La secrétaire et le chauffeur de DGS ont reconnu des retraits en liquide en mallette de 26 à 32 kg.

Impossible pour Parisot, et elle l’a reconnu, de ne pas savoir, de faire mine de s’indigner. Là, elle essaie de tromper l’opinion et les juges, pour s’exonérer de ses responsabilités, de sa complicité.

C’est le plus grand scandale de ce début de siècle : la caisse noire servait à corrompre, c’était une caisse secrète antigrève pour fausser la concurrence, c’est le cœur du patronat tout puissant de ce pays qui est concerné.

5)Pourquoi Denis Gautier-Sauvagnac et Laurence Parisot ne sont-ils pas en prison ?

C’est une bande organisée au plus haut niveau. Ils trafiquent de l’argent sale, selon leurs propres termes. Ils corrompent. Ils paient des salaires en liquide sans cotisation sociale. Ils se font des prêts à taux zéro, entre eux, illicites. Ils collectent des fonds secrets d’une double comptabilité des entreprises. Ils ont une caisse noire de 600 millions d’euros - certains anciens dirigeants de l’UIMM ont dit qu’elle avait atteint un milliard, qu’ils avaient fait “pareil” que DGS depuis des décennies. Ils sortent des valises de 26 à 32 kg d’argent liquide dont au moins 19 millions - prouvés - depuis l’an 2000. Ils ont même avoué que cela dure depuis bien plus longtemps et que cela porte sur des sommes plus importantes.

On n’a jamais eu un scandale aussi énorme.

La seule chose que DGS ait reconnu c’est que c’était une caisse anti-grève - qui devait donc servir aussi à « fausser » la célèbre concurrence « libre ». Denis Gautier-Sauvagnac est toujours en poste comme délégué général de l’UIMM et reçoit 20 000 euros par mois pour faire ce racket et ce trafic d’influence jusqu’à sa retraite prévue en mai 2008 à ses 65 ans. Ils continuent : MM. De Calan, la secrétaire de DGS, et d’autres ont été mis en examen aussi.

Ils se concertent. Des fuites ont été publiées par “Le Parisien” du samedi 1er mars sur leurs réunions en ce sens de fin novembre dernier et de début décembre où ils ont négocié « l’omerta » avec le « parrain » comme dans un « QG » de la mafia.

Ils détruisent les preuves et sont inculpés pour cela, pourquoi ne les empêche t on pas ? (le petit trader, Kerviel, de la Société générale a été placé en préventive pour « empêcher qu’il se concerte avec d’éventuels complices » et qu’il « détruise des preuves »). Ils font entrave à la justice en se liguant préventivement contre ses enquêtes, en se prémunissant contre ses verdicts.

Pour moins que cela n’importe quelle bande de ce type serait sous les verrous.

Mme Parisot a reconnu il y a cinq mois qu’elle était « salie » et que « beaucoup savaient inconsciemment » ce « secret de famille honteux ». Elle ne s’est pas lavée depuis. Et c’est son organisation entière qui cautionne aujourd’hui tout cela.

On apprend seulement aujourd’hui qu’en début décembre, secrètement, il y a trois mois, ils ont passé un pacte de complicité : DGS ne dira rien, et il lui sera attribué (officiellement) 1,5 million d’euros (combien de Smic ?), ainsi que tous ses frais fiscaux éventuels. Un Pactole pour le silence du « parrain », pour s’assurer de l’omerta. C’est Michel de Virville, successeur de DGS à la présidence de l’UNEDIC l’auteur du premier rapport, en 2004 pour démanteler le Code du travail, très proche de Laurence Parisot, qui a négocié et conclu le « contrat » avec DGS.

Que faut-il de plus pour que la bande ne soit pas placée en préventive immédiate ?

Mme Parisot ose à la télévision, interrogée sur les 40 % d’augmentation des salaires des patrons annoncer qu’elle va “saisir la commission d’éthique” du Medef ? Il y a une éthique au Medef ? Et même une “commission d’éthique” ? M. Sarkozy (qui connaissait le dossier depuis 2004 lorsque le Tracfin l’avait averti en tant que ministre de l’intérieur, et qui n’avait rien fait alors) M. Fillon et Mme Dati, qui en appellent chaque jour à l’impunité zéro, sont-ils forts avec les faibles et faibles avec les forts ? Ou y a t il d’autres complicités plus élevées encore ? Le concurrent de Mme Parisot à la tête du Medef n’était-il pas Guillaume Sarkozy ?

Gérard Filoche, le 1er mars 2008

6)Denis Gautier Sauvagnac vient de recevoir un pactole pour ses forfaits

1er mars 2008

C’est le principe de la mafia et du parrain trop voyant qu’on range de côté après qu’il ait servi... On le couvre et il ne dit rien : le Medef-UIMM vient de lui faire un “pont d’or”. Au Medef et à l’UIMM c’est l’omerta.

DENIS GAUTHIER-SAUVAGNAC gagnait 240 000 euros par mois pour déverser l’argent sale de la corruption... Mme Parisot s’est dit “salie” en septembre dernier lors de la révélation de la caisse de 600 millions d’euros de trafic d’argent liquide.

Mais Mme Parisot n’a rien fait pour se laver depuis... Elle est complice : n’ a t elle pas dit que “beaucoup savaient inconsciemment” ? Que c’était un secret de famille honteux ? De quelle famille parle t elle des frères Sarkozy, Guillaume et François ?

Elle promettait la transparence. Non, elle fait verser une somme de 1,5 millions d’euros (au moins, officiellement...) au vieux parrain DGS Et elle vient à la télévision expliquer au journal de France 2 expliquer à David Pujadas, à propos des 40 % d’augmentation des salaires des patrons, qu’elle va “saisir la commission d’éthique du Medef” ? Elle a une éthique ? Et il y a une commission d’éthique à l’UIMM ?

Et ou en est l’enquête sur les malversations contre la médecine du travail ? Ou en est l’enquête sur les détournements des centres de médecine du travail par le MEDEF ? Pourquoi cette bande organisée n’est-elle pas en prison ? N’importe quelle bande en banlieue, pour cent fois moins que ça y serait !

Est-ce que ce n’est pas la caisse noire qui a payé la “recodification” du code du travail ? Denis, Laurence, Guillaume, Cathy, Michel, Jean-Denis...

Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), délégué général de l’Union des industries et métiers métallurgiques (UIMM), s’est fait prendre la main sur la poignée, par le Tracfin, organisme de lutte contre le blanchiment d’argent parce qu’il prélevait des mallettes d’argent liquide de 26 à 32 kg à raison d’environ 2 millions d’euros par an - avec des pointes au moment des présidentielles. DGS qui touchait lui-même 240 000 euros, pour cela, n’a pas voulu dire d’où venait l’argent ni où allait l’argent : omerta. On a su qu’il y avait une caisse noire de 600 millions d’euros, certains ont dit « un milliard », qui servaient à « fluidifier les relation sociales », à « prévenir les conflits ».

DGS qui était président de l’UNEDIC versait des salaires en liquide à ses « collaborateurs » sans verser de cotisations sociales. DGS s’est fait remplacer à l’UNEDIC par Michel de Virville, qui avait fait un célèbre rapport en 2004 pour démanteler le Code du travail. Mme Laurence Parisot, présidente du MEDEDF dont l’UIMM est le pivot, qui a été élue contre un autre candidat, son challenger, Guillaume Sarkozy, a déclaré qu’elle se sentait « salie » par cette révélation sur l’argent liquide, que c’était un « secret de famille honteux » et que « beaucoup savaient inconsciemment ».

Le Tracfin a, en effet, révélé qu’il avait informé le ministre de l’intérieur dés 2004, Nicolas Sarkozy, sur ce trafic d’argent sale, sans qu’aucune suite n’ait été donnée à l’époque. DGS a été mis en examen, sans être placé en préventive ni lui, ni ses complices, il ont ainsi pu se concerter, il leur est reproché, entre autres, la « destruction de preuves ». DGS a passé la main à Cathy Kopp, présidente d’Accor, proche de Laurence Parisot, pour négocier à sa place avec les syndicats de salariés les accords dits de « flexisécurité » de janvier 2008. Kathy Kopp s’est aussitôt fait assister par Jacques Barthélémy, du célèbre cabinet d’avocat Barthélémy, le plus proche du MEDEF sur la place de Paris. Jacques Barthélémy est « l’expert » qui travaille depuis le 15 février 2005, dans la commission de « recodification » du Code du travail qu’il oriente dans le sens du rapport de Virville. « Liaisons sociales » de janvier 2008 révélait que « chaque mois Denis Gautier-Sauvagnac déjeunait avec M. Jean-Denis Combrexelle ». Jean-Denis Combrexelle est le directeur des relations du travail (DRT) qui était le maître d’œuvre de la commission de « recodification » du code du travail.

Le plus grand scandale de ce début de siècle : 600 millions d’euros capitalisés en « caisse noire

Laurence Parisot : « beaucoup savaient inconsciemment ». (sic) C’est un concept magnifique que le savoir inconscient collectif. Mais les statuts du Medef (cf. page 20) lui imposaient, lui imposent de tout savoir

La loi Waldeck-Rousseau de 1884 ne permet en aucun cas le système de collecte de fonds secrets de l’UIMM et du MEDEF. Le Medef n’est juridiquement pas un syndicat, il l’écrit sur son site. La loi Waldeck-Rousseau ne reconnaissait pas les syndicats dans l’entreprise, encore moins que les entreprises cotisent, secrètement pour eux.

DGS est contre le paiement des jours de grève mais verse 170 millions d’euro à des entreprises après des conflits...

DGS est « moderne » contre un code du travail « archaïque », il veut absolument sortir du système social de 1945, mais ne sortait pas de son système de « caisse noire » depuis 1901

Il versait des compléments de rémunération sans payer les cotisations sociales.

Gautier-Sauvagnac et Laurence Parisot en préventive ?

On n’a jamais eu un scandale avec des sommes aussi énormes :

Cela a commencé par la découverte de quelques millions d’euros retirés en liquide par le principal patron des patrons du Medef, le leader de l’UIMM (Union des industries et métiers métallurgiques). M. Denis Gautier-Sauvagnac, (dit « DGS ») figure éminente du CNPF puis du Medef, faisait retirer régulièrement depuis de longues années, des centaines de milliers, des millions d’euros en liquide... Les enquêteurs ont parlé de 2 millions d’euros, puis de 7 millions retirés de la Banque Martin-Maurel. Puis de 2 millions... par an. On en est vite arrivé à 20 millions d’euros : on en trouvait partout, dans les coffres de DGS, à Paris comme à Marseille. Dans un coffre privé de DGS, il aurait même été trouvé 300 000 euros : un emprunt qu’il se faisait à lui-même au nom de son organisation, pourquoi se gêner ? à rembourser en 2013 ! Dans sa comptabilité, cela figurait sur papier simple ! Et apparemment cela servait pour acheter un appartement « à la découpe », de 190 m° à l’Etoile au prix ridiculement bas de 331 000 euros, à la suite d’un tuyau d’initié...

Non seulement les chefs du patronat n’ont pas nié l’existence de cette « caisse noire », de ce « pactole », de ces « fonds secrets », (comment appeler cela ?), mais ils ont avoué sans vergogne, que c’était une fort ancienne pratique ! « Donner des espèces à divers partenaires dans la vie sociale (c’est) dans la continuité historique de l’UIMM, dans sa mission de recherche du dialogue social » écrit François Ceyrac, ex-président de l’UIMM et du CNPF (1969-1973), ainsi que deux de ses successeurs, Arnaud Leenhardt (1992-1999), et Daniel Dewavrin (1999-2006) qui renouvellent publiquement leur confiance à DGS. Ils ont fait pareil de leur temps ! Ainsi, de perquisition en perquisition, en arrive-t-on au chiffre fabuleux de 160 millions d’euros détournés en liquide pour l’essentiel sur un « trésor de guerre » placé en banque de 600 millions d’euros. Interviewé, François Ceyrac, affirme que « ce que l’on prétend découvrir aujourd’hui, n’est pas un mystère pour tout le monde, c’est même assez largement connu (de qui ?). Ce qui frappe l’opinion, j’en ai pleinement conscience, c’est l’importance des sommes en jeu. (...) « On peut penser qu’autrefois, c’était même beaucoup plus » (sic) !

D’où vient cet argent fabuleux ?

Cet argent nous dit-on est constitué de « cotisations volontaires et supplémentaires », Pourquoi « supplémentaires » ? « Il ne s’agit en aucun cas des cotisations annuelles des adhérents. Au-delà de leur « cotisation normale » explique M. Ceyrac, des entreprises versaient « d’autres cotisations » dûment déclarées et pas en espèces sur un compte bancaire ». Mais pourquoi deux types de cotisations alors ? Pourquoi deux versements séparés ? DGS, lui, assure que l’argent liquide provenait d’un seul fonds informel, baptisé « Entraide pour les industries métallurgiques » (Epim).

Créée, selon lui, en 1972, (une autre fois, il parle de 1901) cette caisse de secours sans existence juridique ne serait que la résurgence d’une première structure ouverte après les grandes grèves de 1947(D’autres disent après mai 68). À l’origine, 2.000 entreprises y cotisaient, sur la base du volontariat, à hauteur de 0,02 % de leur masse salariale, laquelle représentait 1,3 million de salariés, soit la moitié des effectifs de la métallurgie. Aujourd’hui, elles ne sont plus qu’une centaine à verser une contribution de 0,004 % .

Sur quelle ligne de leur comptabilité figurent ces sommes ?

Sur quelles sommes non versées ailleurs (fisc, salaires, cotisations sociales ) figurent-elles ?

Et tout cela fournit 600 millions d’euros qui sont distribués au moins à raison de 2 millions par an, en espèces ? (Ce qui, de source policière, pèserait 24 à 32 kilos selon les coupures employées, et tiendrait dans quatre attachés-cases). Pourquoi en espèces ?

Au fil du temps, entre les cotisations amassées et les indemnités effectivement versées par les entreprises, un pactole de 160 millions d’euros a été constitué. Placé en sicav et autres obligations, via une trentaine de comptes bancaires, (pourquoi tant de comptes différents ? Lesquels ?) il rapporte des intérêts et s’élève actuellement à 290 millions d’euro, a déclaré « DGS », à quoi s’ajoutent des plus-values « latentes » (sic : la valeur des placements en Bourse ?) d’environ 300 millions d’euro. Au total, l’UIMM dispose donc d’un potentiel de près de 600 millions d’euro, selon « Le Parisien ». Selon d’anciens responsables, cela aurait pu atteindre un milliard.

Qui savait ?

Mme Laurence Parisot a toujours le sens extraordinaire des formules. En tant que patronne du Medef, responsable élue des fédérations qui y sont liées, elle a une expression inouïe : « Beaucoup savaient inconsciemment » !

Le « savoir inconscient et collectif » est une notion nouvelle vraiment fascinante.

« Beaucoup » savaient : c’est-à-dire tout le conseil de l’UIMM, tout le conseil du Medef.

Mme Parisot affirme que c’est « ubuesque », (est-ce bien le mot approprié ?) qu’elle « ignorait tout », qu’elle se « sent salie », elle appelle à la « transparence » et propose... de « changer les statuts du Medef » ! Mais c’est du pipo, elle se moque de nous : cette transparence y est déjà prévue...

La page 20 des statuts actuels du Medef consultable sur Internet, est entièrement consacrée aux « cotisations - comité financier » : elle explique dans son article 16, l’assiette, le calcul, le règlement des cotisations, celles des organisations professionnelles, des organisations territoriales, des organisations des membres associées et des personnes morales admises à participer, elle décrit le « comité financier » qui procède aux examens des situations des organisations concernées, il y est même prévu un « audit des comptes » devant le conseil du Medef.

Mme Parisot en rajoute : « Non seulement je ne savais rien, mais je ne comprends même pas. (...) Je suis abasourdie, on ne peut pas défendre l’indéfendable (sic) » sur Europe n°1, puis « Nous sommes libérés par cette révélation, c’est une nouvelle vie qui commence » (sic) « Certains utilisent le mot crise, c’est moins une crise qu’une convulsion qui va permettre d’accoucher d’autre chose, allant vers la modernité et l’ouverture » (sic).

La voilà qui se décrète purifiée, en quelque sorte. Elle ose même, en conférence de presse, affirmer : « Cette affaire et ces révélations, ça me fait l’effet de la révélation d’un secret de famille ». (sic). Est-ce ce genre de secret où l’oncle a violé la petite-nièce et que l’on n’ose pas évoquer ? « C’est quelque chose que nous ignorions totalement pour l’UIMM et que sûrement nous ignorons pour d’autres ». Ah, quel aveu de plus ? Il y en aurait « d’autres » que l’UIMM qui seraient concernées par le même « quelque chose » parmi les organisations du Medef ? M. De Callan et d’autres auraient touché ? Mme Parisot ne le sait pas « consciemment » alors que les statuts actuels du Medef qu’elle dirige depuis deux ans, lui permettent, lui imposent parfaitement de tout savoir.

Et si on le lui a caché, en dépit des statuts, et alors que cela existait depuis si longtemps, alors que c’était aussi « gros », comment a t elle fait pour ne pas voir ? Elle n’a pas cherché ou bien elle a fermé les yeux ? Qui le lui cachait ? Si c’était légal, normal, usuel, ancien, pour quelles raisons le lui cachait-on ?

Depuis quand ?

« Cela fonctionnait depuis 123 ans » affirme Yvon Gattaz, président du CNPF de 1981 à 1986.

D’autres expliquent que cela remonte à l’après-guerre, 1947.

D’autres encore à l’après mai 68, en 1973.

Ce qui veut dire que le « besoin » de ces fonds corrupteurs se serait fait sentir soit à cause de la guerre froide, soit à cause de la peur de mai 68. D’autres font mine de s’étonner : pourquoi est-ce que cela n’éclate qu’aujourd’hui ? Comme si, en fait, on devait suggérer que c’était le Medef qui était victime d’un « complot » contre lui !

Ce qui est quand même une façon extraordinaire de « retourner » les faits ! Le comploteur se verrait démasquer à un moment « opportun » : par qui ? Pourquoi ?

Par son ami Sarkozy parvenu au pouvoir ? Quelle stupidité : croit-on que Sarkozy a un intérêt à se heurter à une puissance telle que l’UIMM et le Medef réunis ? À faire ce qu’en 123 ans, aucun pouvoir n’a pu faire ? Il ne cherche qu’à les séduire ! “Avec les dents !”

La vraie question n’est-elle pas : pourquoi y a t il eu une telle complicité pour masquer cela pendant tant d’années ? Les textes sur le blanchiment d’argent et les retraits en liquide ne datent pas d’aujourd’hui. On nous explique qu’il y a eu plusieurs signalements au Parquet depuis l’an 2000.

Qui a empêché que l’enquête ne se déclenche plus tôt ? Il fallait que l’UIMM soit sûre d’elle pour continuer le même système de retraits en liquide en 2007 en dépit des premières alertes en 2004 !

Cela relève-t’ il du droit syndical ? Non

Les leaders du Medef plaident qu’il s’agit d’une vieille pratique remontant à la loi Waldeck-Rousseau de 1884.

Faux et curieux

Curieux : le Medef qui se veut si « moderne », si empressé de changer le modèle social français archaïque, s’est donc volontairement conformé à une si vieille loi, si peu appropriée ?

Et faux : La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884, reconnaît les syndicats mais hors de l’entreprise et des lieux de travail. Elle ne peut en aucun cas couvrir le versement d’argent par les entreprises ! « Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes, exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à l’établissement de produits déterminés, pourront se constituer librement sans l’autorisation du gouvernement » affirme cette loi, qui accorde également à ces syndicats « le droit d’ester en justice », de disposer du produit de leurs cotisations, d’acquérir les immeubles nécessaires à leur activité, de constituer des caisses de secours mutuels ou de retraites.

La notion de « secours mutuel » correspond-elle bien à l’usage des gigantesques fonds de DGS ? Non, ainsi que le reconnaît un membre du bureau de l’« Epim » : « Cet argent sert aussi en préventif auprès des syndicats, pour éviter la grève ». Ce qui ne correspond ni à la notion de « secours mutuel » ni à celle du paiement des retraites prévues par la loi de 1884.

La loi Waldeck-Rousseau précise que les syndicats professionnels peuvent, certes, former des « unions » de syndicats, mais ces « unions » ne peuvent, elles, ni posséder d’immeubles, ni entamer des actions en justice. Elles ont des droits plus limitées que les syndicats.

Le Medef et l’UIMM sont des « unions » ! « Le Medef est une association loi 1901, non un syndicat professionnel » lit-on sur son site. Cela est écrit noir sur blanc sur le diagramme du site patronal à la page : « Nature du Medef et pouvoir normatif de l’interprofession nationale et territoriale au regard de la négociation collective ».

« Le Medef national est une association loi 1901 constituée sous forme de confédération entre les organisations professionnelles et territoriales d’entreprises qui adhèrent à ses statuts ».

Seules « les organisations professionnelles sont des syndicats professionnels loi 1884 dotés de la représentativité légale ».

Le Medef est souvent spécialiste, aux prud’hommes, en TI ou TGI, de mettre en cause les droits d’ester en justice de syndicats de salariés pourtant bien mieux habilités que le Medef et l’Union des IMM. Mais le voilà soudain approximatif : ce serait la loi Waldeck-Rousseau qui l’autoriserait à drainer en secret des millions d’euro en liquide et à en faire... ce que DGS veut.

Quelle enquête ?

Elle ne va pas vite cette enquête. On dirait qu’elle marche sur des œufs.

La justice avait été informée par un signalement sur ces retraits de fonds entre 2000 et 2006 provenant de la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’Economie et des Finances (Tracfin est un service d’enquête indépendant de son autorité de tutelle : Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins).

Interrogé par la banque sur ces retraits, M. Gautier-Sauvagnac, aurait expliqué que ces fonds étaient « consacrés aux oeuvres sociales de la métallurgie et plus particulièrement aux retraités ou malades du secteur » selon le Figaro. Les retraités et « les malades du secteur » seront contents de le savoir... C’est sans « franchise » sans doute ?

C’est parce que les retraits ont continué en 2007 que le parquet de Paris a ouvert une « enquête préliminaire » pour abus de confiance ». Obligé ? On nous indique qu’une information judiciaire pourrait être ouverte. Ce qui est extraordinaire c’est qu’on ne voit pas, beaucoup au 20 h, les images des intéressés convoqués à la police, répondant à un juge.

En attendant, Denis Gautier-Sauvagnac poursuit ses activités. Il tarde à démissionner et seulement du poste de président, pas de celui de « délégué général » (salaire annuel de 240 000 euros). Mme Parisot poursuit ses activités. Elle ne savait qu’inconsciemment ! On attend des mises en examen qui traînent.

Tous demeurent libres et peuvent se rencontrer, se concerter, effacer les traces, les preuves.

Dans n’importe quel autre cas, pour des sommes d’argent bien moindres, la justice de Mme Rachida Dati serait plus exigeante : elle fixerait déjà les peines planchers !

Rarement une association qui pourrait être de « malfaiteurs » a bénéficié d’une telle mansuétude.

Personne ne met les nombreux complices possibles de détournement de cette ampleur en prison préventive, et les « perquisitions » sont bien discrètes, polies, avec très peu de « fuites ».

On remarquera que les « journalistes d’investigation » ne sont pas sur le coup. Personne n’entreprend d’enquêter sur la loi de 1884, sur les statuts du Medef, sur les entreprises qui cotisent. La grande presse se contente des dépêches et fait un service minimum d’information. Il n’y a pas d’équipe pour chercher les informations comme pour le Rainbow Warrior ou Urba. Le traitement est plus modeste que pour les abus de biens sociaux de la Mairie de Paris sous Chirac.

Pour 600 millions d’euros, et des dizaines de millions en liquide, voilà bien peu d’efforts.

Ils orientent la malversation vers les syndicats de salariés

Pour détourner l’attention des malversations de l’UIMM et du Medef, DGS, Parisot suggèrent que c’est la faute aux organisations de salariés, pas celle des unions patronales. Les unes étaient demandeuses (syndicats pourris) et les dernières étaient généreuses (patrons éclairés).

Finalement DGS ne voulait qu’aider les pauvres syndicats de salariés qui, sans cela, n’ont pas le sou. Quels syndicats ? Quels syndicalistes ? DGS refuse de « parler » : la police ne lui met pas un spot de lumière et de la fumée dans les yeux pour le forcer à avouer. DGS le clame : il n’est pas un « donneur ». (Forcément, ce ne sont pas les groupes Dassault et Lagardère qui vont cracher le morceau !) Mais DGS était le spécialiste des « négociations » avec les syndicats : très fort pour mettre tout le monde autour de la table, et pour les dessous-de-table, laisse-t-on entendre. Tout cela revient à salir les syndicats de salariés sans aucune preuve : pour l’instant, les seules « mains sales » ce sont celles de DGS.

La CGT examine même les moyens de porter une plainte efficace pour dénonciation calomnieuse.

Les articles officiels de la grande presse ont laissé entendre que la discrétion était nécessaire, car DGS a affirmé qu’il s’agissait de « fluidifier les relations sociales ». Alors, de façon « entendue », la grande presse fait semblant d’être magnanime en ne remuant pas trop la « boue », n’est-ce pas ? Si c’est pour le bien des syndicats, où si ceux-ci sont mouillés, il ne faudrait pas les mettre en cause !

Depuis quand le Figaro protége t’il les syndicats de salariés ?

S’il y a des corrompus au niveau de ces syndicats, pourquoi ratent-ils l’occasion de le faire savoir ? Voilà les grands médias qui s’interrogent doctement pour étudier le financement... des syndicats de salariés. Comme si le « lien » était naturel, évident, direct.

Le Medef propose de même mettre cette question en débat alors que cela fait de nombreuses années qu’elle l’est, et qu’ils la refusent. Xavier Bertrand propose une loi... en 2008. A quel sujet ? Contre les caisses noires du Medef ?

Il existe sur le financement des syndicats de salariés, des projets de loi de la gauche, depuis belle lurette, dont le patronat n’a jamais voulu discuter. D&S a rédigé depuis longtemps, des propositions en ce sens, mais ce n’est pas le sujet, ni le moment, ni lié à la « caisse noire ».

Alors où va l’argent ?

Le Monde, sous la plume de Patrick Roger, suggère : l’argent de l’UIMM aurait pu servir pour la campagne de Giscard d’Estaing en 1974 ou pour d’autres campagnes de la droite. Ah, il ne s’agit plus de syndicalisme, là. Ni de « secours mutuel » et sûrement pas de la loi Waldeck-Rousseau. Il est suggéré aussi que cela pourrait servir plus récemment et systématiquement à « faire passer des amendements ». Au Sénat en 2002 et 2004, quelques études de cas suffisent à démontrer l’efficacité du lobbying patronal auprès de certains élus et groupes parlementaires. DGS dément au cas où on supposerait mal : “ - Je n’ai pas arrosé de députés”. Seulement leurs attachés parlementaires ?

Douteux ? Le journaliste du Monde conclut : « L’enchaînement des faits conduit pourtant à s’interroger sur les facilités dont dispose l’union patronale de la métallurgie pour trouver au sein du Parlement les relais par l’intermédiaire desquels ses positions peuvent être défendues ». Posons la question légitime : n’est-ce pas à cela que servent les retraits en liquide ? « Fluidifier les relations sociales » est devenu nouveau pseudonyme de « corruption ». Cela consisterait donc à corrompre des élus de droite ? Les enquêteurs de la brigade financière ont noté des « pics de retraits en espèces » sur les comptes de l’UIMM dans la période précédant les années d’élection présidentielle en 2002 et 2007... De quelle « fluidification » s’agissait-il ?

« Certains salariés de l’UIMM percevaient sur cet argent, jusqu’en décembre 2006, des primes en espèces de 10.000 euros par an en moyenne ». Tout les perquisitionnés reconnaissent avoir « touché ». Est-ce à dire que c’était un moyen de ne pas payer les cotisations sociales ? DGS commettait aussi des fraudes à l’Urssaf ?

Des patrons payés pour « tenir bon » ? Et la concurrence libre et non faussée ?

On attend le démenti ou les éclaircissements, car avec des millions en liquide tout est possible : après tout DGS n’est-il pas un financeur de terroristes, un blanchisseur d’argent sale ?

S’ils ont besoin de se cacher avec des « espèces » c’est que leur trafic n’est pas avouable, non ?

S’il s’agissait d’une bonne cause, DGS n’hésiterait pas à expliquer et à « donner des noms ».

Pourquoi Mme Parisot se dit-elle « salie » par l’affaire ?

Parce que le patronat aurait payé des « jaunes » ?

Des briseurs de grèves ?

Des commandos anti-syndicaux ?

Des dirigeants syndicaux pour qu’ils ne défendent pas leurs mandants ?

Des syndicats entiers auraient été subvertis par le patronat ?

Des patrons payés pour « tenir bon » ?

Payés « pour éviter les grèves » ou « après les conflits » les versions divergent.

Dans un cas, c’est pour dissuader la grève, dans l’autre pour annuler les effets de la grève, non ? Mais la grève n’est-elle pas un droit constitutionnel ?

"Ces fonds ont servi à indemniser les entreprises qui sollicitaient notre secours après un conflit", dit DGS dans Le Monde du 23 octobre. Selon lui, 170 millions d’euros auraient ainsi été utilisés. En gros, il faussait « la concurrence libre » et protégeait certaines entreprises des augmentations de salaires de leurs ouvriers ?

Il existe, on le sait, des cas légaux de financement de syndicat par accord dans les entreprises : par exemple, Sanofi-Aventis signe des accords avec ses syndicats représentatifs et leur verse, telle année, 600 000 euro : mais cela fait l’objet d’un accord publié, déposé aux services des conventions collectives, avec toutes les signatures, côté employeur, (en l’occurrence y figure même la signature de François Sarkozy - ne pas confondre avec Guillaume Sarkozy qui postulait à la direction du Medef il y a peu) et, côté salarié (tous les syndicats sans exception). On peut en penser ce qu’on veut mais ce sont des signatures officielles, explicites, légales, pas des versements en « espèces ». Cela prouve a contrario que les versements en espèces sont « sales » et que la corruption est certaine. Deux millions de liquide par an !

Le profit maximum : « avec les dents » ?

La thèse de Nicolas Sarkozy c’est qu’en aidant les riches à s’enrichir, cela développera la croissance, car la fortune des uns crée la fortune des autres. Il affirme ainsi tirer la croissance « avec les dents ».

D’où son « paquet fiscal » et son « bouclier fiscal » pour protéger des gens comme Gautier-Sauvagnac et Lagardére. Leur donner plus, les motiver au maximum : car ce sont, pense t il, ces géants de l’entreprise qui prennent des risques et qui créent la richesse.

Mais cela ne marche pas, bien sur : ces gens ne sont que de médiocres exploiteurs avec des visions à court terme, qui n’ont rien de philanthropique, ni de généreux. Ce sont les mêmes Maîtres des forges qu’au siècle dernier : à l’UIMM et à EADS. Ce que l’état leur donne, ils le prennent mais n’en ont jamais assez, plus ils en ont, plus ils en veulent. Les « initiés » d’EADS et ceux de l’UIMM, du MEDEF, c’est le même monde, ce sont les protecteurs de Sarkozy Nicolas, (François et Guillaume), ceux qui le rejoignent au Fouquet’s, sur le Paloma, à Wolfeborro, ceux qui l’ont hissé de la Mairie de Neuilly à l’Élysée.

Ce sont ceux qui à Jouy-en-Josas, rassemblé par milliers en « université du Medef », font à Sarkozy une « standing ovation ». Ce sont les 500 familles qui ont gagné 80 milliards d’euro de plus l’an passé par rapport à l’année précédente et qui ne ré investissent pas ! Mme Parisot n’est que la 273e sur ces 550 fortunes, elle qui plaide la précarité pour toutes et tous !

Un patron sur deux du CAC 40 était mis en examen, il y a encore dix ans. C’est le milieu des “affaires”, des Loïc-Prigent, des Boublil, etc. des initiés d’Orange-Bouygues-SFR récemment condamnés à 400 000 euro d’amende (seulement) pour “entente illicite”. De ceux qui gagnent mille fois le Smic, des stocks option non imposées, des parachutes dorés, et qui se font encore réparer leur sale de bain sur le compte de l’entreprise qu’ils dirigent.

C’est ce milieu que M Sarkozy et Mme Dati ont l’immense culot de vouloir surprotéger en proposant actuellement de faire adopter une loi pour dépénaliser le “droit des affaires” ! Pour aller chercher la croissance « avec les dents », il faudrait faciliter ce genre de « caisse noire patronale » et pire encore.

Les « initiés d’EADS sont aussi bien traités par la « justice » de Mme Dati que les équipes complices de l’UIMM et du Medef : ils ne sont pas en prison préventive, comme le seraient des vulgaires quidams pour moins que cela. Ils peuvent se concerter pour leur défense, ils peuvent effacer les preuves, dissimuler leurs malversations, ils refusent cyniquement d’expliquer, les uns, comment ils ont réussi à prendre 800 000 millions d’euro en vendant « habilement » leurs actions, les autres, ce qu’ils ont fait de leurs dizaines de millions d’euro secrets en liquide.

Et tandis qu’on alourdit la loi du petit, du pauvre, de l’exclu, Sarkozy s’est engagé à demander au Parlement d’alléger les lois et les contrôles pour ces grands affairistes !

La mentalité ce ces « entrepreneurs-là » est entièrement révélée, projetée sur grand écran, au travers des affaires UIMM, Medef, EADS : la prétendue « libre concurrence » capitaliste n’a rien de sain, elle repose sur ce type de corruption : délit d’initiés et pots-de-vin en liquide. Ce n’est pas « la croissance » qu’ils vont chercher « avec les dents » mais leurs profits sans limites. Copains et coquins, complices et associés, initiés et cyniques, ne sont pas des « risquophiles » ni des créateurs de richesses : ils s’assurent avant tout contre tout risque en détruisant les droits du travail, en corrompant des élus, et en cherchant à briser, par des caisses secrètes, le droit de grève pourtant constitutionnel. Avec les dents, avec les dents !

Gérard Filoche, le 25 octobre 2007


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