Du réchauffement climatique aux incendies et cyclones

jeudi 31 janvier 2008.
 

L’attribution du Nobel de la Paix à l’ancien vice-président américain Al Gore et aux experts du Giec a propulsé le climat au rang des urgences planétaires, poussant les diplomates à se mettre d’accord à Bali pour relancer leurs efforts.

Le Nobel aura sans doute joué à égalité avec le dernier rapport alarmant du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, publié en novembre, juste avant la 13e conférence des Nations unies sur le climat qui s’est achevée avant Noël à Bali (Indonésie).

Changement "irréversible"

Le Giec estime désormais "irréversible" le réchauffement en cours. Les experts prévoient une hausse moyenne de 1,8 à 4 degrés, pouvant aller jusqu’à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990.

Cet état des lieux inquiétant a pesé sur la conférence, qui a donné le coup d’envoi des négociations pour prendre le relais des premiers engagements du protocole de Kyoto, après 2012. Le futur accord devra, pour être opérationnel en 2012, être bouclé en 2009.

Surtout, il devra être beaucoup plus ambitieux. Il devra enrôler les Etats-Unis, qui ont dénoncé l’accord de Kyoto sous l’administration Bush, mais qui auront un nouveau président début 2009, ainsi que les pays émergents comme l’Inde et surtout la Chine, en passe de devenir le premier pollueur mondial devant les Etats-Unis.

Enjeu majeur

Le climat est désormais sorti du débat d’experts pour devenir un enjeu majeur. D’autant que le prix Nobel "de la Paix" établit clairement un lien entre le réchauffement climatique et le risque de guerre. Pour beaucoup, le conflit du Darfour est déjà en partie une "guerre du climat", la sécheresse ayant incité des populations entières à migrer, attisant les tensions.

Parmi les "points chauds" identifiés par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) figurent le delta du Nil, le Sahel, la Chine, l’Inde, les nations autour du Golfe du Bengale, l’Asie centrale, les Caraïbes, le golfe du Mexique et l’Amazonie.

Les experts du Giec ont publié en 2007 leur rapport le plus catégorique depuis la création de cette "vigie" du climat en 1988. Ils attribuent le réchauffement en cours avec une quasi certitude aux activités humaines polluantes (charbon, gaz, pétrole), et jugent le phénomène "irréversible".

Décennie la plus chaude

Les preuves s’accumulent : la dernière décennie (1998-2007) a déjà été la plus chaude depuis que les températures sont enregistrées sur la planète, selon l’Organisation météorologique mondiale.

Les glaces arctiques ont connu une fonte spectaculaire et sans pareil pendant l’été 2007 par comparaison aux années précédentes : la superficie de banquise dans l’Arctique a atteint un niveau historiquement bas, permettant même la navigation autour du globe par le passage du Nord-Ouest, traditionnellement bloqué par la banquise.

Riche en catastrophes

Ponctuellement, 2007 a été riche en catastrophes climatiques : des vagues de chaleur extrême ont touché le sud-est de l’Europe en juin et juillet et de fortes sécheresses ont sévi dans l’ouest des Etats-Unis et en Australie, déclenchant de gigantesques incendies.

La Grande-Bretagne a battu des records de pluviosité datant de 1766 en mai et juin. Les cyclones ont frappé au Bangladesh (Sidr) en novembre et à Oman (Gonu) en juin. Selon les experts, il faudrait parvenir à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050 pour contenir la hausse de températures à 2 degrés.


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