Tentative d’assassinat et de coup d’état contre Chávez. En France silence absolu des medias...

jeudi 18 septembre 2008.
 

Curieux ! La taxe-piquenique semble être la nouvelle la plus importante (après la visite du pape, bien sûr) reprise aujourd’hui en chœur par le Figaro, le Monde et Libération. Aucune dépêche (sauf erreur de ma part) sur la tentative de coup d’état contre Hugo Chávez, la semaine dernière.

Ci-dessous, traduction d’un article d’El País paru ce matin 15/09/08. Et on ne pourra pas taxer El País de soutien à la révolution bolivarienne...

Cinq militaires détenus après le coup d’état supposé contre Chávez. Les écoutes téléphoniques révèlent les plans d’assassinat du président du Vénézuela.

Depuis le coup d’état de 2002 qui avait duré 47 heures, le président du Vénézuela, Hugo Chávez, dénonce fréquemment des tentatives de coups d’état et d’assassinat contre sa personne. Mais aucune d’elles ne s’étaient terminées, jusqu’à présent, par l’arrestation de chefs militaires. Et aucune de ces tentatives n’avait été corroborée, comme aujourd’hui, par une preuve tangible qui, dans ce cas, est une conversation téléphonique diffusée mercredi dernier.

Suite à cette conversation, cinq militaires ont été arrêtés pour être supposés mêlés à une tentative de renversement – et éventuellement d’assassinat – du président.

Samedi dernier, les présumés coupables ont été déférés devant le tribunal militaire (FGM). Les charges retenues contre eux ne sont toujours pas connues précisément, mais les officiers sont maintenus en détention préventive et répartis entre le siège de la Direction du Renseignement Militaire (DIM), situé à Caracas, et la prison militaire de Ramo Verde à Los Teques, capitale de l’État de Miranda.

Nous connaissons aujourd’hui l’identité des putchistes : le vice-amiral Carlos Millán Millán, le général de brigade de la Garde Nationale Wilfredo Barroso Herrera et le général de brigade de l’armée de l’air Eduardo Báez Torrealba, tous à la retraite. Les militaires en activité impliqués sont le lieutenant-colonel de l’armée de l’air Ruperto Sánchez,le commandant de la police de l’air de Maracay (capitale de l’État d’Aragua, principale base de l’armée de l’air), le major de l’armée de l’air Helímenas Labarca et le sergent inspecteur du génie Joaquín Brito Lombardero. Parmi ces personnes, la seule personne encore en liberté est le général Báez.

L’acte d’accusation contre ces officiers se base sur une série de conversations téléphoniques qu’auraient eu le vice-amiral Millán Millán et les généraux Barroso Herrera et Báez Torrealba, durant lesquelles ils parlent de plans d’attaque du palais présidentiel de Miraflores et envisagent même la possibilité de commettre un attentat contre l’avion du chef de l’État.

Le général Wilfredo Barroso dit au vice-amiral Millán : "L’objectif est unique : prendre le palais de Miraflores, si le monsieur s’y trouve". D’autre part on entend le général Eduardo Báez Torrealba dire : "Une des actions possibles pourrait être de le faire exploser (l’avion présidentiel), le capturer en vol avec des chasseurs ou le faire arrêter à l’aéroport par l’infanterie au moment où il (Chávez) rentre de voyage".

Les trois officiers partis en retraite après avoir atteint des postes de hautes responsabilités au sein de l’armée, font référence au cours de leurs conversations, aux officiers en activité qui seraient compromis dans le putch.

Les conversations attribuées aux militaires ont été diffusées dans le programme La Hojilla, un des programmes les plus populaires de la chaîne publique Venezolana de Televisión.

Des fonctionnaires du gouvernement ont assuré que l’action militaire avait des appuis dans les sphères civiles, y compris certains directeurs de médias. Les mis en cause, comme le directeur du journal El Nacional, Miguel Otero, ont déclaré que le soi-disant coup d’état et la tentative d’assassinat est encore un délire paranoïaque du président. Ils croient aussi que l’accusation sert de rideau de fumée pour occulter le scandale international créé par le procès en cours aux USA jugeant le cas des 800.000 dolars (564.000 euros) soi-disant envoyés par le Vénézuela pour soutenir la campagne de la candidate à la présidence de la République Argentine, Cristina Kirchner. Otero déclare : "Désolé, président. Le seul putchiste c’est vous".

Les conspirateurs :

Le général de la Garde Nationale Wilfredo Barroso (en retraite depuis 2007).

Le vice-almiral Carlos Millán (en retraite depuis 2006).

Le lieutenant-colonel de l’armée de l’air Ruperto Sánchez.

Le major de l’armée de l’air Helímenas Labarca.

Le sergent Joaquín Brito Lombardero.

Le général de brigade de l’armée de l’air Eduardo Báez (en retraite depuis 2006) n’a toujours pas été arrêté, mais a participé au coup d’état supposé.

Traduction de : Yros pour Bellaciao


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