Explosion du prix du gaz : Macron entérine une hausse de 120 euros par an pour 2024

mardi 30 janvier 2024.
 

120 euros de plus. C’est le montant de la hausse des factures de gaz annoncée en 2024 pour les foyers qui utilisent cette énergie pour chauffer leur maison et bénéficient d’un prix fixe. Après l’annonce de la hausse des factures d’électricité de 10 %, après 37,5% l’an passé, alors que 8 jeunes sur 10 ont froid dans leur logement, la décision d’Emmanuel Macron va une nouvelle fois entamer largement les revenus des Français, et les enfoncer dans la précarité énergétique.

Alimentation, électricité, gaz, loyers : tous les postes de dépenses augmentent, sans que les salaires ne suivent, pendant que des fortunes colossales s’accumulent (près de 97 milliards d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires du CAC 40 en 2023). Des hausses dues aux décisions du Gouvernement avec, en toile de fond, la suppression des tarifs réglementés de l’électricité et du gaz dictés par les règles européennes, lesquelles n’obéissent qu’au credo de la « concurrence libre et non faussée » dont les ravages sont visibles chaque jour davantage. Notre brève.

Augmentation de 120 euros des factures de gaz : obéir à la commission européenne quoi qu’il en coûte

Bruno Le Maire l’a annoncé. « Le plus dur est devant nous. Le tournant du redressement des finances publiques a été pris, il sera maintenu fermement. » Comprenez : en 2024, la violence sociale déchaînée par le gouvernement Macron passe un nouveau palier.

Dès 2023, le bouclier tarifaire sur le gaz était supprimé. Résultat, 8 jeunes sur 10 ont froid chez eux car ils ne peuvent pas payer le chauffage. En 2024, le gouvernement passe la vitesse supérieure du racket des classes populaires et des classes moyennes : une hausse de presque 100 % de la taxe appelée : accise sur les gaz naturels à usage combustible passant de 8,45€/MWh à 16,37€/MWh. Cette taxe, totalement injuste puisqu’elle n’est pas proportionnelle au revenu des personnes, devrait rapporter 1,9 milliards, pour rembourser la dette Covid.

Emmanuel Macron profite de la confusion provoquée par la suppression des tarifs réglementés du gaz. En effet, pour toutes les personnes dont le prix est indexé sur le prix repère de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), la hausse de l’accise ne devrait pas avoir de conséquences. Pour toutes les personnes qui ont gardé une offre à prix fixe, la hausse sera d’environ 9,6 euros par Méga watt par heure. Dans le grand flou, totalement inutile pour les gens, de la privatisation, prolifèrent les zones d’ombre du débat public où Macron peut racler quelques miettes de plus.

Selon les calculs d’Engie, pour un ménage qui chauffe sa maison au gaz. Cela correspond à une hausse de 120 euros par an. Un véritable coût de massue dans une France dont un nombre croissant d’habitants plonge dans la misère.

En juin 2022, nous publions un article intitulé : « Santé, logement, retraites : la Commission européenne révèle le programme caché de Macron ». Nous révélions ce document envoyé par la Commission européenne à la France le 23 mai 2022. Ces « recommandation du conseil concernant le programme national de réforme de la France » chiffrait noir sur blanc un objectif : ramener le déficit public à 3% en 2027. Un projet qui a un coût : 80 milliards d’euros, avec à la clé des services publics sous cure d’austérité.

Jean-Luc Mélenchon avait à l’époque alerté sur ce programme dont aucun média ne voulait parler.

C’est pour obéir à cette exigence de la très libérale Commission européenne qu’Emmanuel Macron a chargé Bruno Le Maire d’un plan d’austérité drastique. Vous aviez cru au monde d’après ? Que la crise du Covid avait fait réaliser à tout le monde que la réduction de l’investissement public, le désengagement de l’État était une immense erreur que nous payerons collectivement dans l’avenir ?

Pour le peuple, c’est désormais une évidence. Pour garantir l’accès aux droits fondamentaux, soins, éducation, logement, sécurité, alimentation, aujourd’hui et dans le futur, il faut un Etat fort, capable de pallier les déficiences du marché, de mettre des barrières à la voracité des multinationales. Mais la haute bourgeoisie, ras la bouche de la bouillie néolibérale rabâchée sur tous les tons de SciencesPo à HEC, continue de vomir les mêmes vieilles recettes qui ont plongé notre pays dans la quart-mondisation.

La retraite à 64 ans était la première étape de ce grand plan d’austérité.

Deuxième levier : la hausse des impôts concentrées sur les classes populaires et les classes moyennes.

16 milliards d’économie sur le dos du peuple, aucune mise à contribution des milliardaires

Toutes les factures augmentent. Les salaires stagnent. Le pouvoir d’achat du peuple s’effondre. Les dividendes des actionnaires des multinationales qui bénéficient de la hausse des prix augmentent à un rythme mirobolant. L’autre impact, c’est la réduction du déficit public, conformément aux exigences données par Bruxelles. Avec un objectif : trouver 16 milliards cette année.

Macron refuse de taxer les superprofits. Il préfère faire payer au peuple, par la hausse des taxes et le démantèlement des services publics, une dette Covid qu’il aurait été totalement possible d’annuler par la Banque centrale européenne. Comme l’expliquait Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale dès le 15 avril 2020.

Et le peuple n’est pas au bout de ses peines. Le tarif d’acheminement du gaz, qui finance en partie GRDF, le distributeur du gaz en France, devrait aussi augmenter au 1er juillet 2024. La teneur de cette hausse n’est pas encore connu. C’est la Commission de régulation de l’Energie (CRE) qui dévoilera le montant de cette hausse.

Par Ulysse


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