Elections européennes 2009 (position des "Collectifs Unitaires Anti Libéraux") Rapport d’Yves Salesse

mardi 16 septembre 2008.
 

Rappelons les sujets les plus marquants de l’actualité européenne ces derniers mois :

- Jurisprudence de la cour justice, qui donne un fondement juridique au dumping social, et projet de directive européenne sur le temps de travail.

- Non irlandais.

- Lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui cherche à consolider le pourtour méditerranéen comme base arrière du capitalisme européen ; accompagné de la « directive de la honte » qui ne vise pas, selon moi, à empêcher l’immigration mais sert un objectif politique et un objectif social. Le premier consiste à montrer que l’on agit contre l’immigration ; le second à faire peser une menace accrue sur les immigrés de façon à disposer d’une main-d’oeuvre docile.

- Conflit entre la Géorgie et la Russie.

La présidence française est pour l’instant marquée par la déclaration de Sarkozy sur l’incompétence européenne en matière sociale, les efforts pour faire revenir les Irlandais sur leur vote, le rôle moteur sur l’UPM et l’immigration, la tentative de jouer un rôle dans le conflit du Caucase.

Notre intervention en cette rentrée doit combiner la participation aux mobilisations et initiative devant marquer cette présidence française et notre bataille en faveur de listes unitaires aux élections européennes.

I. Les mobilisations

Le « travail de masse » doit être tourné vers ces mobilisations. Pour deux raisons. La première est que nous ne devons pas lâcher le sujet Europe. La seconde, subsidiaire, est que l’activité unitaire sur ce sujet facilite la défense de nos orientations politiques générales. Nous privilégions le cadre du « collectif pour une autre Europe » qui s’est significativement élargi vers les forces associatives et syndicales et regroupe tout l’arc politique de la campagne du Non, à l’exception notable du PC. Ce collectif mène campagne sur l’Europe sociale, soutient les initiatives sur les autres sujets prises dans d’autres cadres et propose une convergence du tout à Paris le 6 décembre prochain (la proposition en sera faite notamment au FSE de Malmö). Il a publié un 4 pages développant nos critiques de l’Europe libérale et des priorités Sarkozy et les propositions pour une autre Europe, notamment en matière sociale.

Il faut que les collectifs prennent rapidement les contacts avec les autres forces partiesprenantes pour entreprendre la campagne autour de ce journal : diffusion générale, diffusion dans les diverses actions qui peuvent avoir lieu sur les services publics, le chômage, les licenciements ou le pouvoir d’achat, réunions publiques, etc. (le journal peut être retiré à Rotographie à Montreuil ou commandé. Il faudrait que les collectifs de la RP disent rapidement combien ils en veulent. Il est préférable que les collectifs des régions s’entendent avec leurs partenaires de façon à ne pas multiplier les envois. Mais il faut faire vite).

Nous devons saisir toutes les occasions pour discuter avec les membres du PC de son refus d’appartenir à ce collectif alors qu’il signe une déclaration sur l’Europe avec le PS et le MRG.

II. Elections

Lors de notre précédente coordination nous avons appelé à des listes unitaires. La justification première de cet appel est la nécessité de peser dans le débat sur l’Europe, de faire connaître les propositions largement partagées pour une autre Europe et, si possible, de faire entendre cette voix au parlement européen. Ce n’est pas la nécessité d’avancer dans la recomposition politique. Nous poursuivons notre démarche générale : constituer le front le plus large possible de la gauche anti-libérale chaque fois que possible.

Le contenu d’une telle campagne est déjà disponible avec ce que nous avons dit ensemble pendant la campagne du Non, l’activité unitaire déployée lors de la ratification du traité de Lisbonne et le 4 pages évoqué ci-dessus.

Nous savons qu’il y a désaccord sur le « processus constituant ». Le PCF y est hostile. PRS, la LCR, les écolos du Non au TCE, les Alternatifs y sont favorables. Les communistes unitaires sans doute aussi (à vérifier). Il a fait partie des propositions de la campagne Bové.

Un débat a débuté entre nous ( voir l’échange entre D. Taddéi et moi) ; il faut le poursuivre.

En tout état de cause, ce désaccord n’est pas un obstacle pour une campagne unitaire. La formule du 4 pages est suffisante : « Il faut en finir avec les traités actuels et refonder l’Europe sur de nouvelles bases, décidées dans le cadre d’un processus démocratique impliquant directement les peuples ».

Certains camarades ont le souci justifié de ne pas fermer la porte à des personnes qui ont pu voter Oui par souci tactique, tout en partageant sur le fond nos critiques et propositions. Nous y avons répondu par les deux phrases adoptées lors de la précédente coordination : nous souhaitons des listes ouvertes à tous ceux avec qui il y a accord sur le fond ; nous nous adressons à toutes les forces du Non de gauche. Il n’y a pas d’organisation ayant appelé à voter Oui avec qui l’accord soit possible, parce qu’il désaccord sur le fond avec elles.

La question des relations avec le PS ne se pose pas. Donc rien ne devrait empêcher la réalisation de listes unitaires.

Pourtant l’affaire n’est pas aujourd’hui bien engagée.

M-G Buffet semble souhaiter des listes PC ouvertes.

La LCR n’en a pas officiellement discuté, mais on peut craindre qu’elle privilégie l’affirmation du NPA.

René Revol, vice–président de PRS, a dit être d’accord avec la proposition à condition que toute la gauche du Non y soit. Ce qui est positif mais pose une condition difficile.

Enfin, nous avons à faire à l’opération Cohn Bendit à qui José Bové n’a pas fermé la porte, alors qu’elle qui marquerait un catastrophique retour en arrière vers l’alliance entre défenseurs et adversaires du TCE et de l’Europe libérale, écologistes de gauche et droite, au nom de la primauté de l’urgence écologique. Cette semaine, Cohn Bendit s’exprimait longuement sur France Culture. Il aurait pu choisir tactiquement d’arrondir les angles. Ce fut tout le contraire. Il a réaffirmé les bienfaits de la concurrence et de la libéralisation de certains services publics, son hostilité à tout retour au public d’entreprise privées, traité les partisans du NON d’aveugles, rappelé son combat pour l’alliance avec la droit d’A. Merkel à Hambourg. Un festival ! Nous devons évidemment prendre position aujourd’hui contre cette opération.

La situation peut évoluer. Parce que notre proposition répond à un évident besoin ; parce qu’aucune des forces politiques auxquelles nous nous adressons n’est homogène sur le sujet ; parce que la dispersion risque d’être fatale à toutes. Par exemple, les camarades de l’Est, qui avaient lancé une pétition avant les vacances, ont recueilli près de 800 signatures dont plusieurs conseillers généraux du PC.

Si, comme il a été dit, nous n’engageons pas aujourd’hui une campagne de masse sur le sujet, nous devons faire connaître et défendre notre proposition en toute occasion : fête de l’Humanité, rassemblement autour de l’appel Politis, tracts des collectifs ; etc. Nous devons en discuter localement avec les partenaires pressentis, les adhérents de leurs formations et tous ceux avec qui nous agissons sur l’Europe, les services publics.

C’est localement que des initiatives pour faire connaître la proposition peuvent être décidées à ce stade. Les discussions locales ont pour but de parvenir à des prises de positions, à explorer les possibilités. Pour l’instant, d’éventuels accords ne peuvent être conclus que nationalement. Ce sera autre chose, si, au bout du compte, il s’avère qu’aucun accord d’ensemble n’est possible. Au bout du compte nous ferons des listes communes avec ceux qui le souhaitent


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