Repères : Les vrais chiffres sur les 35 heures

mercredi 30 janvier 2008.
 

Contrairement à ce qu’affirme la droite, les 35 heures ont eu un impact positif tant sur l’emploi que sur la productivité. Au niveau de l’Union européenne, la durée de travail maximale, de 48 heures, peut faire l’objet de dérogations que combattent les eurodéputés socialistes.

Selon une étude de l’Insee pour le ministère du Travail, la mise en place des 35 heures hebdomadaires de travail a permis la création de 350 000 emplois entre 1998 et 2002. Dans un rapport de 2005, l’Insee précise même que « le processus de RTT a conduit, selon les estimations, à un rapide enrichissement de la croissance en emplois, et ceci sans déséquilibre financier apparent pour les entreprises »

Contrairement au discours anti-35 heures de la droite,la productivité française n’en a pas du tout pâti. Au contraire, comme le souligne l’Insee dans une enquête de 2007, la productivité horaire du salarié français était supérieure de 16,5 % à la moyenne de l’Europe des quinze, en 2004. Selon Eurostat,l’organisme de statistiques européen, les Français travaillent en moyenne 35,9 heures par semaine, davantage que leurs voisins allemands (35,8) et britanniques (35,7). Par ailleurs, la volonté de Nicolas Sarkozy de favoriser encore et toujours le recours aux heures supplémentaires n’est pas en accord avec la réalité française. En 2004, les salariés français ont réalisé en moyenne 57 heures supplémentaires dans l’année. Pourtant, la loi autorisait jusqu’à 180 heures supplémentaires par an, et même 220 à partir de 2005.

En Europe

Au sein de l’Union européenne,le temps de travail hebdomadaire ne doit pas excéder 48 heures, heures supplémentaires comprises, depuis une directive de 2003. En comparaison, les travailleurs français ne peuvent pas travailler plus de 44 heures par semaine sur 12 semaines consécutives. La directive européenne prévoit un temps d’adaptation pour les États membres, jusqu’au 1er janvier 2009. Elle prévoit aussi des dérogations (« opt-out »). Le problème est que le Royaume-Uni,en première ligne, et 17 autres pays ont demandé à bénéficier de l’opt-out : les travailleurs peuvent ainsi travailler 73 heures par semaine en moyenne. Et les Britanniques voudraient voir ces dérogations se poursuivre. Mais les socialistes européens se battent pour l’application de la directive et l’annulation de toute dérogation. « Dans une journée, il faut un temps pour dormir, un temps pour s’occuper de ses enfants... Fixer le temps de travail hebdomadaire à 48 heures maximum est donc plus que légitime. Nous espérons que la présidence française, à compter du 1er juillet 2008, appuiera cette vision », déclare Jean-Louis Cottigny, eurodéputé socialiste.

Fanny Costes


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