Le "plan banlieue" du gouvernement au service de l’enseignement confessionnel

vendredi 7 mars 2008.
 

Le Ministre Darcos est ministre de l’Education nationale... enfin, depuis peu, il est surtout le ministre de l’enseignement privé. Dans un discours fait devant la presse, en présence de Fadela Amara, il a expliqué les moyens que son ministère comptait mettre à disposition de l’enseignement privé dans le cadre du plan Banlieue... et d’expliquer "alors que l’enseignement privé a fait la preuve de sa capacité à accueillir des publics très divers, y compris des élèves en difficulté (...) leur savoir-faire reste trop souvent aux portes de la banlieue parce que nous refusons de leur donner les moyens permettant de répondre à la demande. Je suis le ministre de toutes les formes d’enseignement, et je veux offrir aux familles la même liberté de choix que celles dont disposent les familles des centres urbains. C’est pourquoi dès cette année, un fond d’intervention spécifique "Espoir Banlieue" sera créé sur le budget de l’éducation nationale pour permettre le financement des dépenses de fonctionnement des établissements privés qui accepteraient d’ouvrir des classes dans les banlieues." ...

Evidemment tout cela est à mettre en perspective avec la politique affichée par le Président de la République et son gouvernement : on commence par dénigrer le système éducatif, ensuite on lui retire un maximum de moyens : suppression de 11 200 postes ... et enfin on organise la vente à la découpe .. Pour l’enseignement professionnel (50 lycées fermés ces dernières années) c’est à l’entreprise via l’apprentissage de prendre le relais sans jamais s’interroger sur le taux d’échec de ce type de formation (20% des personnes en apprentissage arrête dans les six mois) et pour les banlieues c’est au religieux, au spirituel de prendre le relais.

Pour donner un sens à tout cela le Président de la République n’a pas hésité à expliquer que l’instituteur n’égalera jamais le curé dans son discours à Latran ! Le ministre Darcos répond ainsi favorablement à la demande de l’enseignement catholique qui avait fait savoir en septembre dernier qu’il souhaiter installer des antennes dans les zones sensibles... dans la droite ligne de la vision de Nicolas Sarkozy sur sa "laïcité positive"... Derrière cette mesure, c’est l’école publique qui est attaquée car une fois amputée des moyens on ne pourra que constater qu’elle ne remplit pas ses missions et en conséquence pour secourir les pauvres l’"espérance spirituelle" suppléera l’"espérance sociale" !


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