Jean-Marie Bockel, ou la "gauche" très à droite...

lundi 3 décembre 2007.
 

En voilà un traître qui au moins avait le mérite de prévenir depuis longtemps ! Jean-Marie Bockel, 57 ans, avocat de formation et ancien membre du parti socialiste, n’a jamais caché à ses anciens amis son immense admiration pour Tony Blair et le New Labour anglais. Peut-être moins hypocrite que ses coreligionnaires, en particulier DSK parti au FMI sans aucun doute par amour du socialisme, JMB était souvent bien seul aux meetings du PS à crier son amour pour le libéralisme.

Secrétaire d’état entre 1984 et 1986 dans le gouvernement Fabius, élu maire de Mulhouse en 1989, sénateur du Haut-Rhin en 2004, il est devenu le 19 juin 2007secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie du gouvernement Fion. Jean-Marie peut enfin cesser de se retenir. Vive la gauche de droite ! Il était déjà bien à l’aise avec Ségolène pendant la campagne et s’était bien retenu de critiquer le petit teigneux du camp d’en face. Bien vu ! Ce dernier est maintenant à l’Elysée et JMB « ministre d’ouverture ».

Sarkozy n’a d’ailleurs pas eu besoin de beaucoup « ouvrir » avec lui : JMB était prêt depuis bien longtemps. Des six ministres issus de la « gauche » (il faudrait que les principaux intéressés et les journalistes m’expliquent comment on peut qualifier « de gauche » quelqu’un qui participe à la politique sarkozyenne qui, malgré sa com’ grossière, n’a pour l’instant comme seules actions tangibles que l’aide aux plus favorisés, le paquet fiscal, et la chasse aux étrangers sans papiers), il est sans doute aujourd’hui le plus à l’aise. Son crédo, son alibi plutôt : « comme moi, Sarkozy est un blairiste à la française, il n’y a donc aucune contradiction. » JMB le répète à satiété. Il se veut « social-libéral » et se sentait bien seul au PS. Personne ne lui a expliqué au pauvre Jean-Marie ? Ils sont tous comme lui à la direction du parti socialiste. Il n’y a plus personne pour critiquer le libéralisme. Quant au socialisme, comme partout en Europe, il a été abandonné au profit du marché, « à visage humain », comme chacun le sait, sauf les sans papiers parqués et matraqués.

A propos d’étrangers d’ailleurs, JMB, il était pour les deux amendements Mariani sur les tests ADN. A gauche certes, mais très à droite. Pour les prochaines municipales et la suite de sa carrière, il est tout de même très emmerdé le JMB, coincé entre le PS, le Modem et ses nouveaux amis de l’UMP. Il crée donc un nouveau parti, la « Gauche moderne » (entendez par « moderne » l’abandon de tous les idéaux de gauche, égalité, fraternité, solidarité, etc.).

Et en ce moment ? Et bien JMB rentre de l’Angola où il a été reçu par le grand démocrate José Eduardo Dos Santos au palais présidentiel. Ce dernier est président de l’Angola depuis le 10 septembre 1979, rien de moins. Il a été réélu brillamment la dernière fois en faisant assassiner par l’armée son principal adversaire, Jonas Savimbi, le galo negro, un autre grand amoureux des droits de l’homme, de la torture, des viols et des enfants soldats. L’Angola, on ne peut pas dire que c’est un environnement léger pour y pratiquer la politique étrangère. Surtout que Dos Santos protège ce cher Pierre Falcone, gentil trafiquant d’armes français, ami de Pasqua, poursuivi par notre justice depuis 2000 justement pour trafic d’armes au profit de l’Angola. Alors qu’est-ce qu’il a fait JMB ? Il est revenu avec Falcone sous le bras ? Bien au contraire. Falcone n’a comme par hasard plus de mandat international au dessus de la tête et JMB a joué le rabibochage avec le chef d’état angolais. Finies les querelles, surtout que l’Angola dispose des deuxièmes plus importantes réserves de pétrole africaines après le Nigéria et que Total est dans les parages. Ah elle est belle la rupture !

JMB a déclaré dans le Monde datée du 17 novembre : « Le Président Dos Santos m’a dit qu’il portait un intérêt personnel à la démocratie et à la défense des droits de l’Homme ». Mais oui bien sûr ! Tout comme Kadhafi ou encore ce cher Omar Bongo non ? L’important c’est de faire semblant d’y croire, et puis que Paris et Luanda soit « sur le chemin de la réconciliation », non ? Merci monsieur Bockel.

Pour conclure, et comme aurait dit Coluche qui nous manque en ces temps de Sarkozysme bon teint, « JMB, un bel enfoiré ! »

Lundi 26 novembre 2007


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