Panthéoniser Missak et Mélinée Manouchian, c’est les trahir

jeudi 22 février 2024.
 

Macron veut faire de Missak et Mélinée Manouchian des « grands hommes » auxquels la « patrie » française devrait être reconnaissante. Mêler leurs cendres à celles des militaires napoléoniens ou d’économistes libéraux est une trahison. Assigner à leur vie un prétendu combat pour la « patrie française » est une trahison.

Juifs en déshérence, Arméniens orphelins du génocide, Italiens et Espagnols combattants antifascistes, nous savons ce que nous devons aux 23 fusillés de l’Affiche Rouge et à Olga Bancic, guillotinée en Allemagne. Le groupe a été traqué, arrêté et torturé par la police française avant d’être livré à la Gestapo. Leur combat s’inscrit dans nos luttes antiracistes, antifascistes et anticolonialistes d’aujourd’hui.

Ces combattants étaient internationalistes, révolutionnaires, antifascistes.

Isoler les Manouchian et oublier qu’ils appartenaient à un groupe combattant, est une trahison.

Une tentative du même ordre avait été tentée avec Gisèle Halimi, juive anticolonialiste, avocate du FLN algérien et membre du Tribunal Russell sur la Palestine. Sa famille a, jusqu’à présent, fait échouer ce projet.

Hypocrisie ! Utiliser l’incontestable puissance évocatrice de la vie de ces « étrangers et nos frères pourtant » au moment même où l’on fait voter une des pires lois xénophobes sur l’immigration, et où à Mayotte commence la remise en cause de droit du sol.

Hypocrisie ! Quand Macron fait le lit de l’extrême droite, constituant un « front républicain » du RN au PS lors de l’hommage aux victimes du 7 octobre 2023, il escompte équilibrer « en même temps » par un geste mémoriel associant des antifascistes, qui l’auraient certainement combattu.

Le joueur de bonneteau nous montre une figure admirable pour dissimuler des pratiques politiques infâmes.

Manouchian, Grzywacz, Elek, Wajsbrot, Witchitz, Fingerweig, Boczov, Fontano, Alfonso, Rajman et Olga Bancic sont dans nos cœurs, en cette « fin février » qui fut celle de « vos derniers moments ».

La petitesse manœuvrière, hypocrite et traitresse de ceux qui nous gouvernent et sont complices aujourd’hui du génocide à Gaza ne parviendra pas à détourner le sens de leur combat.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 17 février 2024

Personnellement, habitant la région parisienne, j’irai au rassemblement populaire organisé par le Parti communiste et la CGT le 21 février à 16 heures devant le dernier domicile de Mélinée et d’Issak, 11 rue de Plaisance à Paris (14ème), mais pas devant le Panthéon pour écouter le discours de Macron que je sais d’avance convenu, et dans lequel, j’en prends le pari, il ne mentionnera pas le fait que leur groupe a été suivi des mois durant, et arrêté par la police française avant qu’ils soient livrés aux Allemands.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message