Ukraine : Résister aux créanciers

dimanche 28 mai 2023.
 

Au fil de cette interview menée par Sushovan Dhar, Éric Toussaint analyse et décortique l’aide accordée à l’Ukraine depuis le début de l’agression russe. Il montre que cette aide est bien souvent délivrée sous forme de prêts - et non de dons - que l’Ukraine devra rembourser dans plusieurs années.

Cela pose la question de la reconstruction future du pays et laisse présager l’imposition de nouvelles mesures néolibérales - privatisations, accaparement des terres arables, des ressources naturelles - au nom du remboursement de la dette.

[Sushovan Dhar : Quelle est la situation de la dette ukrainienne 15 mois après l’invasion de son territoire par la Russie ?

Éric Toussaint : D’abord je tiens à préciser que l’invasion de l’Ukraine par la Russie constitue une agression injustifiable et condamnable. Face à cette invasion, le peuple ukrainien a raison de résister et il mérite un soutien international comme d’autres peuples agressés nécessitent tout notre soutien, que ce soit le peuple palestinien (victime de l’occupation et de l’agression de la part de l’État israélien depuis des décennies), le peuple afghan (victime de l’intervention des États-Unis et de leurs alliés à partir de 2001 jusque 2021), le peuple irakien (victime de l’invasion de mars 2003 par les États-Unis et leurs alliés), le peuple kurde, et bien d’autres peuples. Depuis les années 1990, la Russie est devenue un pays capitaliste appliquant une politique impérialiste violente comme les États-Unis et les pays impérialistes occidentaux européens. Il n’y a pas de doute que la liste des agressions commises par Washington et ses alliés est bien plus longue que celle de la Russie mais cela ne donne en rien le droit à Poutine d’envahir un pays souverain et de s’en propre à son peuple. En envahissant l’Ukraine, il a redonné un semblant de légitimité à l’OTAN qu’il faut combattre inlassablement afin d’obtenir sa dissolution. En fait, il s’agit de s’opposer très clairement aux politiques et aux intérêts des différents impérialismes. Il faut s’opposer à l’impérialisme de la puissance capitaliste russe et il faut s’opposer à l’OTAN. Dans le cas présent, il s’agit de soutenir la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion sans pour autant créer la moindre illusion sur les objectifs poursuivis par les pays impérialistes qui apportent leur soutien au gouvernement de V. Zelensky en mettant à profit la guerre et en la faisant durer dans leurs intérêts.

La dette extérieure de l’Ukraine s’élevait au début 2023 à 132 milliards de dollars US, environ 75 % du PIB. Cela n’inclut pas la dette intérieure. Si on additionne la dette interne et externe, le total représente plus de 100 % du PIB.

En juillet 2022, les pays créanciers alliés de l’Ukraine avaient annoncé la suspension du paiement du remboursement de la dette et en mars 2023, cette suspension a été prolongée jusque 2027. Mais attention, cela ne concerne pas tous les créanciers et notamment pas le FMI et les créanciers privés.

Il faut aussi avoir clair à l’esprit que dans le cas présent, pendant cette suspension partielle de paiement, les intérêts à payer continuent à être calculés et s’ajouteront au capital prêté qui devra être, selon les accords signés, intégralement remboursé.

« Une très grande partie de l’aide financière apportée par les alliés de l’Ukraine se fait sous forme de prêts »

En effet une très grande partie de l’aide financière apportée par les alliés de l’Ukraine se fait sous forme de prêts, ce qui veut dire que l’aide constitue en fait une nouvelle dette. C’est particulièrement clair et scandaleux en ce qui concerne la soi-disant aide apportée par l’UE et les pays membres de l’UE. Par exemple, l’aide supplémentaire à l’Ukraine pour un montant de 18 milliards d’euros annoncée en fanfare par l’UE en novembre 2022 sera progressivement versée sous forme de prêts à rembourser intégralement et avec intérêts [1]. Cette annonce a ensuite été confirmée en décembre 2022. En tout, l’UE et ses 27 membres ont jusqu’ici annoncé qu’elles prêteraient à l’Ukraine des moyens financiers pour un montant de 55 milliards d’euros à débourser au cours des prochaines années. Les autorités ukrainiennes s’en félicitent mais c’est un « cadeau empoisonné » pour le peuple car, selon les annonces actuelles, le remboursement du capital commencera dans une dizaine d’années. Cela veut dire que le gouvernement est encouragé à s’endetter d’une part parce que ses besoins sont importants et d’autre part parce qu’il ne devra pas commencer à rembourser pendant son mandat. Le charge principale du remboursement de la dette retombera sur d’autres gouvernants et, inéluctablement, sur le peuple.

Pour en savoir plus, notamment sur l’accumulation des dettes depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1992 : Pourquoi annuler la dette de l’Ukraine ? Si nous prenons une comparaison : la dette grecque s’élevait en 2009 avant le prêt de sauvetage du FMI et de l’UE (Commission européenne, États membres de la zone euro et BCE) à environ 126 % du PIB ; au début 2015 avant que le parti de gauche Syriza arrive au gouvernement, la dette représentait 180% du PIB ; en 2020, elle a atteint 206% et au début 2023 environ 171%. En chiffres absolu, la dette publique grecque avant l’aide du FMI et de l’UE s’élevait à 301 milliards € ; en 2015, après 5 ans de prêts du FMI et de l’UE elle atteignait 311 milliards € et, au début 2023, elle a atteint 356 milliards €. En résumé, les soi- disant aides de l’UE et du FMI sous formes de prêts sont des cadeaux empoisonnés qui maintiennent le pays sous la férule des créanciers. Tous les chiffres indiqués dans les deux phrases qui précèdent à propos de la dette grecque proviennent de https://fr.countryeconomy.com/gouve...

Pour une analyse critique du processus d’endettement de la Grèce entre les années 1990 et l’arrivée de Syriza au gouvernement en 2015, voir le rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque dont j’ai coordonné les travaux en 2015 en particulier les chapitres 1, 2 et 3 : Rapport préliminaire de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque

La conclusion pour la Grèce et pour l’Ukraine : la soi-disant aide financière sous forme de crédits représente un coût politique et social très élevé : privatisations qui se font au profit d’entreprises étrangères très souvent ; baisse des salaires ; précarisation des conditions de travail ; législation restreignant l’exercice du droit de grève et de négociation collective,... En plus, la dette augmente et représente en permanence un moyen de pression des créanciers sur les autorités du pays.

« Les États-Unis appliquent la méthode du Plan Marshall »

Du côté des États-Unis, ceux-ci ont fait le choix de reproduire ce qu’ils avaient fait avec le Plan Marshall à la fin des années 1940 pour la reconstruction de l’économie de leurs alliés d’Europe occidentale, à savoir des dons et non des prêts. Jusqu’ici, ils se sont engagés à fournir plus de 73 milliards. L’aide financière qu’ils apportent sous forme de dons est en partie dépensée en achat de produits et de services vendus par des entreprises des États-Unis. Les États-Unis apparaissent comme le bon flic financier à côté des mauvais flics financiers que sont l’UE, le FMI, la Banque mondiale, la BEI (Banque Européenne d’Investissement), la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement),…

En ce qui concerne le FMI, la Banque mondiale, la BEI et la BERD, il s’agit, tout comme pour l’UE, de prêts remboursables intégralement et sur lesquels s’ajoutent des intérêts importants.

Donc il est clair que les aides vont très fortement augmenter la dette de l’Ukraine dans les années à venir.

« Les États-Unis apparaissent comme le bon flic financier à côté des mauvais flics financiers que sont l’UE, le FMI, la Banque mondiale,… »

L’augmentation se comptera en dizaines de milliards de dollars mais on ne s’en apercevra que progressivement. D’après mes calculs, concernant les prêts des pays d’Europe occidentale (UE et autres comme la Grande Bretagne), du FMI, de la Banque mondiale et de la BEI, la dette à l’égard de ces créanciers augmentera d’au moins 50 milliards de dollars.

Sushovan Dhar : Donc ce qui est annoncé comme une aide généreuse et solidaire est largement constitué de dettes qui seront réclamées au peuple ukrainien ?

Éric Toussaint : Oui c’est très clair.

Prenons le cas du FMI. Le crédit du FMI à l’Ukraine depuis l’invasion porte sur un peu plus de 15 milliards de dollars (ou 11,6 milliards de SDR, la monnaie du FMI) qui vont être déboursés progressivement. Le FMI a toujours pour principe de se faire intégralement rembourser (tout comme la Banque mondiale) même en cas d’accord des autres créanciers pour réduire la dette. De plus, il exige des taux d’intérêt élevés qui peuvent atteindre jusqu’à 8 % annuel.

« Le FMI prélève des surcharges financières et impose des conditions draconiennes antipopulaires »

Grosso modo, pour un « petit » prêt le FMI demande un intérêt de 2 %, dès que la somme dépasse un certain montant, il applique des surcharges (voir le guide réalisé par Eurodad à propos des surcharges appliquées par le FMI https://www.eurodad.org/a_guide_to_... ) et cela amène à des taux réels qui varient entre 4,5 % et 8 % selon les cas. Dans le cas précis de l’Ukraine, Daniel Munevar d’Eurodad avec réalisé en 2021 un calcul précis sur les surcharges demandées par le FMI à l’Ukraine avant l’invasion.

Depuis le début de la guerre en février 2022, le FMI n’a pas l’air d’appliquer la suspension de paiement si l’on se base sur le calendrier des remboursements qui se trouve sur son site.

Il est fort probable que le Fonds a réussi à convaincre une série de pays alliés des États-Unis (G7 + Belgique, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie et Espagne) de verser des contributions dans un fonds géré par le FMI et dans lequel celui-ci puise l’argent que l’Ukraine doit lui rembourser pendant la période de suspension de paiement qui va jusque 2027 [2].

Il faut aussi préciser que le FMI conditionne l’octroi de crédits à l’application de politiques néolibérales dures. Dans le cas de l’Ukraine, depuis 2000, les autorités de ce pays ont signé avec le FMI à 18 reprises des accords donnant lieu à l’octroi d’un crédit. Ces accords débouchent chaque fois sur l’envoi par le gouvernement d’une Lettre d’intention qui précise ce que les autorités s’engagent à réaliser afin de rencontrer les exigences du FMI. Ces lettres d’intention définissent toute une panoplie de mesures qui vont à l’encontre des intérêts des populations et qui accompagnent une énorme augmentation de la dette.

Depuis 2000, le FMI a obtenu des autorités de l’Ukraine l’application de la stratégie du choc, avec des mesures néolibérales typiques : la libéralisation et la promotion du commerce extérieur, la libéralisation des prix, la réduction des subventions à la consommation des classes populaires, la dégradation de toute une série de bien de services de base. Le FMI a également encouragé l’accélération du processus de privatisation des entreprises publiques. Chaque fois, le FMI fixait un objectif de réduction du déficit public. Le FMI a ajouté la précarisation du marché du travail en facilitant les licenciements dans le secteur privé et dans le secteur public. Les effets des politiques recommandées par le FMI ont été dramatiques. Il y a eu un appauvrissement extrêmement grave de la population. Au point que l’Ukraine, en 2015, se situait en bas de l’échelle de tous les pays d’Europe au niveau des salaires réels.

Pour en savoir plus sur l’action du FMI en Ukraine : lire les articles de Jérôme Duval sur le site du CADTM :

Le FMI activement présent en Ukraine depuis 1994 ne veut pas entendre parler de hausse de salaire publié le 5 avril 2014

Après avoir bloqué son programme en novembre 2009 suite à la décision du gouvernement d’augmenter le salaire minimum, le FMI revient à la charge et impulse la réforme des retraites publié le 11 avril 2014

Le FMI ou l’asphyxie du choix unique publié le 23 avril 2014

La réforme sur la répartition des droits de vote du FMI est à nouveau bloquée par son actionnaire majoritaire publié le 20 mai 2014

Ukraine : le FMI passe en force au Parlement publié le 2 juin 2014

L’Ukraine sous ingérence du FMI sombre dans la récession publié le 23 novembre 2015

L’Ukraine aux mains d’oligarques et financiers publié le 24 novembre 2015 Sushovan Dhar : Le FMI, malgré la guerre dans laquelle le pays est plongé, poursuit-il l’application des mêmes politiques néolibérales ?

Éric Toussaint : La réponse est affirmative. Par exemple, le FMI essaye d’obtenir, à la faveur de la guerre, l’approfondissement des privatisations d’entreprises qu’il n’avait pas encore réussi à obtenir au cours des 20 dernières années. C’est le cas de l’entreprise publique de gaz, Naftogaz. Ce sera un enjeu important dans les prochaines années. C’est ce qu’on peut déduire de ce passage : « Des réformes ambitieuses seront nécessaires dans le secteur de l’énergie pour renforcer la concurrence, améliorer les mécanismes du marché et réduire les grands risques quasi-budgétaires ». [3] (Source : IMF Executive Board Approves US$15.6 Billion under a New Extended Fund Facility (EFF) Arrangement for Ukraine as part of a US$115 Billion Overall Support Package. Page 4. https://www.imf.org/-/media/Files/P... consulté le 11 mai 2023)

Sushovan Dhar : Et qu’en est-il de l’aide apportée par les pays de l’Union européenne ? Tu as dit qu’il ne s’agissait pas de dons mais de nouvelles dettes…

Éric Toussaint : Oui c’est bien le cas, une grande partie de l’aide de l’UE est constituée de prêts à intérêt.

En fait, l’UE a pris pour modèle ce qu’elle a fait avec la Grèce à partir de 2010 : se mettre d’accord avec le FMI pour imposer au pays des mesures dont le caractère néolibéral et anti-populaire est évident.

« L’UE applique la néfaste recette qu’elle a imposée à la Grèce » Les aides de l’UE sont conditionnées par un accord de l’Ukraine avec le FMI. Et réciproquement, l’accord de l’Ukraine avec le FMI prévoit que les autorités ukrainiennes doivent mettre en œuvre des (contre) réformes structurelles qui sont nécessaires pour que l’Ukraine remplisse les conditions d’adhésion à l’UE. Le document du FMI de mars 2023 déclare : " Le programme comprendra une approche en deux phases :

la première phase vise à assurer la stabilisation macroéconomique et à entreprendre des réformes structurelles essentielles pendant que la guerre est encore en cours ; la seconde phase, une fois que les combats actifs se seront suffisamment calmés, sera axée sur la poursuite de l’enracinement des politiques macroéconomiques et le lancement d’un ensemble plus vaste de réformes structurelles visant à rétablir la viabilité extérieure à moyen terme, à soutenir une croissance soutenue et à faciliter la voie de l’Ukraine vers l’adhésion à l’UE". [4] (idem, p. 4).

Cela veut notamment dire augmenter les privatisations, permettre encore plus d’investissements étrangers dans les secteurs qui intéressent les capitalistes occidentaux,…

Parmi les biens qui les intéressent, on trouve l’énorme quantité de terres arables qu’ils convoitent. Rappelons-nous que l’Ukraine est un grenier à blé de l’Europe et du monde. Il s’agit d’approfondir la possibilité pour des investisseurs étrangers de l’agro business d’acquérir de grandes quantités de terres cultivées très fertiles.

Sushovan Dhar : Et comment l’Ukraine pourrait-elle se reconstruire après toutes les destructions qui lui ont été infligées depuis février 2022 et qui vont se poursuivre tout en remboursant les anciennes et les nouvelles dettes ? Qu’est-ce que les créanciers ont en tête ?

Éric Toussaint : Les créanciers savent très bien que le remboursement intégral de la dette selon le calendrier prévu est impossible. Non seulement ils le savent mais ils font en sorte qu’il en soit ainsi afin de s’en servir comme moyen de pression.

Comme très souvent, le poids de la dette va servir de monnaie d’échange au moment de la paix, à une date qu’il est impossible de prévoir.

Afin d’obtenir que l’Ukraine favorise le plus possible les intérêts des créanciers occidentaux, comme carotte, on va lui tendre la possibilité de passer un accord de réduction d’une partie de la dette.

La négociation pour une restructuration de la dette ukrainienne sera l’occasion pour les créanciers d’obtenir un maximum d’avantages aux dépens du peuple ukrainien et des ressources naturelles de l’Ukraine. Washington qui, jusqu’ici a fait plus de dons que de prêts, se servira du FMI et de la BM qu’il domine pour que ses intérêts soient pris en compte en priorité. La puissance impérialiste étasunienne fera jouer le poids de l’armement qu’il fournit à l’Ukraine et de la dépendance de ce pays pour sa défense. Impérialistes européens et nord- américains se serviront de l’OTAN.

Comme une restructuration/réduction de la dette devrait impliquer également d’autres puissances comme la Turquie et la Chine, les autorités de ces pays essayeront de faire valoir leurs intérêts et avanceront leurs exigences.

Ces deux pays, et en particulier la Chine, sont des créanciers. La Chine est également présente (tout comme la Russie d’ailleurs) dans le FMI et dans la Banque mondiale et elle y avancera ses exigences pour avoir sa part du gâteau.

Sushovan Dhar : Y a-t-il une dette interne ?

Éric Toussaint : Oui. Il y a une ancienne dette interne datant d’avant la guerre à laquelle s’ajoute une nouvelle dette interne car le gouvernement Zelenski émet des titres de la dette appelé des « titres de guerre ». Dans le graphique qui se trouve dans la question/réponse suivante, on constate que le gouvernement a vendu des nouveaux titres pour un montant de 5,9 milliards $ au cours du premier trimestre 2023. Ces titres sont rémunérés à un taux d’intérêt qui varie de 8,5 à 12% s’ils sont en couronnes ukrainiennes ou de 2 à 3,5% s’ils sont en dollars ou de 2 à 2,7% s’ils sont en euros (informations sur les taux d’intérêt fournies par Yuliya Yurchenko, économiste ukrainienne membre du mouvement ukrainien de gauche Sotsialnyi Rukh).

Sushovan Dhar : Concrètement, quelle aide financière l’Ukraine a-t-elle reçu ?

Éric Toussaint : Selon le site ukrainien financé par une fondation de George Soros, le Congrès des Etats-Unis via le National Endowment for Democracy et l’ambassade de Suède, « En 2022 l’Ukraine a reçu 31,1 milliards de dollars de dons et de prêts étrangers, soit une moyenne de 3,1 milliards de dollars par mois de guerre. Toutefois, les paiements n’ont été ni stables ni réguliers, certains mois étant marqués par des montants extrêmement élevés ou faibles. L’irrégularité des paiements a nui à l’exécution du budget. »

En 2023, voici, toujours selon le même site, les montants qui ont été reçus entre le 1 janvier 2023 et le 3 mai 2023 :

Graphique 1 : 16,8 milliards de dollars de financements étrangers déboursés en 2023 [5]

Financement additionnel déboursé en 2023, au 3 mai 2023, en dollars US

Source : Ministère des finances • Autres – Allemagne, Espagne, Finlande, Irlande, Suisse, Belgique, Islande, Estonie

Graphique provenant de https://ces.org.ua/en/tracker-econo...


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