Le baron Seillière devant le juge

jeudi 9 octobre 2008.
 

Les déclarations, le 16 juillet 2008, dans le cabinet du juge Roger Le Loire, chargé de découvrir à qui plus de 20 millions en argent liquide ont été distribués par l’UIMM, de Jacques Gagliardi, longtemps chargé des relations avec le monde politique ou économique au sein de la fédération métallurgique, causent quelques soucis à d’anciens patrons du MEDEF.

Notamment le prédécesseur de Laurence Parisot, le baron Ernest-Antoine Seillière : le juge l’a convoqué pour l’entendre comme témoin le 17 octobre prochain, audition qui vient tout juste d’être reportée à un peu plus tard.

Jacques Gagliardi, qui a été mis en examen pour « recel d’abus de confiance », pour avoir perçu des compléments de salaire et de retraite en cash, avait raconté au magistrat que le Conseil national du patronat français (CNPF, l’ex-petit nom du Medef) a bénéficié, pendant de longues années, d’un financement occulte de l’UIMM. 

« Le Conseil National du Patronat Français comptait un service des études législatives, qui en réalité avait une tout autre activité. Je dirais qu’un représentant du CNPF venait régulièrement s’alimenter en munitions auprès de Pierre Guillen ». Ce dernier, un vieux monsieur qui a dirigé l’UIMM de 1985 à 1995, décédé quelques temps après son audition par la justice, avait balancé quelques généralités, soulignant que, oui, des politiques et des syndicalistes avaient bien été arrosés. Et même la presse, avait-il ajouté, avait été « fluidifiée », comme Bakchich l’avait révélé.

Bakchich a également raconté comment le fameux service du CNPF, le SEL, pratiquait aussi l’usage des valises dans ses locaux de la rue Pierre 1er de Serbie.

« A mon départ, en 1995, ça continuait », a également raconté Jacques Gagliardi dans son procès verbal publié en juillet 2008 par Le Monde. L’intéressé s’est dit étonné que Laurence Parisot se dise « au courant de rien ».

Après avoir entendu Yvan Gattaz au printemps, le magistrat compte sur l’audition du baron Seillière pour éclairer sa lanterne sur les usages en vigueur au sein du patronat et les destinataires des millions en bons vieux billets.

Bon courage monsieur le juge !


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