Pollution atmosphérique : un risque croissant

mardi 17 juin 2008.
 

La pollution de l’air en milieu urbain est générée par les transports, les industries et la production énergétique. Elle se manifeste par la présence de particules fines (les aérosols, et notamment de carbone) et de smog urbain (dont l’ozone troposphérique) bien visible.

La pollution atmosphérique cause en moyenne chaque année la mort prématurée de 7 millions de personnes dans le monde dont 600 000 en Europe et 45 000 en France, selon l’Organisation Mondiale de la Santé et le Ministère du Développement Durable.

Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/envir...

La directive du 30 décembre 1996 sur la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie donne la définition suivante de la pollution atmosphérique :

"la pollution atmosphérique est l’introduction par l’homme, directement ou indirectement, dans l’atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre la santé humaine en danger, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives."

A) Les types de pollutions atmosphériques

La pollution atmosphérique est d’origine très diverse. Elle peut provenir des industries, des activités domestiques ou encore du trafic routier. Il existe plusieurs types de pollution atmosphérique :

a1) La pollution urbaine :

Elle affecte principalement la santé humaine. En effet, l’exposition à plusieurs substances indésirables simultanément augmente leurs effets nocifs. La pollution urbaine détériore aussi les bâtiments par corrosion et salissure.

a2) A l’échelle régionale :

Les pluies acides : Elles sont dues à la formation d’acides nitriques et sulfuriques formés par combinaison de pluie et d’oxydes d’azote et de soufre. Ces polluants proviennent des rejets en zones urbaines. Les pluies acides sont l’une des causes du dépérissement des lacs et des forêts causé par les dépôts acides, secs et humides.

La pollution photochimique ou smog : Elle provient principalement des véhicules. Les oxydes d’azote, le monoxyde de carbone et les carbones organiques volatils sont à l’origine de la formation de l’ozone troposphérique (basse altitude) et du PAN (Peroxyacétylenitrate). Il y a formation de brouillard ou smog lorsque les concentrations en ozone ("mauvais ozone") dans l’air ambiant sont élevées.

A3) A l’échelle planétaire :

La destruction de la couche d’ozone : La diminution de la couche d’ozone stratosphérique (à haute altitude) provient de l’action du chlore et du brome gazeux issus des activités domestiques. En diminuant, la couche d’ozone, appelée "bon ozone", pourrait engendrer des pathologies telles que des cancers de la peau, car les radiations U.V. ne sont plus filtrées par la couche.

La modification de l’effet de serre : L’effet de serre est causé par l’accumulation de certains gaz, ce qui entraîne un échauffement de l’atmosphère. Ce phénomène est naturel, mais une accumulation trop grande de ces gaz pourrait entraîner des modifications climatiques importantes.

B) Surveillance de l’air

La pollution de l’air est la première préoccupation environnementale des français. L’air est contrôlé grâce à une soixantaine de stations fixes ou mobiles réparties dans les villes dépassant 50.000 habitants.

Des capteurs recherchent les teneurs de quatre polluants (SO2, NO2, PS, O3). Il est envisagé d’y intégrer la recherche de nouveaux polluants tels que le benzène.

Les éléments recueillis servent à établir l’indice Atmo. Cet indice est publié quotidiennement auprès du public et des autorités conformément à la loi sur l’air du 30 décembre 1996. Notons au passage que la qualité de l’air des zones industrielles ou des campagnes n’est pas étudiée.

b1) Qu’est ce que l’indice Atmo ?

L’indice Atmo est un indicateur global de la qualité de l’air. Calculé dans les agglomérations de plus de 50.000 habitants, il sert à informer de façon simple la population. Au plan local, ce sont des associations agréées qui se chargent de ces mesures et de cette information.

L’indice utilise une échelle de valeur allant de 1 (excellent) à 10 (exécrable).

b2) Mise en place d’une surveillance par satellite

La circulation automobile intense, liée à des conditions météorologiques particulières (atmosphére stable, absence de vent, fort ensoleillement, brouillard ...etc), est souvent la principale source de pollution atmosphérique.

Le réseau de surveillance de la qualité de l’air est un outil de grande valeur pour savoir comment évolue la pollution. Cependant, la faible densité des stations de mesure est un obstacle à une meilleure connaissance de cette pollution en raison de la grande hétérogénéité de nos villes. Une cartographie précise est impossible.

Des études récentes montrent que les observations périodiques effectuées par les satellites actuels pourraient pallier à cette insuffisance.

Les satellites nous fournissent des images acquises à des longueurs d’ondes variables. On s’est rendu compte qu’ils permettaient d’appréhender la pollution atmosphérique qui absorbe plus ou moins les émissions des satellites. On a ainsi établi des corrélations fortes entre les observations par satellite et l’indice Atmo.

C) Influence de la pollution atmosphérique sur la santé

c1) Les pathologies observées en fonction des polluants

Sans se focaliser uniquement sur les pics de pollution, nous respirons tous les jours l’air troposphérique dans lequel stagnent les principaux polluants. Cette pollution de fond principalement causée par les transports routiers, fragilise nos organismes. Durant les 92 jours les plus pollués l’an passé, l’Institut national de Veille sanitaire a recensé 265 décés prématurés. Chaque polluant a sa part de responsabilité, ils n’agissent pas tous au même niveau. Nous étudions ci-dessous leurs conséquences :

- > Oxydes d’azote (principalement produits par les transports et les centrales thermiques) : Puissant irritant des voies respiratoires en s’infiltrant jusque dans les alvéoles. Au niveau des bronches, il favorise les infections bactériennes chez les enfants et une hyperactivité chez les asthmatiques.

- > Dioxyde de soufre (provient de la combustion du fuel, charbon et diesel) : Irritant avec effets bronchoconstricteurs et essouflement chez les asthmatiques. Toux et gène respiratoire chez l’adulte. Altération des fonctions respiratoires chez l’enfant.

- > Monoxyde de carbone (moteurs à essence et circulation routière) : conséquence irréversible sur l’hémoglobine. Baisse de l’oxygénation.

- > Particules en suspension (diesel, combustion industrielle, chauffage et incinération de déchets) : Très dangereuses même à de faibles concentrations. Altération de la fonction respiratoire chez l’enfant. Propriétés cancérigènes pour les composés émis par les moteurs diesel.

- > Ozone (interaction entre les ultraviolets et les gaz tels que CO, SO2, NOx, COV) Atteint facilement les alvéoles pulmonaires, toux, altération pulmonaire surtout chez l’enfant et l’asthmatique. Effets aggravés par l’exercice physique.

- > Composés organiques volatils ( émis dans les gaz d’échappement et des solvants) : Irritants pour les yeux, gorge, nez, poumons. Capacité respiratoire diminuée. Risques d’effets cancérigènes.

- > Plomb (Provient des hydrocarbures plombés) : Modifie la composition du sang en génant la fabrication de l’hémoglobine.

c2) Les maladies des voies respiratoires

L’asthme est la principale manifestation des maladies respiratoires.

Parmi les facteurs environnementaux, la pollution atmosphérique n’est pas la cause de l’accroissement de l’asthme observé depuis une vingtaine d’années dans les pays industrialisés.

Par contre la pollution atmosphérique exacerbe l’asthme et certaines réactions bronchiques.

L’importance en terme de mortalité prématurée est faible en comparaison avec d’autres causes bien identifiées telles que le tabagisme qui serait 100 à 10.000 fois plus dommageable selon qu’il soit passif ou actif

c3) Impact sur le risque de maladies cardio-vasculaires

Il s’agit d’un phénomène bien identifié, lié à l’accroissement du taux de carboxy-hémoglobine qui au delà de 4 à 10 % (selon les études) provoquent des troubles cardiaques additionnels.

c4) Le cancer du poumon

Le rôle de la pollution atmosphérique sur l’accroissement à long therme du risque de cancer du poumon est à l’étude depuis plus de vingt ans. Ces études mettent en cause les émissions des gaz d’échapppement des véhicules diesel.

Des substances organiques adsorbées sur les particules fines en suspension des gaz d’échappement diesel peuvent provoquer, chez le rat (et pas chez d’autres cobayes), l’apparition de tumeurs cancéreuses du poumon pour une concentration de particules fines supérieures à 2000 µg/m3/j.

On ne sait pas si le métabolisme humain se rapproche de celui du rat dans ce cas ci.

Si c’est le cas, il subsiste une marge de sécurité importante entre la concentration limite de saturation de la fonction de clairance alvéolaire humaine qui se situe entre 500 et 1000 µg/m3.

De plus les concentrations moyennes en particules fines diesel dans l’air atmosphérique sont estimées aujourd’hui à environ 30 µg/m3 dans les villes.


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