Israël Palestine : le Conseil de sécurité de l’ONU veut des pauses humanitaires

vendredi 17 novembre 2023.
Source : AFP
 

La plus haute instance de l’ONU (Organisation des Nations unies) est parvenue à adopter une résolution sur la guerre. Ou plutôt, aucun des cinq membres permanents siégeant parmi les quinze pays du Conseil de sécurité n’a mis de veto au moment du vote.

Mercredi soir (dans la nuit de mercredi à ce jeudi heure de Paris), pour la première fois en plus d’un mois de guerre, le Conseil de sécurité a appelé à des « pauses et couloirs humanitaires » de quelques jours dans la bande de Gaza. Ce texte, qui a recueilli 12 voix pour et 3 abstentions (États-Unis, Royaume-Uni et Russie, trois membres permanents et disposant d’un droit de veto), est la première résolution adoptée par le Conseil depuis fin 2016 sur le dossier israélo-palestinien qui divise l’instance.

La résolution préparée par Malte « appelle à des pauses et couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants » pour permettre d’apporter une aide humanitaire aux civils de Gaza. Cette formulation soulève la question du nombre de jours qui serait « suffisant ». Une précédente version du texte réclamait une pause de cinq jours consécutifs dans les 24 heures suivant l’adoption de la résolution. « Il faut que ce soit suffisamment long pour nous permettre de mobiliser les ressources, une fois que nous aurons suffisamment de carburant, pour apporter à la population ce dont elle a besoin », a commenté mercredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.

Les enfants et les otages mis en avant dans le texte

Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, ce qui n’empêche pas certains pays de les ignorer. La résolution, qui s’est concentrée sur la situation des enfants pour éviter un nouveau revers, « exige que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, surtout concernant la protection des civils, en particulier des enfants ». Elle « appelle » également à la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, en particulier les enfants ».

Mais elle ne condamne pas l’attaque sanglante du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1 200 morts selon les autorités israéliennes. « Je suis horrifiée par le fait que quelques membres de ce Conseil ne veulent pas se résoudre à condamner ces attaques barbares », a dénoncé l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield. Le ministère israélien des Affaires étrangères a lui aussi réclamé une « condamnation sans équivoque du Hamas », tout en assurant qu’il n’y aurait « pas de place pour des pauses humanitaires prolongées » tant que les otages ne seraient pas libérés.

Le Conseil de sécurité a jusqu’ici tenté en vain de réagir d’une seule voix, après l’attaque du Hamas et le pilonnage de Gaza en représailles par Israël, des bombardements qui ont désormais fait au moins 11 500 morts, dont 4 710 enfants.

Un « minimum », mais un « premier pas »

Face à la paralysie du Conseil, l’Assemblée générale a pris le relais, adoptant le 27 octobre, à une très large majorité, un texte non contraignant réclamant une « trêve humanitaire immédiate ». Les États-Unis et Israël ont voté contre cette résolution qui ne mentionnait pas le Hamas.

Après des semaines supplémentaires de négociations difficiles autour des mots « cessez-le-feu », rejeté par les États-Unis, « trêve » ou « pause », le Conseil a finalement trouvé un compromis en se concentrant sur la situation humanitaire. Un « minimum » qui représente malgré tout « un premier pas vers un cessez-le-feu », a estimé l’ambassadeur chinois, Zhang Jun.

Le Conseil « a finalement agi », mais il « aurait dû appeler à un cessez-le-feu il y a longtemps. Il aurait dû appeler à un cessez-le-feu maintenant », a regretté l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour. Un amendement présenté par la Russie, qui demandait, comme l’Assemblée générale, une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités », a été rejeté. « C’est une honte que le Conseil, qui a des outils puissants et uniques à sa disposition (…) ne soit parvenu qu’à un appel si faible », a commenté l’ambassadeur russe, Vassili Nebenzia.


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