Pour Jean-Marie Le Pen il est "tellement évident que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale" (2 articles)

samedi 21 mars 2020.
 

C) Avril 2015 : Le Pen persiste sur les chambres à gaz "détail" de l’Histoire

Jean-Marie Le Pen campe sur ses positions. Interrogé ce jeudi 2 avril par Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV et RMC, le président d’honneur du Front national a réitéré ses déclarations sur les chambres à gaz nazies : pour lui, il s’agit toujours d’un "détail".

Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée, que les chambres à gaz étaient un détail de la guerre, à moins d’admettre que c’est la guerre qui était un détail des chambres à gaz", a-t-il soutenu.

Avant de poursuivre : "Je maintiens [ces propos] parce que je crois que c’est la vérité et que ça ne devrait choquer personne et qu’on a instrumentalisé cette affaire contre moi en y introduisant un soupçon d’antisémitisme alors que je mets au défi quiconque de citer une phrase antisémite dans ma vie. […] Ce n’est pas un million de morts, ce sont les chambres à gaz."

Relancé sur l’horreur de l’Holocauste, Jean-Marie Le Pen botte en touche : "La guerre est horrible vous savez, un éclat d’obus qui vous déchire le ventre, une bombe qui vous décapite, une chambre qui vous asphyxie, tout ça c’est assez ignoble, c’est vrai."

Contactée par Europe 1, Marine Le Pen a déclaré être "une nouvelle fois en désaccord profond avec Jean-Marie Le Pen, et sur le fond, et sur la forme".

Cinq condamnations

L’ancien candidat à la présidentielle avait pour la première fois tenu ces propos en septembre 1987 au micro de RTL. "Je n’ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale" avait-il alors déclaré.

Il les tiendra de nouveau en 1997 puis en 2008 et enfin en 2009, en séance au Parlement européen. Parmi les 18 condamnations dont il a été l’objet, 5 concernent ces propos.

Dans la même interview, Jean-Marie Le Pen, interrogé sur la présence de gaullistes au sein du parti, en a profité pour dire qu’il y avait aussi "des fervents pétainistes".

A.S., Temps réel Nouvel Obs

A) Le Pen : toujours le répugnant "détail" (avril 2008)

Cherchant à faire à nouveau parler de lui, Jean-Marie Le Pen, a repris sa phraséologie de "détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale" concernant les chambres à gaz nazies, dans un entretien accordé au magazine "Bretons".

"J’ai dit que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : ça me paraît tellement évident", déclare le président du Front national dans le mensuel diffusé en Bretagne et en région parisienne.

Alors que le journaliste de Bretons lui fait remarquer que l’on a "déporté des gens pour les amener dans des camps juste pour les faire tuer", Jean-Marie Le Pen répond : "mais ça, c’est parce que vous croyez à ça. Je ne me sens pas obligé d’adhérer à cette vision-là. Je constate qu’à Auschwitz il y avait l’usine IG Farben, qu’il y avait 80 000 ouvriers qui y travaillaient. À ma connaissance, ceux-là n’ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés".

Ses propos ont immédiatement été condamnés par des politiques et associations, qui y ont vu un exemple de "négationnisme".

M. Le Pen de son côté a affirmé dans un bref communiqué qu’il avait "interdit expressément par lettre recommandée il y a déjà 15 jours" au magazine Bretons de publier cet entretien.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a estimé que l’ex candidat à la présidentielle, "en pleine perdition politique", s’avançait "encore plus sur la voie du négationnisme" pour "faire parler de lui".

La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme a pour sa part annoncé que le leader frontiste s’exposait à "de nouvelles poursuites judiciaires que la Licra ne manquera pas d’engager après consultation de sa commission juridique".

Dénonçant le "révisionnisme clairement assumé" de M. Le Pen, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) a espéré "que la justice ne laissera pas de tels propos impunis".

"Il faut condamner extrêmement sévèrement Jean-Marie Le Pen", a renchéri le député européen Vincent Peillon (PS) sur RCJ (radio de la communauté juive).

Même tonalité chez le député (app-communiste) Jean-Pierre Brard, qui a appelé dans un communiqué "le ministère de la justice à engager, sans atermoiement, les poursuites les plus sévères" pour ces "propos abjects".

M. Brard a par ailleurs demandé à la vice-présidente du FN Marine Le Pen, "qui prétend vouloir donner une nouvelle image au parti", de "condamner sans réserves" ces déclarations et de "présenter les excuses de son parti".

Le chef du parti d’extrême droite avait été condamné à 1,2 million de francs (183.200 euros) d’amende pour ses premières déclarations sur le "détail", en 1987 sur RTL.

Article de L’Humanité


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