La défense individuelle des agriculteurs (article de la Confédération paysanne)

dimanche 3 février 2008.
 

Quand les créanciers sont aux portes...

Lequel d’entre nous n’a jamais été confronté à la situation difficile de ne pouvoir honorer ses dettes ?

Le troupeau malade, le tracteur qui tombe en panne, la récolte mal payée et patatras ! Les meilleures prévisions même calculées au plus juste sont complètement à revoir ! Oui, mais comment ?

Au début, on se serre la ceinture, puis on essaie de travailler plus : une coupe de bois ou un boulot qui d’habitude est fait par un voisin ; pour un paysan en vente directe un marché de plus et on va y arriver.

Quelques heures de plus, c’est pas la mer à boire, n’est ce pas ? Puis au bout de quelques mois, un lumbago ! Bien sûr, on n’arrête pas de travailler, mais c’est dur !

On se traîne, ça n’en finit pas ! Et l’échéance de l’emprunt qui arrive, la MSA qui a augmenté, le prix du fioul aussi ! L’engrenage !

Alors là, de deux choses l’une : ou on continue de se débrouiller tout seul et les solutions trouvées sont toujours les mêmes : emprunt à court-terme soit à la banque voir pire aux organismes de crédit facile, soit à des amis. On repousse les échéances, on rajoute une couche de risque, donc de stress, on culpabilise. On ne tarde plus à éviter les voisins de peur de leur jugement.

Ou tout de suite, avant d’être complètement anéanti, on en parle aux copains et on fait appel au syndicat.

Quelque soit le niveau de difficultés rencontrées, que cette difficulté émane d’une crise structurelle ou conjoncturelle ou du moindre aléa personnel, le fait d’être soutenu par un syndicat conforte le (la) paysan(ne) dans sa démarche pour une négociation. Alors que s’il reste seul, il est très vite mis dans une situation de quémandeur.

Si la Confédération paysanne a appuyé la création de l’association Solidarité Paysan pour accompagner les paysans dans des démarches parfois lourdes et longues, la présence d’un syndicaliste pour rétablir des droits n’est pas contradictoire.

Une association peut travailler pour maintenir un paysan sur sa ferme malgré ses difficultés, elle peut l’aider à renégocier un plan de redressement ; Il lui est difficile de poser un rapport de force pour obtenir gain de cause. Un syndicat peut le faire et souvent, de la défense d’un individu débouche sur une revendication pour tous.


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