Le choix du parti Socialiste a été fait. Les motions issues de la majorité du Congrès du Mans en 2005, totalisent ensemble près de 80% des suffrages, contre seulement 53% lors du dernier congrès. L’aile gauche du Parti socialiste, rassemblée autour de Benoît Hamon, ne fait plus qu’aux alentours de 19%. C’est un bon score, mais ne permettant plus de peser sur la ligne idéologique du parti. C’est une réalité.

Face à ce choix, il ne reste que deux alternatives : soit rester avec l’espoir d’une alliance faisant toute sa place aux orientations de la gauche du parti. Soit considérer que nous serons plus utiles à la gauche tout entière en créant une force nouvelle à gauche, un nouveau parti de gauche, qui soit à vocation majoritaire, républicain, laïque, social et écologique (www.casuffitcommeca.fr). C’est la voie la plus difficile, mais aussi la plus courageuse. C’est celle qu’ont choisie Jean-Luc Mélenchon (sénateur de l’Essonne) et Marc Dolez (député du Nord). Défendant les mêmes idées que Jean-Luc Mélenchon au sein de la sensibilité Trait d’Union, non seulement je comprends ce choix, mais je l’approuve et je le suis.

Ce n’est jamais une décision facile que de quitter une organisation et des camarades. Mais le contexte rend cette décision nécessaire. Lors de ce Congrès, j’ai porté, dans les Vosges et ailleurs, la contribution de notre sensibilité, Réinventer la Gauche. Puis comme mandataire de la motion C, Un Monde d’avance, j’ai défendu, avec d’autres, ce texte avec ténacité car il me semblait être à la fois la solution face à la crise du capitalisme de notre temps, mais aussi rassembleur. Aujourd’hui, le résultat est connu. Le rapport de force n’est plus suffisant pour être entendus sur des sujets aussi cruciaux que l’Europe, les alliances, ou encore le libre échange.

Le seul moyen pour faire entendre le projet de la République Sociale est celui du suffrage universel.

En conséquence de tout cela, je décide de ne plus être membre du parti socialiste. Je démissionne de mes fonctions en tant que mandataire de la motion C, mais aussi de mon rôle d’animateur du MJS (mouvement des jeunes socialistes) des Vosges. Enfin et bien évidemment, je renonce aux candidatures que j’avais posées aux diverses instances locales, fédérales et nationales du Parti socialiste.

Romain Mathieu

Ancien militant du Parti socialiste et du mouvement des jeunes socialistes