RETRAITES : DERRIERE L’ALLONGEMENT DE LA DUREE DE COTISATION, UNE BAISSE PROGRAMMEE DES PENSIONS (FSU)

dimanche 11 novembre 2007.
 

La commission de garantie des retraites vient de recommander de porter la durée de cotisations à 41 annuités d’ici 2012. Après les déclarations du Premier ministre et en plein conflit sur les « régimes spéciaux », cette annonce supplémentaire prépare l’opinion à se résigner à un nouvel allongement de la durée d’assurance. En s’abritant derrière une règle prétendument objective (le partage des gains d’une espérance de vie qui s’accroît), en présentant comme inéluctable cette nouvelle étape de l’allongement de la durée d’assurance, -qui est appelée à être suivie d’autres étapes-, les pouvoirs publics refusent le débat démocratique sur les choix de société qui sont face à nous, et masquent celui qu’ils ont fait.

Les travaux du COR montrent le très faible impact des réformes de 1993 et 2003 sur les comportements réels de départ en retraite. Si les travailleurs partent en retraite le plus tôt possible, en subissant une perte de pension, ce n’est pas par irresponsabilité, mais parce que la réalité sociale et économique leur impose ce « choix » !

Peut-on d’un coup de baguette magique, comme vient de le faire la commission de garantie des retraites, ignorer la fatigue et la pénibilité au travail, la stigmatisation des seniors par les employeurs, les inégalités face au travail et à l’emploi, les carrières courtes des femmes et les effets ravageurs du chômage et de la précarité, l’insertion plus tardive des jeunes dans la vie professionnelle parce que le niveau de qualification augmente.... ?

En réalité les autorités ont fait un choix qu’elles n’osent pas avouer devant l’opinion publique, celui d’une baisse spectaculaire des taux de remplacement des pensions, c’est-à-dire du niveau de vie des retraités relatif à celui des actifs, notamment à travers l’allongement de la durée combiné à la décote.. Ce choix décrédibilise les régimes par répartition aux yeux des salariés et les incite à se porter sur les solutions d’épargne personnelle dont ont sait qu’elles sont inégalitaires et peu fiables sur le long terme.

D’autres choix sont possibles, pour des financements solidaires et pour plus de justice sociale afin non seulement de contrer de nouvelles régressions mais de revenir sur celles imposées en 1993 et 2003 : c’est ce qu’il faut débattre à l’occasion du « rendez-vous » de 2008. C’est la condition pour garder confiance dans l’avenir.

Paris le 30 octobre 2007


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