PROCES POLITIQUE : Christian Millet, militant insoumis poursuivi par une députée RN – Rassemblement de soutien ce 9 novembre à Montbéliard

dimanche 12 novembre 2023.
 

À Montbéliard, une convocation hautement politique se déroulera ce 9 novembre après-midi dans cette commune de 25 000 habitants. Un militant insoumis, Christian Millet, est convoqué au tribunal de la commune à la suite d’une plainte déposée par la députée Rassemblement National (RN) Géraldine Grangier. Un soir d’avril 2023, aux détours d’un marché à Voujeaucourt, M. Millet a affirmé auprès de la députée, que son parti comptait « des imposteurs et des fachos ». Des déclarations constitutives d’un « outrage » pour la députée.

Vraiment ? En 2017, la plus haute juridiction judiciaire du pays a déjà tranché la question. La chambre criminelle de la Cour de cassation a en effet statué que le terme « fasciste » pour qualifier Marine Le Pen était « dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique. ». L’épithète facho revient à la même conclusion.

Le militant insoumis n’a fait qu’énoncé des faits qu’il est de bon ton de rappeler dans un moment politique caractérisé par la perte de boussole où nombreux sont ceux qui incluent le RN dans « l’arc républicain », passant à la trappe les origines nazies du parti d’extrême droite, et son fonds de commerce qui n’a pas varié d’un pouce. Le parti dont les statuts furent déposés par un Waffen SS. Le parti de Jean-Marie Le Pen pour qui les chambres à gaz sont « un détail de l’Histoire », condamné en 1986 pour antisémitisme mais qui « ne serait pas antisémite » d’après le président du parti Jordan Bardella. Le parti des collaborateurs.

Quant à l’imposture du parti d’extrême droite, là aussi, le militant insoumis n’a fait que procéder à d’utiles piqures de rappel. Faire les yeux doux au pouvoir, à Emmanuel Macron, est l’ADN du RN, dont les députés votent mains dans la main avec ceux du camp présidentiel à l’Assemblée nationale, contre la hausse des salaires, contre le blocage des prix, contre un statut pour les AESH, etc. Les exemples sont légion.

Le RN trompe sans trêve ses électeurs. Christian Millet n’a fait que rappeler l’étendu de cette vaste et constante supercherie. Il est poursuivi pour avoir clamé haut et fort une vérité, un acte citoyen qui mériterait une décoration, et non une convocation. Un rassemblement de soutien est prévu demain à 12 heures devant le tribunal de Montbéliard. Notre article.

Une convocation hautement politique : Christian Millet, poursuivi pour avoir dit la vérité sur le RN

À la suite du soi-disant « outrage », le militant insoumis a été auditionné devant le délégué du procureur. Un « stage citoyenneté », à ses frais, lui a été proposé.

La proposition a fait grincer des dents par son caractère hautement déplacé : « Imposer à quelqu’un comme moi qui n’a jamais été condamné et n’a mené que des combats sociaux et politiques, un stage de citoyenneté, j’ai envie de leur dire : c’est indigne ! Je ne peux pas accepter cela. » a ainsi déclaré avec force le militant insoumis à la sortie de son audition. Selon la définition retenue par le ministère de la Justice, un stage de citoyenneté consiste à « rappeler les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité humaine sur lesquelles est fondée la société.

Un stage de citoyenneté est ainsi demandé à un citoyen qui a dénoncé l’imposture d’un parti dont le président considère que Jean-Marie Le Pen, l’homme pour qui les chambres à gaz sont un « détail de l’Histoire ». Un parti dont les statuts ont été déposés par des Waffen SS. Un parti dont la candidate a été la complice directe de Jean-Marie Le Pen tout au long de ses années de vie politique, rythmé par les citations du collaborateur Brasillach ou les recueillements sur la tombe du négationniste François Duprat. Un parti dont les liens avec le GUD sont avérés.

Un parti qui n’a rien de républicain mais présente bien toutes les caractéristiques du fascisme, malgré les cravates et les airs de « respectabilité » que veulent se donner ses députés. L’épithète fasciste est mérité, et même validé par la justice. La chambre criminelle de la Cour de cassation a en effet statué en 2017 que le terme « fasciste » pour qualifier Marine Le Pen était « dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique. ».

L’imposture du RN : le rappel salutaire de Christian Millet

Dans une réponse fournie à la presse, la députée RN explique : « À partir du moment où je suis insultée en tant que députée de la nation, pour moi, on insulte les électeurs qui m’ont fait confiance. Il faut que le peuple aussi soit respecté ». Géraldine Grangier ose ainsi parler du « respect de ses électeurs », elle qui, comme ses collègues députés, fait mine d’être proche des préoccupations des Français en évoquant les difficultés de se nourrir, mais dont le parti a voté contre tout ce qui pourrait soulager les fins de mois difficiles pour les familles.

La niche parlementaire du Rassemblement national l’a prouvé de façon implacable, le 12 octobre dernier. Quelles ont été les priorités du Rassemblement national et de Madame Géraldine Grangier pour ce seul jour de l’année où leur parti détermine l’ordre du jour à l’Assemblée nationale ? La hausse des salaires ? Le blocage des prix ? La taxe sur les super-profits ? La crise de l’eau à Mayotte et en Guadeloupe ? Un référendum sur la retraite à 64 ans imposée par Emmanuel Macron ? Non, aucune de ces propositions d’urgence sociale n’aura été retenu.

Toutes ont par ailleurs été rejetées, l’an dernier, par les députés du RN, main dans la main avec les députés d’Emmanuel Macron. Le groupe parlementaire d’extrême droite a tranché ses priorités par un concentré de délire idéologique. Les députés RN ont ainsi choisi de défendre une loi pour établir des tests osseux pour des migrants, une autre pour suspendre les allocations de certaines familles, ou encore une autre pour se battre contre l’écriture inclusive.

Christian Millet a clamé haut et fort ces faits qui doivent être sans celle rappelés. Il a dénoncé ceux qui se retranchent de la République et la menacent jour après jour. Par ses mots, il a fait acte d’une résistance insoumise exemplaire. Oui, les députés du Rassemblement national sont des fascistes et des imposteurs. Banalisés et gonflés à l’hélium médiatique, ils déversent leurs torrents racistes sur les chaînes d’informations en continue, aidés par leurs valets éditorialistes. Pendant que Christian Millet est convoqué pour avoir dénoncé leur imposture, des menaces de morts contre les insoumis continuent de se multiplier de façon inquiétante. Là est le vrai danger, physique, sérieux, répété, qui menace la République et toutes celles et ceux, comme les insoumis, qui la défendent jusqu’au bout.

Demain, un rassemblement de soutien à Christian Millet est prévu à 13h devant le Tribunal de Montbéliard. L’Insoumission.fr appelle toutes celles et ceux qui le peuvent à s’y joindre, pour apporter soutien et fraternité au résistant insoumis et à ses camarades.

Sylvain Noel, rédacteur en chef


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