Plus de 52°C en Chine et Californie, 48 en Italie, 46 en Espagne... Pourquoi la planète est en surchauffe

dimanche 30 juillet 2023.
 

Les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles à travers le monde, avec des températures qui battent des records d’année en année.

Article de Adelaïde Malavaud, Julie Roeser, Théo Bassilana, Chloé Benoist et Baptiste Farge

52°C en Chine, 48°C en Sardaigne, 46°C en Andalousie... Le monde suffoque face à la chaleur

"Je n’ai jamais connu une telle chaleur". Ce constat d’une habitante de Floride interrogée par BFMTV est désormais universel. Plus les étés passent, plus le monde semble en surchauffe. Il suffit de se pencher sur les températures du globe ce week-end pour avoir le vertige : jusqu’à 52°C en Chine, 48°C à Phoenix aux États-Unis, idem en Sardaigne, 46°C à Andujar, en Espagne, 38°C à Antibes...

Les tristes "records" pourraient tomber les uns après les autres. Combien de temps durera celui de l’Europe ? Il avait été atteint en 2021, année durant laquelle le thermomètre affichait 48,8°C en Sicile. Celui de 54,4°C, en Californie, soit la température la plus haute jamais enregistrée dans l’ère moderne de la météorologie, n’était pas loin d’être battu ce week-end, au même endroit.

Un habitant de Tokyo résume le sentiment général : "J’ai l’impression qu’à chaque fois que nous visitons un endroit, nous subissons une vague de chaleur ou une catastrophe météorologique rare, c’est devenu la norme".

Le réchauffement climatique s’accélère

Cette surchauffe de la planète s’explique principalement par le réchauffement climatique "causé par l’activité humaine", indique Régis Crepet, météorologue à La Chaîne météo à BFMTV.com. "Le changement climatique augmente la probabilité de canicule", complète Fabio D’Andrea, chercheur au CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique.

Et pour cause, "le réchauffement climatique modifie toute la dynamique de l’atmosphère", explique le chercheur au CNRS, qui souligne que cela influe in fine sur la météo.

En Europe de l’Ouest, "le réchauffement climatique est plus rapide depuis 2015", précise Régis Crepet, ce qui contribue à ces étés de plus en plus chauds d’année en année. "C’est le continent qui s’est le plus réchauffé depuis ces 40 dernières années", ajoute le météorologue. Il souligne que l’influence des pays méditerranéens remonte vers le nord de l’Europe, rendant le climat de moins en moins tempéré.

Ces épisodes de fortes chaleurs vont "devenir de plus en plus fréquents à travers le monde", assure Fabio D’Andrea, qui précise que cela vaut aussi pour les sécheresses et les précipitations, qui vont se multiplier dans les années à venir.

L’arrivée d’El Niño

La situation est d’autant plus préoccupante que l’organisation météorologique mondiale (OMM) pointe l’impact du phénomène El Niño. Il s’agit du réchauffement d’une partie de l’océan, qui se produit en moyenne tous les cinq ans et se traduit le plus souvent par une élévation des températures mondiales.

"À chaque degré d’El Niño supplémentaire, on va augmenter la température de la Terre", explique David Faranda, climatologue et chercheur au CNRS. "Cela va être temporaire, mais on sait que la température globale de la Terre va influencer les phénomènes extrêmes un peu partout dans le monde."

Le réchauffement des océans est déjà à l’œuvre. Dans le sud de la Floride, la température de l’eau dépasse les 32°C. Pour ce qui est de la Méditerranée elle pourrait atteindre les 30°C dans les prochains mois. En général, le phénomène El Niño dure entre 9 et 12 mois.


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