Rencontre nationale : le PCF face au défi de son existence

mardi 17 juin 2008.
 

Une rencontre nationale à laquelle participait plusieurs centaines de militants, se déroulait samedi à Tours, sur les transformations à apporter à leur parti.

La troisième « rencontre nationale », comme les deux précédentes, sur la mondialisation et sur le projet communiste, à Paris et à Marseille, visait à « nourrir le débat » dans la préparation du 34e Congrès du PCF. Son ordre du jour portait sur les « transformations du PCF », que le congrès aura pour tâche de décider.

Le PCF face au défi de son existence

Dans leur diversité, les communistes en ont conscience : leur parti est à un tournant de son histoire. Après une longue phase d’affaiblissement électoral poursuivi sur des décennies, leur candidate à l’élection présidentielle de 2007 a atteint un niveau historiquement bas, 1,93 %. Des commentateurs en tirant la conclusion trop hâtive d’une mort déclarée du PCF. Pourtant, le PCF ne peut se réduire à ce score. Fort de dizaines de milliers de militants et d’un riche réseau d’élus, son influence reste importante dans les territoires, comme l’a montré le résultat de 9 % aux élections cantonales au plan national.

Un Parti en contrastes, donc, un peu à l’image du monde dans lequel il évolue aujourd’hui : force révolutionnaire, dans une époque marquée par le reflux de tous les mouvements et États se réclamant de la révolution, et par le triomphe apparent de la mondialisation capitaliste. Mais force reconnue comme utile à une gauche en crise, par le dévouement de ses militants, leur implantation dans la cité et l’entreprise, au plus près des citoyens, au moment où se cherche un débouché politique réellement alternatif à la contestation du libéralisme et aux mouvements sociaux de résistance à la politique sarkozyste.

Élaboration du projet alternatif, et organisation pour le porter, qui fait de la démocratie à tout instant le moyen et le but : les communistes ne dissocient pas les deux aspects de la question. Mais alors que les expériences précédentes de gouvernements de gauche ont toutes échoué, faute de s’attaquer au mur de l’argent, et que se cherchent de nouvelles expériences de rassemblement sur la base d’identités politiques en redéfinition, comme le Nouveau Parti anticapitaliste lancé par la LCR, sur une base d’abandon de la référence communiste et de division pérenne de la gauche, les communistes ont tenu à poser des jalons, dans le mandat donné à leur direction à l’assemblée générale extraordinaire de décembre dernier préparant le congrès.

Actualité du communisme

« Les débats font ressortir l’idée que les exigences de la lutte de classes dans les conditions de notre époque actualisent la notion de communisme, et qu’il est nécessaire pour mener cette lutte que vive et rayonne un Parti qui s’y réfère explicitement », dit le mandat. Mais « les communistes sont conscients que nous ne pouvons pas continuer comme ça. Nous sommes devant un défi existentiel, à un moment charnière de notre histoire mais également de celle d’une gauche de véritable transformation sociale dans la France d’aujourd. Il est un devoir d’invention à faire sous peine de disparaître et, avec nous, la possibilité d’oeuvrer à une voie révolutionnaire. (...) Les discussions expriment très largement l’attachement politique des communistes au PCF (...) Le débat du congrès de 2008 devra confronter toutes les opinions, sans en exclure aucune a priori ». Un mandat à la fois vaste et précis, qui devrait servir de boussole aux échanges d’aujourd’hui.

Humanite.fr avec S. C.


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