Afghanistan : la France entre en guerre

samedi 12 avril 2008.
 

La décision régalienne et d’allure dictatoriale d’augmenter sensiblement la participation de l’armée française à la guerre d’Afghanistan a soudain réveillé l’opposition à Sa Majesté DE NAGY BOCSA. Il était temps !

Face à ce début d’opposition, la propagande gouvernementale se déploie. Ainsi le 03 Avril pouvait-on entendre sur les ondes officielles de France-INFO un militaire français en Afghanistan chargé de formation de l’armée afghane - la formation est la mission la plus présentable - expliquer que la difficulté pour apprendre aux soldats afghans à tirer au mortier (sur d’autres afghans) était que ses recrues étaient à 80 % analphabètes.

La France coloniale est toute entière dans ce propos anodin : peu importe que les Afghans restent analphabètes, la République Française ne leur apprend pas à lire et à écrire - on laissera ça à une brave ONG chargée d’animer le spectacle humanitaire - mais à s’entretuer.

Cette participation, dans le cadre de l’OTAN, ne date pourtant pas d’hier et du temps de CHIRAC et DE VILLEPIN, l’armée de l’air française participait activement aux opérations menées sur le terrain contre l’ennemi afghan. Les forces spéciales étaient également présentes.

Cet ennemi est d’ailleurs assez mal défini et les médias évitent maintenant de le décrire tant il est évident que la résistance afghane à l’occupation étrangère dépasse désormais le cadre des seuls « Talibans » ou répertoriés comme tels.

Mais la décision élyséenne intervient à un moment où les Etats-Unis, embourbés en Irak et en Afghanistan et voulant dégager des effectifs pour d’autres aventures, appellent l’OTAN au secours. Ce geste du Président français est, comme tous les autres, un geste destiné aux grands médias : le geste théâtral d’une main secourable tendue à un ami en difficulté.

Que le Président attende pour son geste une récompense sous la forme d’un poste de commandement régional dans l’OTAN montre qu’une nouvelle fois il se rêve dans un siècle aristocratique défunt, qu’il se joue la comédie de la favorite ou du courtisan zélé et qu’il ne veut pas admettre qu’aujourd’hui comme hier les putains se font payer avant.

Au passage, il démontre lui-même à la population française que si les CAISSES SONT VIDES elles ne le sont pas autant qu’il le prétend puisqu’il y a de l’argent pour ces activités onéreuses hors de nos frontières : au Tchad où l’armée française est le noyau de la force européenne EUFOR constituée à grand peine, au Kosovo où les Etats-Unis envoient le matériel pour réalimenter la guerre, en Georgie où l’armée française après avoir formé , du temps de DE VILLEPIN, les troupes de montagne, forme maintenant la Marine géorgienne, ses commandos et ses garde-côtes, en prévision du clash militaire avec la Russie que souhaite Washington, sans oublier les activités à l’intérieur des frontières fictives de l’Empire pour conduire dans les eaux de la Nouvelle Calédonie des manoeuvres navales avec les voisins impérialistes : Australie et Nouvelle-Zélande.


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