A mon peuple mapuche aimé et à tous les peuples exploités et opprimés (Déclaration de Patricia Troncoso la Chepa à son 100ème jour de grève de la faim et appel de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme)

jeudi 31 janvier 2008.
 

" Chers frères de quoi nous accusent-ils ?

De quoi sommes nous coupables ?

Nous avons seulement cherché à obtenir justice, une justice que l’envahisseur nous a toujours nié. De quoi nous accusent-ils donc ? Mais qu De ne pas céder face à leur arrogance qui aujourd’hui, une fois encore, nous frappe, nous assassine, et nous incarcère. Aucun d’entre nous n’a perdu la mémoire. Chacun d’entre nous a résisté, tout au long des années, à l’exploitation et aux expulsions.

Chacun d’entre nous continu d’écouter au fond de lui, la voix de son grand père, de sa grand-mère, qui nous ont conté comment se sont passés les saccages.

Chacun d’entre nous, a, aujourd’hui un motif pour continuer à lutter et pour résister, avec le courage des vieux combattants, avec leur loyauté, leur vaillance, et aussi, leur sagesse.

Chacun d’entre nous est responsable, responsable de la défense de tous ceux qui généreusement luttent pour appuyer le peuple mapuche, les communautés et le peuple pauvre et exploité. Amis, continuons d’avancer, plus unis que jamais pour défendre nos droits à la terre et la liberté.

Courage mes frères, courage mes soeurs.

Où il y a des coligues, des coligues naîtront, si un tombe, dix se lèveront..... »

AMULEPE TAIÑ WEICHAN MARRICHIWEU

Patricia Troncoso, hôpital de Chillan.

Hôpital de Chillan


Le gouvernement chilien va-t-il laisser mourir Patricia Troncoso ?

La Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) est extrêmement préoccupée par la situation de Patricia Troncoso Robles, prisonnière politique Mapuche, actuellement dans un état de santé critique. Patricia Troncoso a entamé une grève de la faim le 10 octobre 2007. Elle entend dénoncer ainsi les détentions et procès fondés sur l’application abusive de la Loi Antiterroriste et demander l’arrêt de la répression à l’encontre des communautés Mapuche. Patricia Troncoso entame aujourd’hui son 107e jour de grève de la fin et sa santé se détériore gravement.

Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH réagit : “Nous sommes indignés de voir que, bien que Patricia Troncoso soit sur le point de mourir, le gouvernement continue à exprimer son mépris à son égard et à celui de son peuple. Le gouvernement légitime la répression en invoquant l’”ordre public” alors même que les Mapuche ne font que demander le respect de principes de base du droit international et régional des droits de l’homme. L’application de la Loi Antiterroriste est disproportionnée et viole le droit à un procès équitable. L’attitude du gouvernement chilien met en évidence la discrimination profonde qui subsiste au Chili contre les peuples indigènes, y compris parmi les plus hautes autorités du pays”.

La FIDH considère que le traitement réservé à Patricia Troncoso est contraire au droit international et régional des droits de l’homme qui interdit les traitements inhumains et dégradants et protège le droit à la vie. Le 15 janvier, Patricia Troncoso a été transférée depuis la ville de Temuco vers l’Hôpital de Chillán, contre sa volonté et en dépit des recommendations médicales qui étaient de la transférer vers la capitale. L’équipe médicale de la Gendarmerie l’oblige à cesser sa grève de la faim en lui injectant, de force, des aliments. Les autorités la maintiennent en isolement total, interdisant à sa famille de lui rendre visite. Elles ont même refusé, dans un premier temps, le contact sollicité le 16 janvier par la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme.

La FIDH demande au gouvernement de mettre un terme à cette situation d’isolement et à respecter les droits du peuple Mapuche. La FIDH exhorte le Gouvernement de Michelle Bachelet à accéder à la demande de Patricia Troncoso de lui octroyer un droit de sortie dominical. Patricia Troncoso remplit les conditions requises par la règlementation pénitenciaire pour bénéficier de cette sortie périodique. La FIDH appelle le Gouvernement chilien à entamer, sans plus tarder, un véritable dialogue avec les prisonniers Mapuche condamnés sur la base de la Loi Antiterroriste. La FIDH réitère également sa demande de révision de leurs condamnations, contraires au droit international, et demande, qu’entre-temps, la liberté leur soit immédiatement accordée.

Madame la Présidente, entre vos mains se trouve non seulement la possibilité de sauver la vie de Patricia Troncoso, mais également celle de répondre, par la voie du dialogue, aux demandes légitimes du peuple Mapuche. La position actuelle du gouvernement ternit l’image de la démocratie chilienne, c’est pourquoi nous attendons de votre part une réaction appropriée. Les droits fondamentaux doivent primer sur les intérêts économiques.


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