Pour des Assises du communisme (texte émanant essentiellement de cadres ou anciens cadres du PCF)

jeudi 22 mai 2008.
 

Il faut se rendre à l’évidence : les forces qui se réclament du communisme apparaissent éclatées, désillusionnées, découragées, traumatisées... Certains se prononcent même pour leur disparition. Or, plus que jamais, il est indispensable d’offrir une perspective à l’espoir que l’on sent poindre dans les multiples échanges qu’entretiennent les militants communistes avec la population dans leurs villes et leurs villages, avec les salariés sur leurs lieux de travail.

Ils sont en effet de plus en plus nombreux ceux qui considèrent le capitalisme comme néfaste. Les récents résultats électoraux n’effacent pas cette donnée primordiale confirmée par la victoire au référendum de 2005, les mouvements sociaux dont celui du CPE, les différentes enquêtes d’opinion...

Dans son évolution financière, le capitalisme est de plus en plus exploiteur, parasitaire, prédateur, de plus en plus porteur d’aliénations et de dominations. Des masses énormes d’argent s’accumulent entre les mains d’un nombre toujours plus réduit de personnes, tandis que s’accroissent les inégalités et que d’immenses besoins restent insatisfaits. A l’échelle de l’humanité, l’essentiel des richesses continuent à être concentrées dans quelques pays et les inégalités de développement augmentent sans cesse. Des moyens énormes sont stérilisés dans une spéculation financière à grande échelle.

Dans ces conditions, la démocratie affichée est de plus en plus surfaite et l’idéologie libérale traverse désormais toutes les sphères de notre société au point que la quasi-totalité des médias en sont aujourd’hui les véhicules. Les assemblées élues ont de moins en moins de pouvoirs, lesquels se concentrent entre les mains des détenteurs des moyens de production et d’échange, des acteurs des marchés financiers.

Pour autant, tout nous conduit à considérer que le système capitaliste a fait son temps et qu’il doit laisser la place à une autre société. Des expériences malheureuses, parfois tragiques, ont eu lieu au nom du communisme. Elles ont pris fin par hypertrophie étatique, confiscation des souverainetés et négation de la démocratie qu’elles prétendaient pourtant vouloir établir.

C’est pourquoi nous souhaitons que soit reposée la question de l’actualité du communisme, d’un communisme qui soit de notre temps.

Pour cela, les grandes lignes d’un projet de société doivent être redéfinies ou réaffirmées :

1) Si le pouvoir capitaliste réside dans l’appropriation privée, à l’inverse le pouvoir du peuple, celui de la société dans son ensemble, ne doit-il pas consister avant tout en l’appropriation sociale des grands moyens de production et d’échange, des établissements bancaires et financiers, dans des formes qui sont à réinventer ?

2) Le pouvoir des citoyens ne devrait-il pas être renforcé dans les institutions politiques, afin de dessiner les contours d’une véritable nouvelle république au sein de laquelle le triptyque « liberté égalité fraternité » pourra prendre tout son sens, mais aussi sur les lieux de travail, sans quoi la démocratie demeurerait bancale, amputée ?

3) Cette même démocratie ne peut-elle pas mettre fin à un capitalisme grand pollueur et grand gaspilleur des ressources naturelles ? L’appropriation sociale apparaît en effet comme la condition de véritables politiques de développement durable, en pleine connaissance des apports que la science et les technologies doivent mettre à la disposition de tous.

4) Le travail ne doit-il pas être débarrassé de l’aliénation qui lui est attaché et ne peut-on imaginer une nouvelle forme de travail assurant un revenu social à tous, motivant et responsable, un travail n’ayant plus rien de commun avec le salariat et l’exploitation qu’il implique ?

5) Tous les peuples ne doivent-ils pas être souverains pour déterminer leur avenir et quelle articulation doit-il y avoir entre eux et l’Europe, l’échelon mondial ? Par quel moyen parvenir à des rapports de paix, d’égalité de tous les Etats, à des coopérations élargies et profitables à tous, notamment par l’intermédiaire d’une ONU réformée et démocratisée ?

Toutes ces données nous interpellent et doivent être débattues sur le sens que nous devons donner à la place de l’Europe, de la nation, des collectivités et des citoyens dans notre projet de société. C’est cette voie vers un communisme renouvelé que nous devons co-élaborer, construire avec l’ensemble du peuple.

C’est pourquoi nous proposons la tenue d’Assises du communisme en 2008. Ces journées de réflexion auraient pour vocation de reposer les questions essentielles de l’évolution de la société dans laquelle nous vivons et de jeter les bases d’un projet de changement de société pour le 21e siècle.

Nous suggérons que ces rencontres rassemblent, dans une libre confrontation et sans exclusive, un maximum de militants et de citoyens de diverses sensibilités, aux côtés d’intellectuels, de scientifiques, d’élus et de représentants du mouvement social et associatif.

Tous ceux qui se réclament ou non du communisme y seraient les bienvenus car la diversité des approches est autant de possibilités d’enrichissement, aucun tabou ne devant constituer un préalable à ce vaste échange.

La société évolue. Le capitalisme se transforme. Sans être pour autant une « avant-garde éclairée », les communistes ne peuvent demeurer à la traîne de cette gigantesque mutation. Nous espérons donc que notre proposition soit examinée et discutée par tous les communistes afin que les enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne soient pas écartés au nom de considérations plus immédiates.

Marianne Aguado, PCF, conseillère municipale, (76360 Barentin) ; Henri Alleg, au Parti depuis 1941, ancien directeur d’"Alger républicain" ; André de Andrade, projeteur génie civil, militant communiste ; Jean Arrayet ; Jean-François Autier, cheminot retraité, conseiller municipal de Bassens (1971-1995), ancien permanent PCF 33, jean-francois.autier TKK wanadoo.fr ; Christian Baillet, retraité du Port autonome de Bordeaux ; « ... dès maintenant (...) travailler au contenu d’une démarche politique alternative à proposer au peuple de France et qui de mon point de vue, pourrait s’inspirer de la Résistance, du CNR et de son programme progressiste, républicain et patriotique... », Claude Beaulieu, adhésion au PCF en 1960, quitté en 2000, Président du Comité Valmy, claude.beaulieu TKK noos.fr ; Bruno Becerro, 35 ans, chômeur, adhérent depuis mai 2007 ; Bernard Blandin, cadre SNCF à la retraite, président fondateur de la Mutuelle des Cheminots de la région SNCF de Bordeaux, président fondateur de la Mutuelle Atlantique de Prévoyance ; Armand Boileau, Armand.Boileau TKK wanadoo.fr, retraité de l’Éducation nationale, membre de Parti Communiste depuis 1954, tél. 0556384377 ; Lisette Boutet, retraitée banque ; Marc Céfallo, militant communiste marxiste-léniniste ; Alain Chancogne, retraité banque, alainchancogne TKK aol.com, tél. 06 75 13 04 79 ; Jean-Jacques Crespo ; Jean Cucurull, attaché territorial, ancien rédacteur en chef des Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest, ancien secrétaire à l’organisation de la Fédération de la Gironde du PCF, jean.cucurull TKK wanadoo.fr ; Claude Deloume, retraité SNCF, ex-adhérent du PCF ; Gérard Euzenot, responsable syndicaliste CGT, membre de la section cannoise du PCF ; Jo Garcia, retraité du Gaz de Bordeaux, adhésion au PCF 1963, ancien des JC, jogarcia TKK free.fr ; Maïté Labeyriotte, agricultrice, PCF ; Alain Larue ; René Le Bris, PCF Hérouville-Caen, Calvados ;Jean-Louis Lemoigne (adhérent depuis 1969) ; Jean Lévy, militant du PCF 1956-2000, ancien responsable de la FD CGT des Employés, ancien DSN CGT du Crédit du Nord ; Pierre Martin, PCF 94, Comite central Gauche communiste ; Christian Mayerau, retraité ; Michel Mélinand, PCF 95, Comité central de la Gauche communiste, ingénieur, animateur de www.unitecommuniste.org ; « ... exception faite du bilan des ex-pays communistes que l’on doit qualifier de positif », Daniel Nicolas, ex-adhérent du PCF, membre du PRCF ; Jean-Luc Pageon, syndicaliste (33300 Bordeaux) ; Michel Peyret, membre du PCF de 1953 à 2006, retraité, député de la Gironde (86-88), m.peyret TKK cegetel.net ; Pierre Pujo, adjoint au maire ; Christian Reinkingen, retraité cheminot, membre du PCF de 1967 à 1991, reinkingen-c TKK orange.fr Bordeaux, tél. 08 75 40 91 96 ; Jean-Louis Remande, 50 ans, cheminot, permanent syndical interpro, adhésion pcf 1980 (courant de pensée : gauche communiste), ex-candidat cantonales et municipales de 1983 à 2002, 76360 Barantin ; Gilberte Salem, au Parti depuis 1945, militante anticolonialiste, ex-enseignante ; Régis Saphores, militant syndical, adhérent PCF jusqu’en 98 ; Anne Soler, psychologue (à la retraite), membre du PCF depuis 1973 ; Alain Theux, PCF (Jalles-Médoc), retraité du journal Sud-Ouest, ancien secrétaire de la cellule de Sud-Ouest, ancien délégué du syndicat du Livre CGT ; Jean Pierre Tricaud, cadre de la banque, militant syndical, ex-membre du PCF (1980/2002) ; Danielle Tronche, salariée administrative et technique de la Fédération de la Gironde du PCF (1976-2001) ; Raymond Debord, François Ferrette, Vincent Présumey (Collectif de rédaction de Militant) ; « ... avec de sérieuses réserves sur la manière totalement négative dont vous présentez le bilan des expériences issues de la Révolution d’Octobre... », Georges Hage, pour le secrétariat de la Confédération d’action communiste ; André Baudin , adhésion au PCF en 1973 , quitté en 1983 , journaliste-écrivain , rédacteur en chef de la revue "Art Sud" ; Jacques Lesbat , membre PCF depuis 1947 , Président de l’Amicale des Vétérans du PCF-Gironde ; Lilianne Lesbat , membre du PCF , ancienne déléguée syndicale Hospitaliers ; Charles Hoareau , Rouge Vif 13 ; Henri MARTIN , membre du Comité Central du PCF de 1956 à 1994 .


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