Vérité sur la Colombie et son narco-trafiquant fascisant de président 2) N’oublions pas les quatre millions de personnes déplacées en Colombie (par François Houtart, prêtre et universitaire)

jeudi 17 janvier 2008.
 

2) 4 millions de déplacés en colombie !.......

N’oublions pas les quatre millions de personnes déplacées en Colombie

de François Houtart

Alors que l’opinion internationale se préoccupe, à raison, de la libération d’Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidence de la République colombienne et se réjouit, à raison également, de la libération, jeudi, de Clara Rojas et Consuelo Gonzales de Perdomo, peu d’attention a été accordée au phénomène massif des personnes déplacées dans ce pays.

François Houtart, est prêtre et sociologue, professeur émérite de l’Université de Louvain-la-Neuve, et cofondateur du Forum Social Mondial

Alors que l’opinion internationale se préoccupe, à raison, de la libération d’Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidence de la République colombienne et se réjouit, à raison également, de la libération, jeudi, de Clara Rojas et Consuelo Gonzales de Perdomo, peu d’attention a été accordée au phénomène massif des personnes déplacées dans ce pays.

Or, après le Soudan (Darfour) et la Somalie, la Colombie est le pays le plus affecté par ce problème, qualifié par les Nations unies de « crime contre l’humanité ».

Il y a peu, une session d’un Tribunal international d’opinion, que j’ai eu l’occasion de présider, s’est tenue au Parlement colombien, en collaboration avec la Commission des droits de l’homme du Sénat. Préparée par cinq sessions régionales et par une abondante documentation, la session finale du Tribunal a pu constater le caractère dramatique et massif d’une situation qui affecte plus d’un Colombien sur huit.

Les témoignages se sont succédé, les uns plus émouvants que les autres, en provenance surtout de populations rurales : paysans, communautés indigènes, populations de descendance africaine.

Sans doute, la guerre interne explique-t-elle en partie cet état de chose, mais la cause de loin la plus étendue est la concentration des terres entre les mains de grands propriétaires, anciens ou nouveaux et d’entreprises nationales ou transnationales : monocultures (notamment la palme africaine pour les agrocarburants), mines (telles que Anglogold Ashanty), pétrole (tel que Repsol, BP Oxy).

Les déplacements forcés se réalisent avec l’aide de l’armée et surtout des paramilitaires et des sociétés privées de mercenaires, comme en Irak. On dénombre les personnes massacrées par milliers.

La violence du processus est inouïe. J’ai eu l’occasion de le vérifier sur place dans la région du Choco, près de la frontière panaméenne et d’Arauca, le long de la frontière du Venezuela. Aux paysans qui refusent d’abandonner leurs terres, il est dit : « Si vous refusez, nous négocierons avec vos veuves. » Les membres du jury du Tribunal ont eux-mêmes fait l’objet de menaces de mort de la part du groupe paramilitaire Aguilas Negras (Aigles noirs).

Le préambule du verdict du tribunal explique l’origine de ce phénomène. Le caractère massif des déplacements forcés en Colombie, est-il écrit, révèle l’aspect structurel de la crise humanitaire qui affecte plus de quatre millions de personnes, chiffre bien plus élevé que les statistiques officielles, qui ne concernent que les personnes qui se font enregistrer.

A partir de la moitié des années 80, les narcotrafiquants colombiens décidèrent de rapatrier leurs devises dans le pays et de les légaliser en achetant de grandes extensions des meilleures terres, acquises de manière douteuse, en recourant généralement à l’intimidation ou à l’expulsion.

Les cartels de narcotrafiquants, comme certains secteurs de l’oligarchie agraire, de la classe politique et des militaires, créèrent une nouvelle version du paramilitarisme, arguant de la nécessité de lutter contre la guérilla. Naquit ainsi une alliance, grâce à laquelle les paramilitaires éliminaient les membres des partis d’opposition de gauche et des mouvements civiques qui luttaient pour une amélioration du niveau de vie des populations, pouvant continuer leurs activités illicites, qui finançaient une partie des activités politiques.

L’appropriation illégale des terres provoqua leur concentration, et aussi une transformation de leur usage. De grandes extensions de terres agricoles et de forêts furent transformées en élevages.

La vague de déplacements forcés connut une forte augmentation durant la première moitié de la décennie 90, lorsqu’entrèrent en jeu les politiques néolibérales facilitant les investissements des sociétés multinationales, qui exigeaient la liberté de s’approprier les espaces nécessaires aux mégaprojets de type agricole, minier, pétrolier, portuaire, touristique.

Sous prétexte de lutter contre les incursions de la guérilla, mais en fait surtout pour pouvoir exercer le contrôle économique et politique de certaines régions du pays, fut créé en 1977, le Plan Colombie, stratégie militaire financée par les Etats-Unis. Les chiffres de déplacés atteignirent alors des sommets inégalés précédemment. Bombardements, arrestations massives, criminalisation des mouvements sociaux, forte présence militaire dans certaines régions permettent de comprendre un tel accroissement.

Au début de cette décennie, les chiffres diminuent, tout en restant élevés. Cela s’explique par le fait que d’immenses extensions de terres ont déjà été vidées de leurs populations et que les besoins ne sont plus aussi grands. Le gouvernement colombien a promu une législation qui légalise les expropriations des déplacés et assure l’impunité des nouveaux propriétaires : loi de développement rural, loi de justice et paix, loi des mines, loi du pétrole, etc.

La condamnation du Tribunal porta sur trois séries d’acteurs : le gouvernement colombien, comme coupable de ce qui s’avère être une politique d’Etat ; les grands propriétaires terriens et les entreprises nationales et internationales, impliquées dans ce modèle de croissance économique ; les gouvernements étrangers, qui directement ou indirectement appuient l’Etat colombien, c’est-à-dire les Etats-Unis avec leur aide militaire et économique, l’Union européenne, avec ses programmes de coopération et plusieurs Etats qui appuient leurs entreprises nationales en Colombie, tels que le Canada, l’Espagne, la Suisse, la France.

Le président Uribe expliqua sa solution, le jour même du jugement du Tribunal, lors d’une visite de membres du Parlement latino-américain : « Les problèmes seront résolus, a-t-il déclaré, cas par cas », ce qui individualise un problème structurel et marginalise les mouvements sociaux et le processus sera administratif et non judiciaire, ce qui entraîne l’impunité des responsables qui par ailleurs voient leurs titres de propriété légalisés par d’autres dispositions légales.

Alors, libérer Ingrid Betancourt, oui et tout de suite. Mais la communauté internationale pourrait aussi se préoccuper des millions d’autres Colombiens qui n’ont pas de nom.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

1)COLOMBIE : Alvaro Uribe : un vulgaire narcotraficant...

http://internationalnews.over-blog....

La biographie d’Álvaro Uribe Vélez, pas du genre autorisée, avait été complètement passée sous silence par la presse francophone. Elle était pourtant écrite par deux journalistes issus de l’un des piliers culturel de l’empire, le magazine Newsweek.

"’El señor de las sombras" de Joseph Contreras et Fernando Gavarito, livre paru en 2002, n’a bien entendu jamais été traduit en français, malgré le grand intérêt que suscite la Colombie.

Cet ouvrage est disponible gratuitement en espagnol sur le site d’ARLAC : www.arlac.be/2007/biografia_...

On pouvait dès 2002 savoir qu’Álvaro Uribe Vélez était le représentant de la néobourgeoisie issue du narcotrafic et du paramilitarisme. Mais toutes ces informations, disponibles en anglais et en espagnol, étaient soigneusement cachées par le dispositif culturel dominant habituellement si tapageux sur ces questions. Cette biographie n’est visiblement pas écrite par des sympathisants de la guérilla, ni même par des personnes de gauche. Ce sont simplement des journalistes qui sont confrontés à des faits et en rendent compte avec une relative honnêteté, même s’ils les mêlent de commentaires et d’analyses qui sont les plus naturelles à leur milieu.

Les officiels états-uniens étaient les mieux placés pour savoir que Joseph Contreras et Fernando Gavarito disaient vrai. En effet, deux ans plus tard, on été rendus publics, dans un geste d’une sournoise transparence, les documents officiels qui signalaient l’historique d’Álvaro Uribe Vélez, classé Numéro 82 sur une liste de 200 Colombiens considérés ennemis des États-Unis parce que impliqués dans le narcotrafic.

Gageons sans risque que les mêmes milieux médiatico-culturels qui couvrent aujourd’hui Álvaro Uribe Vélez l’accableront impitoyablement dès que le signal sera donné par l’Empire, dès qu’il sera complètement discrédité, dès qu’il sera jugé inutile aux desseins de Washington. Et cela ne saurait tarder, si on en juge à son comportement brouillon et ses stratégies inefficientes quand il est bousculé par les initiatives de la Nouvelle Amérique latine.

M Poggi Numancia

2) Colombie : le président Uribe, allié naturel des « narcos » et des paramilitaires

Lutte Ouvrière n°2057 du 4 janvier 2008

La solidarité entre les possédants, les narco-trafiquants, les politiciens et les grandes entreprises est si étroite qu’un baron de la drogue a pu déclarer sans faire scandale que 35 % des parlementaires étaient sous son contrôle.

Le comportement de l’actuel président Uribe, peu enclin à chercher un arrangement avec la guerilla pour tirer d’affaire Ingrid Betancourt, s’explique par le fait qu’il est lui-même un fleuron de cette narco-bourgeoisie.

Uribe explique que son père a été assassiné par les FARC. C’est vrai ! Mais il ne dit pas que son père, politicien lié aux narco-trafiquants, prêtait sa propriété pour les entraînements des paramilitaires. Il est mort justement lors d’une attaque des FARC contre ce camp d’entraînement. Pour tenter de sauver son père, le futur président emprunta un hélicoptère à un ami... Pablo Escobar, parrain de la drogue, assassiné depuis.

Un temps gouverneur d’une province, Uribe y mit sur pied une troupe de paramilitaires. Il était alors en situation d’accorder les permis de pilotage, ce qu’il fit notamment pour certains des convoyeurs de drogue !

J.F.


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