Mercredi 27 septembre, TotalÉnergies annonce sans aucune honte son objectif d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2% à 3% par an au cours des cinq prochaines années. Soit 10 à 16% de gaz et de pétrole en plus sortis de terre pour être brûlés partout dans le monde d’ici à 2028. Un acte criminel qui réjouit les actionnaires. Notre article.

TotalÉnergies vise 16% d’énergies fossiles produites en plus d’ici 2028 La consigne des scientifiques et de l’Agence internationale de l’énergie est pourtant claire : Tout nouveau projet d’énergies fossiles est incompatible avec l’objectif de 1,5 °C.

De cet objectif TotalÉnergies s’en soucie comme ses actionnaires traitent les militants climat venus leur demander des comptes à l’Assemblée générale : en s’essuyant dessus.

Avec cette annonce, la multinationale française s’essuie les pieds sur les 12 000 habitants des îles Tuvalu dont 95% des terres seront submergés si le réchauffement climatique dépasse les 1,5°C.

Aucune réaction du Président ni personne de son gouvernement. Il est même permis de penser que cette clique d’irresponsables s’en réjouit. Franceinfo nous apprenait le 19 mai à propos du monstrueux projet EACOP qu’« Emmanuel Macron a bel et bien sollicité le président ougandais dans une lettre en se félicitant pour ce futur projet à venir qui unifiera les deux pays. »

Par ailleurs, la légion d’honneur décernée par le Président rayonne sur le costume hors de prix de Patrick Pouyanné, son PDG.

Et comme nul n’a son pareil comme TotalÉnergies pour faire rimer saccage écologique avec injuste sociale, la multinationale a décidé de dorloter ses actionnaires encore plus qu’auparavant. Elle vise désormais un taux de distribution de « plus de 40% » du flux de trésorerie d’exploitation (CFFO). 35% à 40% comme c’était le cas jusqu’à présent semblait trop modeste. En 2023, ce taux devrait atteindre environ 44%. Détruire les lieux de vie de plus de 100 000 personnes de la Tanzanie à l’Ouganda, ça rapporte.

TotalÉnergies champion de la destruction de la Terre

Avec ces nouvelles ambitions criminelles, TotalÉnergies se pose clairement en tant que leader incontesté de la course à la destruction environnementale parmi les multinationales des énergies fossiles européennes. En comparaison, Shell avait décidé de maintenir sa production (toujours plus trop élevée) jusqu’en 2030, tandis que BP prévoyait de réduire sa production de pétrole et de gaz de 25% entre 2019 et 2030.

Mais ça, c’était avant. Car le capitalisme est une course effrénée. Sans autre fin que l’accumulation sans fin. Ralentir, ou même cesser d’accélérer, c’est la certitude de se faire dépasser par d’autres et à terme de disparaître. Ainsi, les deux majors britanniques ont répliqué qu’elles allaient revoir leurs objectifs de production et de rémunération de leurs actionnaires.

TotalÉnergies est une maladie grave. Qu’il faut soigner de toute urgence avant qu’elle ne mette un terme définitif à nos chances de survie. Mais le mal est plus profond. C’est tout le système capitalisme qu’il faut abattre pour permettre aux générations futures, animales comme végétales, de subvenir aux plus fondamentaux, au plus essentiels de leurs besoins.

Par Ulysse