Liberté, j’écris ton chant...

mardi 5 août 2008.
 

B) La liberté au cœur du combat communiste

Les étudiants communistes organisaient, vendredi 17 octobre 2014, à l’université Paris-VIII Saint-Denis, une conférence sur le thème  : «  Le communisme de nouvelle génération, pour de nouvelles libertés  ».

Au centre du débat pour un « communisme de nouvelle génération », organisé par l’Union des étudiants communistes (UEC) vendredi soir à l’université Paris-VIII Saint-Denis, la liberté, sous toutes ses coutures. Liberté au travail, liberté dans son rapport au monde, aux autres, dans une «  société libérale qui a fait de la liberté son étendard  », posera le psychanalyste Gérard Miller. De fait, le mot même se trouve interrogé, tant il est devenu une arme idéologique dans les mains du capital  : liberté d’entreprise, libérer le travail… Autant d’injonctions qui servent la domination d’un petit groupe sur la majorité. «  Nous n’avons pas toujours, historiquement, pris la pleine mesure de ce que représente la liberté, expliquera le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent. Considérant parfois que c’était une étape ultérieure, je crois pour ma part qu’elle doit être un enjeu central de conquête dans le combat émancipateur.  » Et de poursuivre  : «  Sans mésestimer les aspects de compétition, ni même de guerre, qui ont existé contre les régimes soviétiques, je crois fondamentalement que ces pays se sont effondrés faute d’avoir réellement misé sur la promotion des libertés.  »

Pour autant, le monde dit «  libre  » de l’après-guerre l’est-il vraiment  ? «  La société américaine possède la plus grosse population carcérale du monde, note Gérard Miller, largement devant la Chine, la Russie ou l’Iran. Si on appliquait en France, cette “liberté à l’américaine”, nous passerions de 60 000 à 500 000 détenus  », souligne encore le psychanalyste. À la vérité, ce monde dit libre est un monde de contrôle généralisé  : «  Des sociétés rassemblent chaque jour toutes les traces informatiques des citoyens  » laissées sur Internet, mais aussi avec une Carte bleue, ou un pass de transport, explique Pierre Laurent.

Mais c’est aussi sous l’angle de la propriété privée que doit se lire la problématique des libertés  : «  On est dès le départ dans une condition de non-liberté, détaille, citant Marx, la philosophe Stéphanie Roza, parce que nous vivons dans une société inégalitaire, marquée par des dominations de toutes sortes, et que ces dominations pèsent sur nos consciences, sur nos pratiques, sur nos modes de vie.  » Il en résulte que «  la liberté est une conquête, mais pas une conquête individuelle. Une conquête collective, donc une conquête historique qui passe par une gestion collective des ressources. Pour obtenir ce contrôle collectif, il faut passer par un travail en commun de culture. Donc un processus à la fois théorique et intellectuel et qui procède également de luttes politiques pour des conquêtes de libertés et de droits nouveaux  ». Un chantier à ouvrir.

Frédéric Durand, L’Humanité


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