La crise financière mondiale d’octobre 2008 sonne le glas du capitalisme version toute puissance financière néolibérale

lundi 27 octobre 2008.
 

Et ce n’est pas fini, il y a 62 000 milliards de CDS (credit default swaps) au bas mot, nul ne sait les chiffrer ; les effets économiques en cascade, bons et mauvais, sont devant nous.

Comme après l’auto affaissement, désagrégation de l’URSS, de 1989-1991, la dictature mondiale de la finance, de la spéculation entre dans sa phase d’autodestruction. Une page historique est tournée, des milliards d’humains vont voir peu à peu le monde autrement.

L’effondrement de l’idéologie libérale est spectaculaire, comme le fut il y a moins de vingt ans, celle du monde dit « soviétique ». C’est la déroute : tous ces libéraux qui n’avaient à la bouche que la « main invisible du marché » retrouvent des vertus à l’intervention de l’état, à la puissance publique, si nécessaire pour les sauver de leur propre banqueroute. Leur hypocrisie saute aux yeux de dizaines de millions de salariés dans le monde entier qui constatent que les voleurs, spéculateurs, sont épargnés, indemnisés, protégés par les puissants et que tout est tenté pour faire retomber sur les épaules des peuples, des travailleurs, les conséquences de la catastrophe.

Il y aura un coût idéologique encore incalculable à ce qui vient de se produire : les illusionnistes, les menteurs ont été obligés de dévoiler leurs grosses ficelles. La BCE « indépendante » qui prétendait lutter contre l’inflation fait fonctionner la planche à billet à plein régime. Ils nationalisent des banques à tour de bras d’un continent à l’autre, alors qu’hier ils prétendaient que toute nationalisation « ferait fuir les capitaux ». Là où ils prétendaient que l’état ne devait plus intervenir, ils y vont au son du canon, multiplient les appels à la « régulation », avec des réunions internationales et des affichages « politiques » suppliant le « marché de concurrence libre et non faussée », de bien vouloir se plier à leurs rappels à l’ordre !

C’est la faute aux Sarkozy-Fillon qui étaient totalement favorables aux subprimes, aux opérations de bourse dérégulées au maximum, qui travaillaient pour leurs copains Bolloré, Bouygues, Lagardére, Dassault, Pinault. Ils se sont, en dépit de leurs gesticulations et de leurs manipulations médiatiques, auto démasqués : là où ils prétendaient que les caisses étaient vides pour les salaires, les services publics, les hôpitaux, les écoles, ils trouvent des dizaines de milliards disponibles pour réparer les dégâts de leurs amis et commanditaires banquiers et actionnaires.

Imaginez 1000 milliards aux US, 300 milliards en France, 1700 au total dans le monde, mobilisés, non pas pour réparer les malversations de banquiers, mais pour lutter contre les pandémies, la faim, les accidents du travail, pour favoriser le développement durable… Imaginez les centaines de milliards dont il a été prouvé qu’ils étaient disponibles en France, servant à nos quartiers en difficulté, à nos équipements collectifs, à nos salaires… Bien sûr qu’il y a d’énormes richesses et qu’il faut commencer toute politique nouvelle, anticapitaliste, par le choix de les redistribuer – comme nous le disons sans cesse.

Ce n’est pas le moment que les socialistes soient timorés, ni réservés ; l’heure est à la promotion d’une rupture avec ce capitalisme finissant ; l’heure est à un autre monde. Oui, la puissance publique doit dominer le marché, balayer, sanctionner, les spéculateurs, sans frémir, sans hésiter.

Il faut une voie nouvelle pour encadrer immédiatement par un programme d’urgence la relance économique (le smic à 1500 euros tout de suite, les 35 h pour tous et le plein emploi, la retraite à 60 ans à taux plein indexée sur les salaires, une Sécu rénovée pour tous…)

Alors oui, la motion C, présentée par la gauche socialiste unie, à l’épreuve des faits, a « un monde d’avance » ; elle anticipe sur la crise et ses réponses, elle seule est vraiment socialiste.


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