Développement durable : Le réchauffement climatique sera demain un facteur important de guerres (Conférence de Bali 3)

lundi 17 décembre 2007.
 

Le réchauffement climatique va devenir, en s’accélérant, une source très importante de conflits politiques et militaires dans plusieurs régions du monde, a indiqué hier un rapport du "Haut conseil allemand sur les changements cimatiques" (WBGU) et du Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) dont le titre est évocateur : "Le changement climatique, risque sécuritaire".

Les principales régions citées dans le rapport sont l’Afrique du Nord où les pressions migratoires vont s’intensifier en raison des sécheresses, de la croissance de la population et de la réduction du potentiel agricole, ainsi que d’une réponse politique inadaptée. Le delta du Nil devra affronter la salinisation des terres à cause de la montée du niveau de la mer.

Au Sahel, la sécheresse pèsera sur une région déjà instable qui abrite d’énormes populations réfugiées. Idem en Afrique australe qui regroupe déjà certains des pays les plus pauvres de la planète.

En Asie centrale, le retrait des glaciers pèsera sur les tensions sociales et politiques.

Tant en Inde, au Pakistan qu’au Bangladesh le retrait des glaciers de l’Himalaya mettra en danger les sources en eau de millions de personnes, alors que les changements de la Mousson, la montée des eaux et les cyclones menaceront les zones peuplées de la baie du Bengale.

Pendant ce temps là, en Chine, les vagues de chaleur continueront d’aggraver les effets de la pollution.

Aux Caraïbes et le Golfe du Mexique, les habitants seront submergés par les effets de cyclones gigantesques, alors même que la destruction de l’écosystème de la forêt amazonienne, qui n’est pas encore inéluctable, aura des "conséquences économiques et sociales incalculables" pour l’Amérique du Sud.

La publication de ce rapport intervenait hier alors qu’Al Gore et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) recevaient à Oslo leur prix Nobel de la paix conjoint.

Une jounée importante puisqu’elle a marqué également le début de la deuxième semaine de négociations à la conférence sur les changements climatiques de Bali.

Le secrétaire exécutif de la conférence a rappelé aujourd’hui l’importance de l’innovation et de la recherche en matière de développement durable : "Le recours à des technologies propres et au développement durable pourrait aider les pays en développement à sauter par-dessus la phase du développement économique reposant sur le carbone".

La Banque mondiale a d’ailleurs publié une étude très intéressante réalisée auprès de 1.000 experts et professionnels dans 105 pays, qui notent les point positifs et négatifs de 18 technologies prometteuses pour les 25 prochaines années. En terme de rapport entre l’efficacité et les risques, les biocarburants arrivent en dernier, alors que la première place revient à l’énergie solaire, à l’énergie éolienne et à la co-génération (fourniture d’énergie et de chaleur).

La majorité soutient aussi le développement durable (92%), la protection de la biodiversité (87%), un partage approprié du fardeau (75%), la sécurité énergétique (75%) et la définition d’une concentration maximum de CO2 dans l’atmosphère (74%).


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