De la France à l’Italie, le social-libéralisme mène à l’impasse. Construisons une autre perspective (par le MARS Gauche Républicaine)

vendredi 23 mai 2008.
 

Les dernières élections en Europe viennent, toutes, de confirmer la tendance lourde observée notamment en France avec la défaite de Ségolène Royal. A s’être toujours davantage éloignés de toute volonté transformatrice, les partis sociolibéraux subissent des défaites de plus en plus sévères.

Défaite en Italie permettant le retour de Berlusconi, perte de la Mairie de Rome pour la première fois depuis la Libération, défaite du New Labour aux Municipales. Alors même qu’en retard de plusieurs trains, des dirigeants du P.S appellent à normaliser définitivement celui-ci sur le modèle Blairiste, ce modèle se révèle une impasse. A renoncer à défendre et promouvoir les intérêts de l’écrasante majorité de ceux qui vivent de leur seule force de travail, cette gauche-là a oublié le peuple au point de perdre son appui. En lieu et place d’un projet émancipateur, social et égalitaire que la gauche n’aurait jamais du abandonner, la droite populiste a su attirer une partie des classes populaires par des accents au volontarisme trompeur, qui ne cacheront qu’un temps un programme économique profondément libéral lesté de tendances autoritaires, xénophobes et démagogiques.

Heureusement une autre voie se dessine également en Europe. Des forces émergent qui renouent avec la raison d’être de la gauche. Elles ont pour ambition commune de changer le rapport de force à gauche et affirment une vocation majoritaire pour appliquer, sans tarder, des programmes de rupture avec le libéralisme. Ces forces - dont Die Linke en Allemagne est l’exemple le plus parlant, mais que l’on retrouve aussi au Danemark, Pays-Bas au Portugal - ont en commun d’avoir su réunir des sensibilités différentes qu’elles soient issues du mouvement ouvrier ou porteuses de revendications sociales, altermondialistes et écologistes plus récentes.

En raison d’un ancrage républicain profond, la France est le pays européen ou s’exprime depuis 25 ans la plus forte réaction au libéralisme.

Cette combativité existe toujours comme le prouvent les actuelles mobilisations sociales et de la jeunesse. La situation est donc largement aussi favorable qu’ailleurs à l’émergence d’un nouveau parti qui puisse enfin exprimer la volonté de millions de nos concitoyens de changer l’ordre dominant. Il faudrait pour cela surmonter nos échecs récents en la matière mais aussi ne pas se tromper d’objectif : l’heure n’est pas à la construction d’un parti révolutionnaire cultivant son pré-carré à la gauche d’un parti dominant qui se chargera, lui, des « choses sérieuses » mais bien à placer au coeur de la gauche un vrai projet de rupture pour, ici et maintenant, construire une majorité le permettant. Le Mars-Gauche Républicaine a initié avec d’autres, il y a quelques mois, un appel des républicains de gauche en ce sens.

Il faut aujourd’hui relancer concrètement ce processus tant qu’il est encore temps. C’est la raison pour laquelle nous participons à l’appel initié par Politis que nous reproduisons dans cette lettre. C’est un fait d’importance car les 55 premiers signataires, venus d’horizons très divers, appellent à construire un cadre permanent localement et nationalement. Sans attendre. Dans les semaines à venir nos militants oeuvreront partout à sa réussite. Que tous ensemble nous y parvenions serait la meilleure manière de fêter le mois de mai....

Eric Coquerel

Président du Mars-Gauche Républicaine


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